Impacts du changement climatique sur la recrudescence des dégàąts dus au charançon du bananier (cosmopolites sordidus) dans la région de Luki au bas-Congo/RDC( Télécharger le fichier original )par Chrispin Ngombo Vangu Université de Kinshasa - Ingénieur agronome en phytotechnie 2007 |
TABLE DES MATIERES4. Choix et intérêt du sujet 10 5. Contextes et Méthodologie 11 CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE MILIEU D'ETUDE ET LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES 12 I. 2. CHANGEMENTS CLIMATIQUES 13 I .2 . 2. CHANGEMENTS NATURELS DU CLIMAT 13 I. 2. 3. INFLUENCE DE L'HOMME SUR LE CLIMAT 14 I.2.4. CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET L'AGRICULTURE 15 CHAPITRE II : APERÇU SUR LE BANANIER ET LE CHARANÇON 16 II.1.1. ORIGINE ET BOTANIQUE 16 II. 1. 2 EXIGEANCES ECOLOGIQUES ET RENDEMENTS 17 II.1.7. MALADIES ET RAVAGEURS 18 II.2. LE CHARANÇON DU BANANIER 19 II. 2 .2. DESCRIPTION ET BIOLOGIE 19 II.3. INFLUENCE DES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX SUR LE CHARANÇON 21 II.3.2. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE SUR LE CHARANÇON 21 II.3.3. INFLUENCE DE L'HYGROMETRIE SUR LE CHARANÇON 22 II.3.4. INFLUENCE DE L'ATTRACTION ALIMENTAIRE 22 CHAPITRE III : APPROCHE METHODOLOGIQUE 23 III.2. ANALYSE DES DONNEES CLIMATIQUES 23 III.3. INTERPRETATION DES DONNEES CLIMATIQUES 23 III.4. EXTRAPOLATION DE LA TEMPERATURE 23 III.5. VALIDITE ET LIMITES DU MODELE.........................................................25 CHAPITRE IV: RESULTATS ET DISCUSSION 26 IV.1. EVOLUTION DES PRINCIPAUX FACTEURS CLIMATIQUES 26 IV.1.2. EVOLUTION DE LA TEMPERATURE ANNUELLE 26 IV.1.3. EVOLUTION DE LA PLUVIOMETRIE ANNUELLE 27 IV.1.4. EVOLUTION DE L'HUMIDITE ANNUELLE 28 IV. 2. COMPARAISON DES FACTEURS PAR DECENNIES 28 IV. 2. 3. L'HUMIDITE RELATIVE 30 IV. 3. IMPACT DES VARIATIONS DES FACTEURS CLIMATIQUES SUR LE CHARANÇON 30 IV. 3. 1. IMPACT DE LA TEMPERATURE 30 IV. 3. 2. IMPACT DE LA PLUVIOMETRIE 31 IV. 3. 3. IMPACT DE L'HUMIDITE 31 IV. 4. DETERMINATION DE LA PERIODE PROPICE AU DEVELOPPEMENT DU CHARANÇON 31 IV. 4. 3. LES MOIS LES PLUS FAVORABLES 33 IV. 5 EXTRAPOLATION ET PERSPECTIVES 34 IV. 5. 1 EXTRAPOLATIONS DES TEMPERATURES 34 INTRODUCTION Nourrir les hommes a toujours été la préoccupation essentielle de l'humanité dans l'histoire. Il résulte de cette évidence qu'à l'exception des produits de la pêche et de la chasse, l'homme a tiré sa subsistance de la culture du sol et de l'élevage. L'objectif a toujours été d'assurer une production aussi bien végétale qu'animale, accordée aux besoins alimentaires d'une population globalement en progression (PHYTOMA, 1998). Cet objectif ne sera atteint qu'à la faveur de l'évolution du progrès technique en agriculture. Parmi les composantes de ce progrès, la protection des plantes doit occuper une place primordiale, les systèmes de protection des cultures devant être considérés comme des composants à part entière des agrosystèmes. Les ressources alimentaires de 90% de la population mondiale reposent essentiellement sur la culture de quinze espèces végétales et sur l'élevage de sept espèces animales, qu'il est vital de protéger. Malheureusement, en dépit de tous les efforts, parasites et ravageurs détruisent chaque année environ 35% des cultures sur pied. Après la récolte, insectes, micro-organismes, rongeurs et oiseaux occasionnent une perte supplémentaire de 15%, ce qui porte la destruction totale à plus ou moins 50 % (FAO, 2001). En plus, malgré les graves déficits alimentaires dont pâtissent de nombreuses régions du monde, le développement industriel en particulier réduit continuellement la superficie des terres cultivables. Dans ces conditions, la lutte antiravageur est l'un des moyens pouvant permettre une utilisation plus intensive des terres arables encore disponibles. C'est ainsi que l'explosion démographique et l'évolution contemporaine des sociétés accroissent la nécessité de disposer des données techniques simples et fiables sur les fléaux qui menacent l'existence humaine (KALONJI, 2006). Les changements climatiques de ces dernières décennies sur la surface de la terre et ses conséquences sur la prolifération des certains ravageurs des plantes cultivées pour l'alimentation humaine est l'un des fléaux auquel l'humanité doit faire face car l'un des problèmes majeur de l'agriculture a toujours été l'existence de ravageurs et de parasites. En effet, les modifications du climat peuvent orienter différemment le développement des dégâts dus aux insectes sur les plantes. Leur incidence et gravité sont de ce fait influencées par l'ensemble des facteurs qui agissent sur la croissance et le développement du ravageur et de la plante hôte (PNUD, 2006). En ce qui concerne la culture du bananier, le charançon (Cosmopolites sordidus) est considéré comme le plus nuisible de tous les ravageurs qui attaquent le bananier en République Démocratique du Congo, occasionnant des pertes énormes (SEBASIGARI, 1983 ;GATSINGI, 1987). Cela constitue un réel problème social car la banane est une culture importante en RDC, elle entre dans l'alimentation de base de nombreuses populations de la zone forestière constituant ainsi leur deuxième source énergétique après le manioc (VAN DEN PUT, 1981). L'Institut National pour l'Etude et la Recherche Agronomique (INERA), dispose d'une station de recherche dans la région forestière de Luki qui s'occupe de la recherche sur la Sylviculture et des cultures comme le bananier. Cette station a dans sa collection un grand nombre de variétés de banane dessert et plantain différentes par leur précocité, le nombre de mains par régime, la nature du fruit, etc. Dans cette station, le bananier doit faire face à une recrudescence des dégâts dus au charançon, alors qu'il est la principale culture pratiquée par les agriculteurs dans cette région forestière, bien avant le manioc qui est partiellement remplacé par le taro dans l'alimentation dans le Mayombe. Il est donc important de disposer des données sur l'évolution de ce ravageur et surtout d'élucider l'influence des changements climatiques sur sa prolifération. 2. Hypothèses Les facteurs environnementaux étant influencés par le climat, ils évolueraient au rythme des changements des principaux paramètres climatiques de ces dernières décennies. Au couple hôte-parasite, il faut ajouter un autre facteur non de moindre importance qui est le milieu, qui se définit ici par les éléments météorologiques et le sol (sa biologie, sa chimie et sa physique) (KALONJI, 2006). Cela suppose qu'une évolution du climat introduirait un changement dans les relations entre les ravageurs et leur hôte, ce qui peut aboutir à l'augmentation des populations des ravageurs, avec pour conséquence, l'augmentation des dégâts sur la culture du bananier, ou au contraire à leur diminution. Les conditions climatiques prévalant actuellement et dans un future relativement proche à la station de l'INERA/Luki et ses environs, seraient favorables à la prolifération des populations de charançon du bananier, ce qui serait à la base de l'augmentation des dégâts constatés récemment sur la culture du bananier dans cette région. 3. But et Objectifs L'intégration des paramètres liés aux peuplements de plantes-hôtes, à ceux des populations de ravageurs et aux conditions environnementales crée une gamme variée de situations, de contraintes phytosanitaires et complique quelque peu la détermination des priorités de recherche à l'égard des faibles ressources généralement disponibles. C'est ainsi que le but assigné à ce travail est d'aboutir à un éveil de conscience sur l'orientation de la recherche destinée à trouver les moyens de lutte efficaces contre le charançon du bananier. Ce travail a comme objectifs : 1. D'élucider les changements climatiques à la station de l'INERA/Luki et ses environs; 2. D'analyser la corrélation entre l'augmentation des dégâts dus au charançon sur le bananier et les changements climatiques probables; 3. De simuler l'évolution éventuelle du climat à la station de l'INERA/Luki dans un futur plus ou moins proche. 4. Choix et intérêt du sujet La diversité variétale du bananier n'est plus à démontrer en RDC; en effet, même si les variétés actuelles proviennent des bananiers sauvages à graines présents en Asie du Sud-Est, l'Afrique centrale et particulièrement la RDC est citée parmi les centres secondaires de diversification. De Langhe (1979) a parlé de 56 variétés de plantain présentes au Congo. Malheureusement à cette diversité variétale, s'ajoute une diversité des ravageurs qui réduisent sérieusement l'expansion de cette culture. Une étude effectuée dans la province du Bas - Congo, a montré qu'il y a depuis un certain temps une recrudescence des dégâts dus au charançon sur le bananier (BAKELANA, 2006). Les changements climatiques constituent ce qui pourraient être une menace sans précédent pour le développement de l'agriculture. L'essentiel de cette menace se manifestera par des modifications des relations plante hote-parasites-environnement (physico-chimique et biologique) (PNUD, 2006). L'action dévastatrice du charançon est capable de provoquer des famines et d'éprouver les économies des ménages déjà pauvres de la région forestière de Luki. Il faut retenir que la lutte contre les insectes ou mieux, la gestion des ravageurs des cultures est fondamentalement un problème d'écologie appliquée. Car l'insecte se trouve dans un environnement qui l'affecte positivement ou négativement selon le cas. L'étude des facteurs environnementaux qui ont une influence directe sur la survie d'un ravageur constitue un pas important vers la recherche des moyens de lutte (LEMA, 2005). Musabyimana (1988) rapporte que la dynamique des populations de charançon du bananier résulte de plusieurs facteurs de l'environnement biotique et abiotique. Pour mieux organiser la lutte avec des méthodes nouvelles (culturales et biologiques) et plus performantes, une meilleure connaissance de cet environnement s'impose. Ce travail est une suite d'une série des travaux initiés sur les données climatiques de la station de recherche agronomique de Luki. Certains de ces travaux ont eu pour objectifs : le réajustement du calendrier agricole de la région de Luki et ses environs, face aux changements climatiques. Celui-ci s'intéresse à élucider l'influence des changements climatiques sur la prolifération du charançon du bananier. C'est ainsi qu'il a été utilisé dans ce travail des données décadaires regroupées par Molima Ekeke dans son travail intitulé : Etablissement du calendrier agricole de Luki (Bas-congo) sur base des paramètres climatiques de 1959 à 2004. La compilation des données climatiques de quatre dernières décennies à la station de recherche de l'INERA à Luki, leur interprétation pour la mise en évidence des changements climatiques et leur influence sur le charançon et enfin l'extrapolation de ces données pour 20 années avenir, constitue le cheminement poursuivi dans ce travail. Les données des paramètres climatiques régulièrement enregistrées à la station de l'INERA à Luki de 1960 à 1999, ont permis d'établir les courbes de l'évolution de la température, la pluviométrie et l'humidité relative. L'extrapolation des données a été faite par la méthode des moyennes mobiles. Ce travail concerne l'influence des changements climatiques sur la prolifération de charançon du bananier à la station de Luki et ses environs. Les données, analyses ainsi que les résultats qui y sont disponibles ne sont d'application qu'aux conditions agroclimatiques de cette station. Le présent travail comporte : une introduction générale et quatre chapitres dont le premier s'appesantit sur le milieu d'étude et le concept changements climatiques ; le deuxième présente le matériel biologique (bananier et charançon) ; le troisième décrit la méthodologie utilisée et le quatrième propose l'analyse des résultats et la discussion. Enfin, une conclusion et des suggestions le clôture.
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