CONCLUSION
Il s'agissait dans ce chapitre de faire un tour d'horizon sur
le système financier à travers quelques composantes. Il ressort
que le système financier bien qu'ayant divers composantes reste
dominé par les institutions bancaires. En effet les banques ivoiriennes
sont plus représentées au niveau national que sous
régional, dernier cas où elles occupent 27% de la part de
marché sous régionale.
Quant aux structures de microfinances, bien que
représentant la plus faible part en matière de financement, elles
rentent importantes en ce sens qu'elles demeurent la structure, la mieux
adaptée au financement des populations les plus
vénérables, en facilitant les conditions d'accès au
crédit.
Par ailleurs, la BRVM demeure le principal marché
financier de la sous-région, elle reste une source de financement
importante car elle traduit non seulement la modernisation des sources de
financement pour l'économie, mais une bonne alternative pour les
entreprises ivoiriennes qui sont les plus représentées sur le
marché boursier. L'adoption de nouvelles reformes surtout la
création d'un nouveau compartiment réservé aux PME offrent
ainsi de nouvelles perspectives à l'amélioration des conditions
financières et par conséquent une hausse de la croissance
économique.
CHAPITRE IV : ANALYSE ECONOMETRIQUE DU LIEN ENTRE
DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE
L'économétrie consiste aujourd'hui un outil
important, à la disposition de l'économiste lui permettant
d'infirmer ou de confirmer les théories qu'il construise. En effet,
à travers les (relations) hypothèses postulées,
l'application des méthodes économétriques fournit des
estimations sur la valeur des coefficients ainsi que la précision
attendue. L'économiste, teste ensuite statistiquement ces relations
à travers les tests d'hypothèse. Ainsi suivant cette logique,
nous allons mener une étude empirique en recourant aux outils
statistiques et économétriques afin d'évaluer l'impact des
indicateurs du développement financier sur la performance
économique représentée par la croissance
économique.
Dans ce chapitre que nous scindons en deux sections, il
s'agira dans la première de présenter les données retenues
dans le cadre de cette étude et les analyses descriptives des variables.
Quant à la deuxième section elle s'intéressera à
la spécification du modèle économétrique.
I. PRESENTATION DES DONNEES ET ANALYSE DESCRIPTIVE
I.1.
Description des données
Il s'agira de présenter toutes les variables qui
serviront à notre validation économétrique du lien entre
les variables en question.
I.1.1. Variable du modèle
Ø Variable endogène
Notre étude vise à expliquer la croissance
économique par des indicateurs financiers. Ainsi dans la
littérature économique la croissance est évaluée
à travers le PIB réel (Produit Intérieur Brut) qui est
à la somme des valeurs, il est évalué
généralement sur une année.
Nous utilisons dans le cadre de notre étude nous
utiliserons le PIB réel par habitant, il a l'avantage de décrire
la répartition par tête du revenu national sur une année.
C'est un indicateur synthétique qui permet de mieux appréhender
la croissance économique d'un pays.
Ø Les variables
d'intérêt
Les variables d'intérêt sont essentiellement les
indicateurs du développement financier. Ces variables sont celles
utilisées dans la plupart des études empiriques. Divers
indicateurs sont donc utilisés pour rendre compte de la profondeur du
système financier. Suivant ainsi cette littérature cette
présente étude retient les indicateurs suivants :
· Le crédit domestique au secteur
privé(Pcred) : rapportés au PIB, Il mesure
l'activité des intermédiaires financiers sous l'aspect de l'une
des fonctions principales qui de canaliser les dépenses vers les
investisseurs. Le crédit intérieur du secteur privé fait
référence aux ressources financières fournies au secteur
privé, notamment par le biais de prêts, d'achat de titres autres
que des actions, de crédits commerciaux et d'autres comptes
débiteurs, qui constituent des créances à rembourser.
· Le crédit bancaire au secteur
privé (Bcred) : il est rapporté au PIB, et mesure
le volume de crédit accordé par le système bancaire au
secteur privé. Le crédit intérieur fourni par le secteur
bancaire comprend tous les crédits dans divers secteurs sur une base
brute, à l'exception du crédit accordé au gouvernement
central, qui est net. Le secteur bancaire comprend les autorités
monétaires et les banques de dépôt, ainsi que les autres
institutions bancaires pour lesquelles des données sont disponibles
(notamment des institutions qui n'acceptent pas les dépôts
transférables, mais qui assument du passif tel que les
dépôts à terme fixe et les dépôts sur un
compte d'épargne). Parmi les exemples d'autres institutions bancaires,
on compte les institutions de prêts immobiliers et d'épargne et
les associations de construction et de prêts. Le choix de cette
s'explique par l'importance du système bancaire, qui est la composante
essentielle du secteur financier ivoirien et représente environ 18% du
PIB.
· Passifs liquide (passif) (M3):
ils traduisent la qualité de l'intermédiation financière,
et son intérêt, c'est qu'ils mesurent la taille du secteur
financier. Cet indicateur donne une mesure utilisée souvent dans la
littérature pour évaluer la maturité financière.
· Le ratio Quasi-monnaie/M2 : il
rend compte des progrès de l'intermédiation financière en
ce sens que c'est au travers de la croissance des dépôts à
terme et d'épargne que les banques sont supposées pouvoir
pleinement jouer leur rôle de promoteur de l'épargne
financière et d'allocation optimale des ressources dans
l'économie (Kého, 2012).
Toutes ces variables trouvent leur fondement dans la
littérature (King &Levine ,1997 ; Berthélemy et
Varoudakis, 1998 etc....).
Le système financier regroupe une diversité
d'institutions et d'activités financières, par conséquent
la mesure de son efficacité demande un ensemble d'indicateurs. Ainsi
plusieurs indicateurs sont utilisés pour capter l'influence du
développement financier sur la croissance économique. Cependant
l'utilisation de ces variables ensemble risque de données des
estimateurs biaisés, puisqu'elles sont fortement corrélées
Stock et Watson (2002). Afin, d'éviter ces problèmes de
multicolinéarité nous proposons de construire avec ces cinq
indicateurs, un indicateur synthétique à partir de la combinaison
de tous les indicateurs en question.
Nous utilisons à cet effet l'analyse en composante
principale (ACP), elle permet la description des observations d'un ensemble de
données multivariées en utilisant un nombre réduit de
dimensions, non corrélées entre elles, et dont chacune est une
combinaison linéaire des données originales. Le choix des
composantes est fait de sorte à maximiser la variance expliquée
par les nouvelles variables, en minimisant la perte d'informations. L'analyse
simplifie ainsi la lecture d'une masse de données en réduisant le
nombre de dimensions initialement utilisées.
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