Conflits enAafrique centrale: le cas de la RCA de 1960 à 2013. Dynamique récurrente d'une trappe de conflictualité( Télécharger le fichier original )par Yannick Stéphane NGBWA ESSO Université de Yaoundé II - Master-Recherce en Science Politique, option: Relations Internationales 2014 |
THÈME: CONFLITS EN AFRIQUE CENTRALE : LE CAS DE LA RCA DE 1960 A 2013 D Dynamique récurrente d'une trappe de conflictualité Mémoire présenté par NGBWA ESSO Yannick Stéphane Licence en Institutions des Relations Internationales et Etudes Stratégiques Directeur Dr. ELONO ESSONO Armand Chargé de cours àl'IRIC Année Académique 2014 - 2015 L'Université de Yaoundé IIn'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire : ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur. Aux victimes des crises en RCA et à leurs familles respectives En signe de solidarité, de réconfort et de compassion Nous tenons à remercier tous, ceux et celles qui d'une manière ou d'une autre, ont contribué et rendu possible la conception et l'élaboration de ce travail de recherche, notamment : Notre directeur de mémoire, le Docteur ELONO ESSONO Armand qui, malgré ses multiples responsabilités, a su nous guider dans nos travaux et dont la rigueur scientifique nous a permis de pouvoir mieux nous orienter ; Nos enseignants du département de Sciences Politiques de l'Université de Yaoundé IIen l'occurrence le Professeur FOGUE TEDOM Alain, le Professeur NTUDA EBODE Joseph Vincent, le Professeur KOUNOU Michel, le Professeur OWONA NGUINI Mathias, le Professeur MVELLE Guy et le Professeur AKONO ATANGANAE Eustache ; Nos camarades de promotion notamment ceux de la filière Institutions des Relations Internationales et Etudes Stratégiques pour les intenses et non moins passionnants moments d'échanges et de débatsque nous avons eu entre nous ; Notre famille, pour avoir été toujours à nos côtés ; Le Professeur DIMI Charles-Robert ; Madame ATANGANA AVA née EBA MBALLA Lydie au Ministère de l'Enseignement Supérieur à Yaoundé. AEF : Afrique Equatoriale Française APRD : Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie BAD : Banque Africaine de Développement BONUCA : Bureau des Nations-Unies pour la Consolidation de la Paix en République Centrafricaine CDS : Commission de Défense et de Sécurité CEEAC : Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale CEN-SAD : Communauté des Etats Sahélo-Sahéliens CEMI : Commission Electorale Mixte et Indépendante CEPGL : Communauté Economique des Pays des Grands Lacs CFA : Colonie Française d'Afrique CMRN : Comité Militaire de Redressement National CNT : Conseil National de Transition CODESRIA : Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences Sociales en Afrique COPAX : Conseil de Paix et de Sécurité de l'Afrique Centrale CPJP : Convention Patriotique pour la Justice et la Paix CPS : Conseil de Paix et de Sécurité CPSK : Convention Patriotique du Salut du Kodro CRN : Conférence de Réconciliation Nationale DADP : Direction des Affaires Politiques Diplomatiques DDR : Désarmement, Démobilisation et Réintégration Dir. : (sous la direction de) DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté Ed. : Editions EMIA : Ecole Militaire Inter-Armées ENAM : Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature Etc. : Et Cætera EUFOR : Opération de l'Union Européenne en République du Tchad et la République Centrafricaine FACA : Forces Armées Centrafricaines FAR : Forces Armées Rwandaises FEF : Facilité en faveur des Etats Faibles FPAE : Fondation Paul AngoEla FDPC : Front Démocratique du Peuple Centrafricain FOMAC : Force Multinationale de l'Afrique Centrale FOMUC : Force Multinationale en Centrafrique FPR : Front Populaire pour le Redressement FUC : Front Uni pour le Changement GAPLC : Groupement d'Action Patriotique de Libération de la Centrafrique GP : Garde Présidentielle HCR : Haut-commissariat pour les Réfugiés ICR/LRA : Initiative de Coopération Régionale contre la LRA IDH : Indicateur du Développement Humain IFC : Institut Français du Cameroun LCDH : Ligue Centrafricaine des Droits de l'Homme LRA : Lord ResistanceArmy (Armée de résistance du Seigneur) MARAC : Mécanisme d'Alerte Rapide en Afrique Centrale MEDAC : Mouvement d'Evolution Démocratique en Afrique Centrale MESAN : Mouvement d'Evolution Sociale en Afrique Noire MICOPAX : Mission de Consolidation de la Paix en Centrafrique MINURCA : Mission des Nations Unies en République Centrafricaine MINURCAT : Mission des Nations Unies en République Centrafricaine et au Tchad MISAB : Mission de Surveillance des Accords de Bangui MLC : Mouvement de Libération du Congo MLCJ : Mouvement des Libérateurs Centrafricains pour la Justice MLPC : Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement OMP : Opération de Maintien de la Paix ONU : Organisation des Nations Unies Op.cit. : operecitare (dans le même ouvrage) P : Page PAP : Protocole d'Accord Politique PARE : Programme d'Appui aux Réformes Economiques PDES : Plan de Développement Economique et Social PIB : Produit Intérieur Brut PNA : Programme National d'Action PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PRES : Programme de Redressement Economique et Social P.U.F. : Presses Universitaires Françaises RCA : République Centrafricaine RDC : Rassemblement Démocratique Centrafricain RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat TMP : Tribunal Militaire Pénal TPIY : Tribunal Pénal International pour l'ex Yougoslavie UA : Union Africaine UDC : Union Démocratique Centrafricaine UFAP : Union des Forces Acquises à la Paix UFDR : Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement USTC : Union Syndicale des Travailleurs Centrafricains ANNEXE 1 :Les principales sources minières en RCA ANNEXE 2 :La liste des différents Chefs de gouvernement centrafricains de 1960 à 2013 ANNEXE 3 : La carte de la RCA ANNEXE 4 : Les régions administratives de la RCA ANNEXE 5 : Les indicateurs de scolarisation et de dépenses publiques ANNEXE 6 :Le protocole d'entretien Enclavé au coeur de l'Afrique, la République Centrafricaine (RCA) est un pays riche en ressources minières et forestières. Paradoxalement, sa population vit dans des conditions on ne peut plus précaires. La faute principalement à la mauvaise gouvernance entretenue par l'élite dirigeante. Depuis son indépendance obtenue en 1960, le pays est confronté à des crises politico-militaires et socio-économiques récurrentes. Leur niveau de violence et de barbarie est des plus élevés. Ces crises aux facteurs internes et externes débordent largement le cadre national centrafricain. Aussi, les pays riverains et les puissances étrangères interviennent-ils à un rythme incessant. Les raisons de ces interventions sont économiques, politiques, hégémoniques, stratégiques, etc. toujours est-il que, s'agissant de l'ONU et de ses relais régionaux, ils tentent à chaque fois d'apporter des solutions à ces crises. Ceci au travers de processus impliquant très souvent les différents belligérants. Mais, malgré tous les efforts nationaux et internationaux, les conflits s'enlisent. La situation reste délétère avec la recrudescence de la violence et le renforcement des positions des groupes armés. De manière objective, la présente contribution apporte des éléments pour comprendre le contexte et les origines de ces crises récurrentes. Elle propose aussi de nouvelles esquisses de solutions. Mots clés : conflit, paix, nation, Etat. Landlock in the heart of Central Arica, CAR is a country rich in mineral and forest resources. Paradoxally, the population lives in precarious conditions. The country is characterized by bag governance fostered by the ruling elite. Since the independence in 1960, the CAR crises have reached a level of violence and barbarism of the highest. The factors are internal and external. Their actors are both national, state and foreign. Naturally, they have subregional implications. The countries of Central Africa and the rest of the international community forced the national political actors in the signing of agreements for the return of peace. These processes are generally followed by democratic elections and governments of national unity and transition. They are accompagnied by the presence of multinational forces for the restoration of security and disarmament of armed groups. The CAR authorities are also working locally though certain reforms. But, despite the support of the international community and national efforts, conflicts seem to get bogged down. The situation remains deleterious with increased violence and strengthening the positions of armed groups. Objectively, the present contribution brings some elements to understand the context and the origins of these recurrent crises.
Key words :conflict, peace, nation, state PREMIERE PARTIE :LA CONFLICTUALITE CHAOTIQUE DE LA RCA : FRUIT DES FACTEURS ENDOGENES ET EXOGENES 27 Chapitre I:Les facteurs internes de production de la conflictualité en RCA...................... 29 Section 1 : les facteurs politiques 30 Section 2 : les facteurs economiques et sociaux 35 Section 3 : la question des identites 41 Chapitre II :les facteurs externes de production de l'instabilite en RCA 46 Section 1 : le poids des heritages 47 Section 2 : le poids de l'exterieur 52 CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 61 SECONDE PARTIE :LA PERSISTANCE DES CONFLITS EN RCA : CONSEQUENCE DE L'INEFFICACITE DES MECANISMES DE GESTION DES CONFLITS ARMES 62 Chapitre III:le processus de reiteration de la violence en rca : preuve de l'echec de la communaute internationale 64 Section 1: les supports juridiques et institutionnels 65 Section 2: les supports logistiques 73 Chapitre IV :la reactivation de la spirale centrafricaine de conflictualite : consequence de l'inefficacite des reformes internes 86 Section 1 : l'inefficacite des reformes politiques 87 Section 2 : l'inefficacite des reformes socioeconomiques 93 Depuis la fin du 20è siècle, l'Afrique en général et l'Afrique subsaharienne en particulier sont devenues le théâtre de multiples conflits. En effet, l'espace africain est traversé par de nombreuses tensions aux conséquences dévastatrices. Entre guerres d'indépendance, répressions, guerres civiles, violences ethniques, rébellions et guerres entre Etats ; la question des conflits est une des pierres angulaires des problèmes de sécurité et de développement de l'Afrique.Aucun pays ne pouvant aspirer au développement dans l'insécurité, les questions de sécurité sont donc devenues prioritaires. Or, la politique de sécurité qui rassemble toutes les stratégies internes d'un Etat afin d'établir ou de rétablir la paix et de la préserver dans son territoire, de garantir aux gouvernés les moyens de vivre, travailler, investir et faire des projets sereinement1(*), est un bien encore mal assuré en Afrique. Face à l'incapacité des Etats à mettre en place des dispositions diplomatiques et légales, des ressources humaines et budgétaires, des équipements militaires adéquats et efficaces pouvant permettre à leurs citoyens de vivre et de cohabiter en paix ; l'insécurité prend des formes multiples dont les plus extrêmes sont les conflits armés.Depuis 1960, 38 conflits majeurs ont été répertoriés dans 28 pays2(*). En 1999, l'Afrique était le théâtre de plus de la moitié des conflits armés se déroulant dans le monde3(*). En 2002, au moins 15 des 53 pays que comptent le continent sont marqués par des conflits soit ouverts, soit latents4(*).Les conflits pour ainsi dire, ont rythmé la vie et l'évolution du continent noir dans un intervalle plus ou moins régulier. La plupart de ces conflits se déroulent dans le cadre étatique. En effet, depuis la fin de la guerre froide, on assiste à une mutation dans la nature des conflits. Le nombre de conflits se déroulant à l'intérieur d'un Etat dépasse largement celui des conflits entre les Etats selon un constat de la Commission Carnegie5(*). Les chiffres sont assez évocateurs à ce sujet. Depuis 1990, sur 19 conflits majeurslocalisés dans 17 pays africains, un seul oppose deux Etats entre eux6(*). Allant dans le même sens, Kofi A. ANNAN signalait déjà en 1999 que plus de 30 guerres en majorité d'ordre interne se sont déroulées dans le continent depuis 19707(*).La rareté des guerres interétatiques provient de ce que les Etats sont davantage préoccupés à consolider leurs assises sur le plan interne qu'à provoquer des conflits dont ils n'ont pas les moyens de gérer. L'Afrique Centrale bat tous les records en matière de conflits. Elle est traversée par une conflictualité largement au-dessus de la moyenne8(*).Sur les 29 crises majeures recensées entre 1974 et 2002, l'Afrique Centrale vient en tête de liste avec 9 crises9(*). Jusqu'en 2008, les pays qui la constituent sont classés parmi les pays au monde dont les indices de paix sont les moins élevés.Ici, sept des onze pays sont marqués par l'existence ou la sortie des crises violentes10(*). Une conflictualité qui semble défier le temps et se moquer de ses contraintes11(*). Ces conflits font généralement suite à des coups d'Etat qui portent de nouveaux acteurs au pouvoir. Une fois installés, ces derniers jadis des rebelles cherchent à asseoir et à légitimer leur pouvoir au travers de processus électoraux non transparents et par eux contrôlés. On assiste dès lors à une situation très paradoxale où les élites politiques d'un pays ont la faveur des urnes mais pas celles de la population. Celle-ci ne s'identifie pas forcement à elles et ne reconnait leur autorité que du fait de la coercition dont usent et abusent ces élites. D'autre part, les anciens dirigeants renversés ne lésinent pas sur les moyens, la force armée principalement, pour revenir aux affaires. Par-là, ils cherchent à reprendre leur place d'avant qui leur aurait été injustement arrachée.D'où un environnement conflictuel récurrent. La situation qui prévaut nous oblige à nous intéresser au problème de la place occupée dans les systèmes politiques (qu'ils soient ou non démocratiques) par la force. En outre, les conflits dans la sous-région voient incessamment la participation des forces extérieures. Pour comprendre le pourquoi des conflits en Afrique Centrale, il faut remonter à l'époque coloniale, notamment en 1884-1885. Cette date marque le découpage de l'Afrique. Celui-ci a donné lieu à ce qu'on a appelé la balkanisation du continent. Des populations hétérogènes sont désormais regroupées au sein d'institutions dites étatiques. Et ceci constitue un terreau de conflits. Il faut également interroger la mondialisation pour la compréhension de ces conflits. « De grandes firmes usent de leur puissance et de leur mobilité nouvelle pour exercer une influence politique »12(*). Pour demeurer au pouvoir, la plupart des dirigeants se mettent à la solde des étrangers, des transnationales. Ce choix est à l'origine des troubles sociaux qui secouent la quasi-totalité des Etats de la sous-région. Le sacrifice des intérêts nationaux sur l'autel des intérêts du capital mondialisant et mondialisé pour ainsi dire est l'une des causes de l'instabilité de ces Etats13(*). Il est question dans cette partie de notre travail de présenter le sujet d'une part (A) et de donner les arguments qui ont joué en faveur de son choix d'autre part (B). La RCA est marquée par une série de turbulences politico-militaires (1) et socioéconomiques (2). Lesquelles perturbent fortement la paix et la sécurité intérieure. 1. Des crises politico-militaires régulières -Période 1960-1965, le régime de David DACKO Fondée le 1er décembre 1958 par Barthelemy BOGANDA14(*), la RCA accède à l'indépendance le 13 aout 196015(*). La première crise survient quelques mois plus tard. Le 17 novembre 1960, David DACKO est élu premier Président de la République par l'Assemblée Nationale. Une élection dont les conditions d'organisation sont contestées par Abel GOUMBA. Ce dernier crée son propre parti politique, le Mouvement d'Evolution Démocratique en Afrique Centrale (MEDAC). Du haut d'une cohabitation difficile entre les deux rivaux, Abel GOUMBA est contraint à l'exil16(*). -Période 1965-1979, le règne de Jean-Bedel BOKASSA Dans la nuit de la Saint Sylvestre 1965, David DACKO est déposé par le Colonel Jean-Bedel BOKASSA alors Chef d'Etat-major des Forces Armées17(*). Pendant quatorze ans, celui-ci instaure une dictature militaire féroce. Son autoritarisme provoque des mécontentements. Aussi, est-il victime de plusieurs tentatives de putsch. La première intervient le 11 avril 1969 par le Lieutenant-colonel Alexandre BANZA. La deuxième survient le 7 avril 1973 par un complot imputé à l'ancien ministre Auguste M'BONGO. Une autre tentative de déstabilisation est initiée en novembre 1974 par le Général LIPOUGOU. La dernière tentative contre Jean-Bedel BOKASSA intervient en février 1976 sous forme d'attentat raté. En janvier et avril 1979, des grèves d'écoliers et d'étudiants sont sauvagement réprimées: on parle de plus de 400 morts. L'opération Barracuda du 20 septembre 1979 met fin au régime de Jean-Bedel BOKASSA et marque l'avènement de David DACKO pour la seconde fois. Cette manoeuvre ne fait pas que des heureux. En effet, les nationalistes sont désappointés tandis que les forces organisées pour un changement politique réel sont frustrées18(*). L'opposition voit en David DACKO une imposture et se considère flouée par la France. -Période 1979-1981, le second mandat de David DACKO Contraint au dialogue, le pouvoir organise un séminaire national de réflexion en décembre 1980. Ce forum accouche d'une nouvelle Constitution où est inscrit le pluralisme politique. L'élection présidentielle qui s'ensuit en mars 1981 conforte David DACKO au pouvoir. L'opposition (Ange Félix PATASSE et son parti le MLPC notamment) organise des manifestations violentes en représailles. Six mois après son élection, l'armée dirigée par le Général KOLINGBA oblige David DACKO à lui laisser le pouvoir. Nous sommes le 1er septembre 1981. -Période 1981-1993, la dictature du Général André KOLINGBA La constitution est suspendue, les syndicats et les partis politiques sont dissouts. Très vite, des contradictions surgissent au sein du CMRN. Ces contradictions prennent des proportions dramatiques et conflictuelles. La RCA est au bord de l'implosion. La paix et l'unité nationale sont gravement menacées. C'est dans ce contexte que surviennent les attentats de Bangui. L'état de siège est décrété entre mai et juillet 1981. Le Général François BOZIZE tente un coup d'Etat le 03 mars 1982. L'entrée au gouvernement de quelques universitaires et grands commis de l'Etat à partir de 1985 n'y change rien. En novembre 1986, une nouvelle constitution instaure le parti unique, le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC). Dès Avril 1991, on note le retour du multipartisme sous la pression du discours de la Baule et la radicalisation des mouvements internes. Le retour des formations politiques marque l'exercice d'une grande pression contre le régime en place. Elle aboutit finalement à des élections le 25 octobre 1992. Suite à des irrégularités, leurs résultats sont annulés par la Cour Suprême. De longues tractations donnent lieu à de nouvelles élections en septembre 1993. Elles portent Ange-Félix PATASSE au pouvoir. -Période 1993-2003, l'ère Ange-Félix PATASSE Des alliances se sont faites à la veille de l'élection d'Ange-Félix PATASSE. Mais ce dernier règne sans partage. La déception s'installe et s'accroit au sein des anciens alliés. Entre 1996 et 1997, l'armée se soulève en mutineries pour dénoncer ses conditions précaires19(*). La paix reste menacée malgré la signature d'accords. Profitant de ce climat, l'ancien Président André KOLINGBA tente de prendre le pouvoir le 28 mai 2001. Il a fallu l'intervention des troupes militaires du rebelle congolais Jean Pierre BEMBA pour rétablir l'ordre institutionnel. Une crise sociopolitique et militaire s'installe. Un climat de méfiance entre le président Ange-Félix PATASSE et son Chef d'Etat-major, le Général François BOZIZE surgit. Le second entre en rébellion en octobre 200120(*). Du Tchad où il s'organise, il tente par deux fois de prendre le pouvoir en vain. Le 15 mars 2003, François BOZIZE revient à la charge et prend le pouvoir. -Période 2003-2013, le pouvoir de François BOZIZE En 2004, François BOZIZE fait adopter une nouvelle question et en 2005 il organise une élection présidentielle qui le conforte au pouvoir. Entre 2006 et 2007, on note des soulèvements armés. Ils sont l'oeuvre des anciens alliés mécontents de François BOZIZE. Ceux-ci lui reprochent de ne pas respecter les ententes passées lors du coup d'Etat de 2003. En 2012, une nouvelle rébellion éclate. Elle est initiée par plusieurs groupes armés regroupés au sein de la coalition Séléka21(*). Elle s'insurge contre le non-respect par François BOZIZE des accords de paix de 2007. Elle prend le pouvoir le 24 mars 2013 à la suite d'un nouveau coup d'Etat22(*). 2. Des crises socioéconomiques aux conséquences dévastatrices La RCA enregistre plusieurs crises économiques. Celles-ci ont des incidences dévastatrices sur le niveau de développement du pays. -Période 1960-1966, la stagnation de l'économie centrafricaine Entre 1960 et 1966, l'émergence d'une nouvelle administration entraine la stagnation de l'économie centrafricaine. Cette émergence se traduit par le besoin croissant de financements. Ils sont acquis par le prélèvement autoritaire sur les revenus des paysans. Cette politique a découragé la production agricole et entrainé la baisse du revenu par habitant. -Période 1967-1975, entre boom des secteurs de base et échec de la réforme agraire Si la période 1967-1970 marque le boom des secteurs miniers et forestiers, on note un ralentissement de la croissance entre 1970 et 1975. Il fait suite à l'échec de la réforme agraire initiée par Jean-Bedel BOKASSA. Originellement, il vise l'accroissement de la productivité agricole par une mécanisation accrue. Ses effets sont désastreux : la production du coton chute jusqu'en 1980. Celle du café n'a de cesse de chanceler. -Période 1976-1983, de l'envolée des cours à la détérioration des termes de l'échange Entre 1976 et 1978, il y'a une envolée des cours de matières premières. Mais le pays ne tire pas son épingle du jeu. Il s'ensuit une période de récession entre 1979 et 1983. Elle est due à une détérioration des termes de l'échange. Elle est consécutive à la hausse du prix du pétrole, la baisse des cours mondiaux des matières premières. Cette situation provoque un creusement aigu du déficit commercial. Les choses s'améliorent nettement dès 1981 avec la dépréciation du dollar par rapport au franc CFA. -Période 1983-1989, les déséquilibres structurels La période 1983-1985 marque une tentative de stabilisation de l'économie malgré une faiblesse de la croissance. Elle n'apporte pas une amélioration notable. Bien que supérieure à la précédente, la croissance économique reste médiocre. La faute est imputée à la crise mondiale, la sècheresse de 1983 et le gel des salaires des fonctionnaires. Ces déséquilibres structurels persistent entre 1986 et 1989 malgré les mesures mises en place par le gouvernement afin de stopper l'hémorragie23(*). Cette tentative est compromise par des facteurs étrangers défavorables. Les cours du café sont au plus bas. Les recettes à l'exportation sont affaiblies. L'Etat vient à la rescousse de tous les secteurs déficitaires. -Période 1990-1999, la grande récession La RCA connait une grave crise économique entre 1990 et 1993 : on parle d'une phase de grande récession (-8,9% sur 4 ans)24(*). La faute à la conjonction de plusieurs facteurs. Il s'agit du faible niveau des recettes enregistrées. Lequel s'explique par la chute des cours des principaux produits d'exportation de la RCA notamment le coton, le café, le bois, le tabac et le diamant25(*) (annexe 1) et par la longue grève qui a paralysé les régies financières. Les autres raisons sont la surévaluation du franc CFA26(*), la dépréciation du dollar américain qui a affecté les recettes d'exportation, la gestion opaque des finances publiques et de l'Aide publique au développement et la perte du pouvoir d'achat de la population27(*). Après une reprise économique en 1994-1995, la croissance redevient négative en 1996 suite aux mutineries qui fragilisent le tissu économique. Une nouvelle reprise timide de l'économie survient entre 1998 et 1999. Elle est favorisée par les efforts des autorités soutenues par les bailleurs de fonds internationaux28(*). -Apartir de 2000, de la crise d'approvisionnement en produits pétroliers à la baisse continuelle des cours mondiaux des produits d'exportation. Entre 2000 et 2001, l'économie centrafricaine connait une période difficile. Elle est marquée par les problèmes de gouvernance, la chute des prix des principaux produits exportés par le pays, le non-approvisionnement en produits pétroliers, l'envolée du prix de baril de pétrole, etc. La situation du pays évolue en 2002. Elle se dégrade dès 2003. Les raisons sont la persistance des tensions inflationnistes, l'aggravation du déficit budgétaire, le recul de la masse monétaire, etc. L'insécurité chronique transforme en « mythe de Sisyphe les efforts de développement économique et social ». La conséquence est la prééminence des conflits pour la contestation de l'ordre établi29(*). La constitution des insurgés et les tensions sociales qui en résultent conduisent à l'enracinement des crises. Ces paramètres ont naturellement pesé dans le choix de notre sujet. La première raison qui justifie le choix de ce sujet est laviolence permanente et multiforme observée en RCA. Pour des raisons d'illégitimité ou d'incapacité à mettre en oeuvre des politiques publiques viables, les régimes centrafricains plongent dans l'autoritarisme et l'oppression. Aussi, va-t-on observer l'éclosion de deux types de violence au sein de la société centrafricaine30(*). La première se veut directe ou visible. Elle renvoie à ce qui est perceptible. L'usage de la force armée commence dès la naissance de l'Etat centrafricain. Avec le temps, elle est devenue un mode d'expression qui prend le pas sur un certain nombre de limites. Des limites qu'on s'efforce de respecter dans une société moderne et civilisée. Ce qui donne l'impression que c'est la loi du plus fort qui domine. Il s'agit bien évidemment d'une dérive on ne peut plus dangereuse. La violence visible se manifeste par des coups d'Etat et tentatives de coups d'Etat. Elle se matérialise aussi par les conflits armés entre le gouvernement et des groupes rebelles, les répressions et les exactions de l'armée (tortures, bastonnades, etc.) et la destruction matérielle. On note également les enlèvements, les détentions, l'enrôlement des mineurs, les pillages, le braconnage, le banditisme, les meurtres, les viols ou encore les incendies des maisons31(*). Claudine VIDAL parle à cet effet de «brutalisations des rapports de force politique»32(*). Cette violence visible est accompagnée d'une autre, moins visible mais non moins affligeante pour ses victimes. En effet, la violence en RCA n'est pas que physique : on parle de violence invisible. Cette seconde catégorie de violenceest dite culturelle et structurelle. Elle n'emploie pas la force physique et ne laisse pas de séquelles corporelles. Il s'agit entre autres de la restriction des libertés, de la discrimination, de l'intolérance, du désenclavement de la partie Nord du pays, du climat d'insécurité ou encore de l'absence de justice sociale. On y joint la méfiance entre les musulmans et les chrétiens. Tous ces éléments constituent de véritables freins à l'épanouissement d'une certaine fraction de la population centrafricaine selon que telle ou telle ethnie est aux affaires. Les abus et autres transgressions inacceptables des dirigeants centrafricains provoquent des fractions au sein de la population et facilitent la formation des groupes armés qui posent des actes criminels sous le prétexte de défendre les intérêts de cette population. Ainsi, les rapports de force politique appellent à l'élimination physique d'individus appartenant à des catégories sociales considérées comme adversaires. Les conséquences immédiates sont les nombreuses crises qui ébranlent le pays. La seconde raison repose sur la place centrale qu'occupe l'armée sur l'échiquier politique centrafricain33(*). La quasi-totalité des dirigeants sont arrivés au pouvoir par les armes (annexe 2). De peur de se faire évincer à leur tour, ils restructurent l'armée sur la base ethnique. Des raisons égoïstes et personnelles sont à chercher derrière ces réajustements. Toujours est-il que cette situation crée des dissensions au sein de l'armée.Ainsi, l'armée au gré des évènements échappe-t-elle progressivement au contrôle de l'administration. Les rivalités au sein de l'armée naissent d'une décision d'août 1963. Ladite décision dote le pays d'une brigade de sécurité intérieure de l'Etat. Cette brigade spéciale est directement placée sous l'autorité directe du Président. Sa mission est d'assurer la sécurité des institutions nationales ainsi que la protection des personnalités du pays. Elle est aussi responsable de la lutte contre toute forme de subversion et de menace contre la sécurité de l'Etat. Le Président assure lui-même le recrutement de ses éléments et nomme par décret le Secrétaire Général chargé de sa direction. Le mode de recrutement de cette brigade est fondé sur le clientélisme. Son autonomie opérationnelle par rapport à la hiérarchie militaire, son indépendance vis-à-vis de l'administration ainsi que sa vocation à servir le pouvoir et non pas la République dressent l'armée contre elle. L'armée y perçoit une marque de méfiance et de défiance du régime en place. C'est dans ce contexte de rivalité entre les deux entités que dans la nuit du 31 décembre 1965 au 1er janvier 1966, des soldats centrafricains apportent un soutien opérationnel à leur commandant en chef, le Colonel Jean-Bedel BOKASSA pour renverser David DACKO.Sous le régime militaire de Jean-Bedel BOKASSA, la violence politique et la répression sont institutionnalisées. A titre illustratif, entre 1966 et 1969, des tribunaux militaires permanents sont instaurés. Ces tribunaux prononcent régulièrement des peines de mort contre les adversaires politiques du pouvoir. Entre 1981 et 1983, l'armée est impliquée dans divers mouvements de violence. La junte militaire dirigée par le Général KOLINGBA est sous la menace permanente de militaires dissidents. Celui-ci adopte une attitude de défiance et prend des mesures politiques visant uniquement sa survie politique et physique34(*). Dévoyée, l'armée centrafricaine se retrouve au centre des violences politiques qui agitent le pays jusqu'au retour du pluralisme en 1990. Avec l'élection présidentielle de 1993, on pouvait espérer le retour de l'armée à des valeurs républicaines. Mais la mauvaise gestion renforce au contraire ses dérives. L'armée est marginalisée par le nouveau régime qui repose son pouvoir sur la garde présidentielle35(*). La défiance de plus en plus accrue et le dénuement de l'armée au regard des nombreux privilèges accordés à la GP constituent la base des tensions qui régissent les deux corps. Les 28 mai 2001, 2 novembre 2001 et le 25 octobre 2002, l'armée est une fois de plus au centre de tentatives de coups d'Etat. Comme les fois précédentes, ces tentatives sur fond de rivalités ethniques ont entrainé le pays dans de nouveaux drames humains36(*). La célèbre maxime de Clausewitz « la guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens » trouve tout son sens et sa véracité dans ce contexte. La situation y est tellement grave que FAES et SMITH parlent à juste titre de « la solitude et le chaos en République Centrafricaine »37(*).Une situation qui se résume en ces mots: nation inexistante, population malheureuse, mauvaise gouvernance et démocratie introuvable38(*). Elle a favorisé l'éclosion de milices et autres groupes armés. Et c'est sans compter sur l'impact de ces crises sur le développement du pays et le processus d'intégration en zone CEMAC39(*). Aussi, l`intérêt de ce travail porte-t-il sur plusieurs niveaux. Trois aspects démontrent en quoi il est intéressant d'aborder ce sujet. Il s'agit notamment de l'aspect personnel (A), scientifique (B)et critique (C). Les cris de détresse des populations centrafricaines, les exactions, les dégâtsmatériels et humanitaires et l'insécurité alimentairesont autant d'éléments qui nous ont interpellés. Notre intérêt personnel sur cette question est d'autant plus grand que le phénomène mondialisant voulant avec la disparition des frontières, les évènements qui ont cours en RCA ont des répercussions directes sur les pays limitrophes et le Cameroun en particulier40(*). Dès lors, se pencher sur les conflits en RCA, leur persistance et leurs issues revêt une importance et une sensibilité somme toutes particulières. Ce travail est une contributionpour tous ceux qui voudront porter une réflexion quelconque sur les conflits en Afrique Centrale et en RCA particulièrement. Il s'intéresse à leurs origines immédiates et lointaines. Il permet aussi de faire une sociologie des acteurs des conflits qu'ils soient étatiques, individualisés ou étrangers. Sur le plan critique, ce travail porte un jugement et une appréciation sur les mécanismes de gestion et de prévention des conflits de la communauté internationale. Il s'agit d'uneinterrogation sur leur portée réelle dans le rétablissement de la paix. En nous appuyant sur la RCA, il convient de voir que la prédominance des conflits repose en partie sur l'inefficacité des solutions. Parleur extraversion et leur imposition, ellessont inappropriées. Malgré un semblant d'arrangement, la situation finit toujours par se dégrader au bout de quelques temps.Cela étant dit, il convient maintenant de situer notre travail temporellement et géographiquement. Le sujet doit être limité en définissant le cadre spatial (A) et le cadre temporel (B) dans lesquels l'étude est menée.Il y va de l'efficacité et de la pertinence de nos propos. Notre étude sur la conflictualité en RCA porte sur la période allant de 1960 à 2013. C'est en 1960 que la RCA accède à l'indépendance41(*). Elle acquiert son autonomie juridique nécessaire pour une existence sur la scène internationale42(*). Elle commence à présider elle-même à ses propres destinées. Avant cette date, la RCA n'était qu'une colonie de l'ex métropole françaiseparmi tant d'autres. La limite à posteriori de notre étude se situe quant à elle à 2013. Cettedate marque la dernière crise grave dans le pays. Aussi, convient-il de situer ce pays géographiquement. Il parait tout aussi impérieux de situer la RCA dans son aire géographique (annexe 3). Avec ses 623.000 Km2 et ses 4.610.000 d'habitants43(*), le pays est enclavé au coeur de l'Afrique. Il est entouré par le Tchad (1197,0 km), le Soudan (175,0 km), le Sud Soudan (990,0 km), la RDC (467,0 km), le Congo (1577,0 km) et le Cameroun (797,0 km). Avec Bangui pour capitale, la RCAest répartie sur 7 régions (annexe 4), 16 préfectures,44(*) 71 sous-préfectures et 175 communes. Le pays est composé d'environ 90 ethnies45(*) dont les principales sont les Baya, les Banda, les Mandja dans le Centre et l'Ouest ; les Sara et les Kaba dans le Nord (le long de la frontière avec le Tchad), les Yakoma, Banziri, Sango et Mbaka dans le Sud ; les Mbororo(Peuhls) à l'Ouest et les pygmées (Ba'aka) au Sud46(*).50% de cette population est chrétienne (dont 25% de catholiques et 25% de protestants) tandis que 35% sont des animistes et les 15% restants des musulmans47(*). IV. CLARIFICATION CONCEPTUELLE Nous avons entrepris de répertorier les termesessentiels qui permettent d'avoir une idée générale de la chose étudiée et qui aident à la compréhension du problème scientifique abordé. Il s'agit notamment de la notion de conflit (A), paix durable (B) et Etat (C). Au sens légal, un conflit est un contentieux sur un ou des points de droit. Il s'agit d'un affrontement entre deux ou plusieurs volontés individuelles ou collectives qui manifestent les unes à l'égard des autres une intention hostile et une volonté d'agression, à cause d'un droit à recouvrer ou à maintenir. Ces volontés essayent de briser la résistance de l'autre, éventuellement par le recours à la violence. Toujours sur le plan juridique, l'article 2 commun aux Conventions de Genève de 1949 et l'article 1 du Protocole additionnel II permettent de mieux approfondir cette définition du conflit armé. En 1995,cependant, le Tribunal Pénal International pour Yougoslavie (TPIY), lors de l'affaire TADIC, en estimant alors qu'un «conflit armé existe chaque fois qu'il y'a recours à la force armée entre Etats ou un conflit armé prolongé entre les autorités gouvernementales et des groupes armés organisés ou entre de tels groupes au sein d'un Etat»48(*), apporte davantage de lumière. Jean-Pierre DERRIENNIC nous propose une réflexion proche des disciplines des relations internationales. « Un conflit est une relation entre plusieurs personnes ou plusieurs groupes qui poursuivent des buts incompatibles »49(*). Julien FREUND part davantage d'une base sociologique. « Le conflit consiste en un affrontement ou heurt intentionnel entre deux êtres ou groupes de mêmeespèce qui manifestent les uns à l'égard des autres une intention hostile, en général à propos d'un droit et qui, pour maintenir, affirmer ou rétablir ce droit, essaient de briser la résistance de l'autre, éventuellement par le recours à la violence, laquelle peut le cas échéant tendre à l'anéantissement physique de l'autre »50(*). Michel MONROY et Anne FOURNIER signalent les caractéristiques du conflit. Il s'agit de la durée, les partenaires impliqués, la forte charge affective, la détermination à déstabiliser, affecter, réduire, voire éliminer l'adversaire et le fort investissement à tous les niveaux. Eux de conclure que « tout conflit comporte un coût et des coups (...) le conflit est un ensemble de pertes et de destructions communément consenties »51(*). KennethBOULDINGquant à lui définit le conflit comme «une situation de concurrence dans laquelle les parties sont conscientes de l'incompatibilité de positions futures potentielle et dans laquelle chaque partie désire occuper une position qui est incompatible avec les autres »52(*). Gérard CORNU pour sa part y décèle « toute opposition de vue entre les Etats, d'une ampleur telle que la recherche de sa solution puisse déboucher sur l'emploi de la force »53(*). PourBarryMAMADOU ALIOU,il s'agit « des guerres civiles opposant soit des gouvernements à des groupes d'opposants, qui en général sont des entités ethniques dont l'unique ambition est la conquête du pouvoir, soit des gouvernements à des groupes ethniques qui revendiquent leur autonomie »54(*). Les conflits ne sont pas les mêmes partout. Ils varient d'un endroit à un autre selon leur intensité, leur durée et leur extension territoriale. Ils répondent à des caractères spécifiques. Quand ils ne sont pas politiques55(*), ils sont militaires ; parfois les deux à la fois. Pris sous l'angle de la typologie, Antoine Denis N'DIMINA MOUGALA56(*) distingue différents types de conflits en Afrique: les conflits de libération nationale, les conflits de frontières, les conflits sécessionnistes, les conflits identitaires et les conflits de pouvoir57(*). Le lien dominant est la quête du pouvoir.Il est important de souligner que ce n'est pas le fait d'avoir des buts différents ou des opinions différentes qui conduit les humains à entrer en conflit, mais le fait de poursuivre des buts incompatibles, c'est-à-dire des buts que certaines personnes ne peuvent atteindre sans empêcher d'autres d'atteindre les leurs.C'est lorsqu'il évolue en conflit armé qu'il se confond alors à la guerre. La guerre ici est l'expression la plus poussée du conflit. Dans son acception la plus courante, elle est un rapport impliquant l'usage de la force entre des Etats ou toute autre unité politique internationale58(*).Elle se distingue de la rétorsion et des représailles pacifiques qui excluent le recours aux armes et des représailles armées qui s'exercent sans intention de guerre59(*).Karl CLAUSEWITZ est l'un des principaux auteurs à traiter du concept de guerre. D'abord, il commence par y voir « un combat singulier à grande échelle »60(*). Il poursuit en disant que la guerre est « un acte de violence dont l'objet est de contraindre l'adversaire à exécuter notre volonté »61(*). Pour l'auteur, la guerre est un phénomène intentionnel62(*). Elle doit être considérée comme l'ultime instrument de la politique. Contrairement au conflit, la guerre appelle inéluctablement aux armes pour trancher un différend ayant surgi entre des groupes ou des Etats d'une part. D'un autre côté, elle rime avec des combats et des victimes. Une relation dialectique existe entre la paix et la guerre, entre la pacification et le conflit63(*). Les conflits se terminent « par besoin de paix, par épuisement des forces » ou par « détournement », parce qu'on a trouvé un autre objet64(*). Selon le dictionnaire Le Robert, la paix est la situation d'un Etat, d'une nation qui n'est pas en guerre. La paix est un intervalle plus ou moins fragile entre deux conflits. Elle est l'absence de violence armée entre unités politiques65(*). Elle appelle à une absence armée prolongée sur la durée. Ce qui amène Raymond ARON à déclarer que la paix c'est «la suspension, plus ou moins durable, des modalités de la rivalité entre unités politiques»66(*). Cependant, la paix ne découle pas seulement de l'absence de violence armée. En effet, d'autres menaces non militaires sont susceptibles d'entraver la paix. Elles trouvent leur source dans l'instabilité économique, sociale et humanitaire67(*); ainsi que dans l'exclusion et la marginalisation sociales d'un groupe d'individus. Elles reposent également sur le domaine politique dès lors que ce groupe sera enclin pour préserver ses intérêts, de recourir à tous les moyens nécessaires capables de créer des tensions et finalement, des violences armées. La paix durable doit donc aussi émaner de mécanismes de dissuasion et de dissipation qui permettent d'éviter et/ou de contenir l'état de guerre entre des entités politiques à l'instar du protocole de non-agression et de défense mutuelle. Les principaux travaux sur la paix sont à mettre sous la coupe d'Emmanuel KANT68(*). Pour lui, la paix est une construction perpétuelle. Voilà pourquoi elle doit être établie par un projet à long terme. Ceci passe par un traité de paix qui marque la suspension de la guerre. Elle ne se limite pas seulement au respect de la territorialité et de la souveraineté des autres Etats, l'abolition des armées permanentes et la nécessité de bannir toute pratique machiavélique. Pour Emmanuel KANT, par le droit la paix peut être instaurée en multipliant les républiques, en les regroupant au sein de fédérations et en définissant un droit cosmopolitique. Il poursuit en disant que par nature, la paix est possible mais pour ce faire, il faut la volonté des hommes. Lui de conclure que les hommes tendent à construire un monde pacifique par nécessité et en toute liberté. Le concept d'Etat à tout prendre est polysémique. Cependant, nous mettrons l'accent sur les contradictions intra structurales de l'Etat pour le définir. A cet effet, Karl MARX le conçoit comme l'instrument de domination de la classe de ceux qui possèdent les moyens de production sur la classe des prolétaires, qui ne vivent qu'en louant aux premiers leur force de travail. L'Etat est donc un phénomène d'assujettissement d'une partie de la population à l'autre, et non pas un phénomène d'organisation du groupe social par lui-même69(*). Max WEBER70(*) quant à lui considère l'Etat comme le monopole de la violence physique légitime71(*). Généralement, l'Etat est perçu comme une communauté structurée par trois types d'intégration : « le monopole de l'usage légitime de la violence ; l'existence d'un centre de décision capable de déterminer l'allocation des ressources et des récompenses au sein de la communauté ; l'existence d'un point transcendant d'identification de la majorité des citoyens... »72(*). Il est à noter que ces définitions n'épuisent pas le rôle de l'Etat. Chose que Dominique SCHNAPPER va tenter de faire en le définissant comme « l'ensemble des institutions et des moyens de contrôle et de coercition qui permettent de créer la cohésion interne et l'action vers l'extérieur»73(*). Selon Thierry MICHALON, l'Etat est la structure politique et administrative dont se dote un groupement humain vivant sur un territoire donné, et exerçant sur ce groupement, et en son nom, une autorité exclusivement74(*). Pour Pierre AYOUN N'DAH, l'Etat est « une organisation humaine (...) pour la défense et la promotion de l'intérêt général à travers, particulièrement mais non exclusivement, le service public »75(*). L'Etat nait « de la réunion d'une multiplicité d'hommes sous des lois juridiques »76(*). Pour en parler, trois éléments indissociables sont à compter : un territoire bien délimité et reconnu des autres, un gouvernement et une population. Le discours sur la notion de conflit a fait l'objet de nombreuses études. Certaines portent sur les conflits dans le temps. D'autres, pour ce qui nous concerne, portent sur l'Afrique Centrale et la République Centrafricaine. AlainFOGUE TEDOM77(*) scrute particulièrement les causes internesdes conflits qui minent l'Afrique Noire afin de les prévenir. Pour lui, les conditions dans lesquelles les Etats Africains ont obtenu leur indépendance les exposaient aux violences actuelles. En effet, l'Etat postcolonial a été pensé et conçu pour servir les intérêts des puissances impériales à travers une élite politique africaine78(*) sélectionnée sur la base de sa loyauté à la métropole.Cette élite n'hésite pas à se construire des régimes autoritaires et réfractaires à toute idée de réformes démocratiques et encore moins d'alternance au pouvoir. Toujours selon l'auteur, la situation conflictuelle s'explique également par la cécité stratégique dont souffriraient ces Etats.Elle est caractérisée par son absence d'autonomie politique. Tous les secteurs clés sont entre les mains de grandes puissances et des multinationales étrangères. Autre élément évoqué dans ses travaux, les difficultés de la mise en application du Chapitre VIII de la Charte des Nations-Unies dans la lutte contre l'insécurité en Afrique Noire. Les travaux de Michel KOUNOU79(*) mettent un accent particulier sur les facteurs de la conflictualité dans la sous-région. Pour lui, le fait ethnique joue un rôle prépondérant dans la naissance des conflits en Afrique Noire. Mais, c'est sans compter sur d'autres facteurs endogènes et exogènes. Ces dernierss'articulent autour de la question des frontières postcoloniales et des manipulations qu'on en fait, l'implication d'acteurs étrangers attirés par les ressources naturelles abondantes et les confrontations géopolitiques et géostratégiques entre puissances occidentales. Chacune veut se tailler la plusgrosse part du lion. Parlant de la prévention de ces conflits, l'auteur ne voit pas en l'OUA (désormais UA) la réponse appropriée vu ses faiblesses. Il mise plutôt sur l'édification d'un Etat fort sur tous les plans comme réponse efficace à ces conflits. C'est aussi dans cette logique que, des auteurs sous la direction de Paul ANGO ELA dans l'ouvrage La Prévention des conflits en Afrique Centrale : prospective pour une culture de la paix80(*), analysent les facteurs à l'origine des conflits en Afrique Centrale. De leur avis, ceux-ci reposent principalement sur la conquête, l'exercice et la conservation du pouvoir et leurs dérives. Lesdites dérives etla dictature notamment amènent les politiques à instrumentaliser la diversité ethnique. A ces premiers facteurs s'ajoutent les ambitions géopolitiques occidentales et la pauvreté. Une fois les facteurs énumérés, les auteurs proposent de prendre exemple sur les organismes régionaux mieux aguerris dans la prévention des conflits etd'adapter leurs modèles à notre contexte. Enfin, les auteurs proposent des pistes de solutions comme le dialogue social, la culture de la paix et de la démocratie, une meilleure coopération entre les organismes internationaux et ceux sous régionaux, etc. pour plus d'efficacité. Il demeure cependant urgent de s'appesantir sur un cas particulier pour mieux illustrer toutes les théories ou analyses qui précèdent. C'est ce que font les auteurs tels que Mohamed HOUSSEIN81(*) avec les conflits centrafricains. Selon lui, l'histoire de ce pays est jalonnée de soubresauts politiques, économiques et militaires. Ceux-ciont entrainé une instabilité institutionnelle et conjoncturelle défavorable à son développement. Il s'intéresse aux principaux facteurs de conflits en RCA à savoir : la fragilité des institutions, l'échec des efforts de démocratisation, l'exploitation et l'instrumentalisation des différences ethniques, la pauvreté et la misère, le manque de dialogue et de confiance entre le pouvoir et l'opposition. C'est donc l'ensemble de ces facteurs qui crée la situation explosive du pays. L'auteur s'interroge également sur les conséquences de ces conflits. La principale est l'insécurité. Elle donne libre cours à la prolifération des coupeurs de route et des braconniers, au trafic illicite d'armes et à l'affaiblissement du système de défense. C'est aussi dans cette logique que Moise-Hubert MBETO-JY82(*)s'inscrit. Les causes des conflits en RCA sontde plusieurs ordres. Elles sont politiques : crise des institutions et de la gouvernance. Elles sontégalement économiques avec la lutte pour le contrôle de l'exploitation du pétrole. Elles sont enfin socioculturelles à travers le tribalisme, le népotisme et la politique d'exclusion. Pour remédier à ces maux, il propose des pistes de solution à l'instar du dialogue et de l'unification pour la reconstruction de la paix et l'accompagnement de la communauté internationale. Pierre SAULNERs'attarde également sur la situation délétère de la RCA. En effet, dans son ouvrage intitulé Le Centrafrique : Entre mythe et réalité83(*), il relève que la RCA est un pays inconnu et méconnu mais dont l'histoire remonte très loin dans le passé. Pour l'auteur, la situation socio-économique chaotique que connait ce pays aujourd'hui est due à la traite des esclaves et à la colonisation. L'auteurpour illustrer ses propos s'appuie sur l'histoire du pays, sa géographie physique et humaine, sa société et ses religions ; comme facteurs principaux de ces conflits. La quasi-totalité de ces travaux s'intéresseà la genèse des conflits. Le second thème sur lequel ils s'appesantissent est leur résolution. S'il est nécessaire d'analyser les conflits en RCA en mettant en exergue leur genèse, il demeure cependant insuffisant de ne pas aborder la question de la persistance de ces conflits et de l'inefficacité des solutions jusqu'alors proposées. L'Etat en RCA est à multiples pôles ethniques que rien ne relie entre eux et ce à cause de la diversité régionale à laquelle s'ajoutent les inégalités héritées de la colonisation.Si le Sud peut se targuer un tant soit peut de voir le soleil se lever au plan économique, social voire politique, le Nord,par contre, est plongé dans une nuit noire. Le seul lien qui unit ces deux régions est la pauvreté de la grande masse du peuple. Cette pauvreté est endémique. Pour s'y soustraire, les élites qui ont succédé aux colons se ruent vers l'Etat qu'elles n'hésitent pas à transformer en vache à lait. Une telle politique est de nature à creuser davantage le fossé qui sépare le Nord et le Sud. Le contrôle de l'Etat pour les parties en présence devient l'enjeu fondamental.Dès lors, les conflits intertribaux ou régionaux ont tendance à faire en sorte que la RCA persiste dans son être caractérisé par une scission sérieuse. Face à cette situation, la communauté internationale tente d'apporter des solutions. Mais, peut-on réellement soigner les conflits en RCA si les Centrafricains ne se constituent pas en corpus pour y mettre un terme ? HYPOTHESES La France n'a pas intérêt à ce que la guerre finisse en RCA. Au lendemain de l'indépendance du pays, elle met en place un certain nombre de garde-fous. Dans ces conditions, l'histoire se répète d'abord sous forme de tragédie et ensuite sous forme de comédie. Les successeurs de la France s'approprient le credo de l'ex métropole « diviser pour mieux régner ». Aussi, les pressions de la France et l'imprégnation subséquente des leaders centrafricains à la complexité des mécanismes de gestion politique, économique, sociale et financière contribuent à l'instabilité chronique du pays. Hypothèses secondaires : 2- Tous les acteurs aux conflits centrafricains ne défendent que leurs intérêts égoïstes. D'où l'échec des solutions et l'enlisement des conflits. 3- Aucune solution durable ne peut être trouvée à ces conflits si les Centrafricains ne créent pas une conscience nationale au dessus des ethnies. Tout problème de recherche doit d'abord s'intégrer dans une perspective théorique générale. Cette dernière est garante de l'intégration de la recherche dans la communauté scientifique. Le cadre théorique est construit dans le but d'expliquer un phénomène précis. Il sert aussi à intégrer ou à rendre crédible une recherche particulière, dans l'ensemble de la communauté scientifique. En ce qui concerne notre travail, nous avons retenu la théorie réaliste. La théorie réaliste avec ses pionniers Carl EDWARD, Hans MORGENTHAU, Kenneth WALTZ et autres Max WEBER stipule que le conflit est inhérent à la nature humaine. La société est un jeu perpétuel d'harmonies et de discordes. Le réalisme part du postulat que l'Homme est foncièrement mauvais et égoïste84(*). Il serait même, conformément à la vision hobbesienne, un loup pour l'homme. En outre, les Etats sont en quête permanente de pouvoir pour une meilleure préservation de leurs intérêts.Pour ce faire, ilsn'hésitent pas à employer la force. Partant de là, tout Etat peut légitimement faire usage de la force pour défendre ses intérêts sur la scène internationale. Vu qu'il existe une forte probabilité d'agression et que les Etats ont une forte propension à l'expansion, tout Etat doit donc accroitre son potentiel militaire, économique, énergétique, etc. en vue d'assurer sa survie. Le système international apparait donc comme une jungle à l'intérieur de laquelle les Etats ont pour objectif principal la survie85(*). Résultat des courses, on assiste à l'anarchie. Le désordre est davantage favorisé par l'absence d'une autorité à proprement parler susceptible d'empêcher l'usage de la force armée par les acteurs. D'emblée,et à bien observer les approches théoriques des relations internationales86(*), la théorie réaliste permet l'explication des multiples crises qui sévissent en RCA depuis 1960. La rédaction de toute oeuvre scientifique nécessite l'utilisation d'outils appropriés afin d'atteindre le but escompté. Pour y parvenir, il nous a fallu une méthodologie qualitative87(*) et quantitative. Selon la conception de Madeleine GRAWITZ, « la méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie »88(*).Le déploiement de chaque méthode nécessite une technique89(*). Notre approche méthodologique s'articule autour de deux points : les techniques documentaires (A), les enquêtes et les interviews (B). La documentation est l'ensemble des techniques permettant le traitement permanent et systématique des documents ou des données incluant la collecte, le signalement, l'analyse, le stockage, la recherche, la diffusion de ceux-ci, pour l'information des usagers. Dans le cadre de notre travail nous nous appuyons sur plusieurs sources documentaires dont la pertinence et la disponibilité sont les critères qui ont motivé leur choix. Il s'agit des archives, la presse (1) et les enquêtes et les interviews (2). 1. Les archives90(*) et la presse Evoquant les sources primaires, nous avons recouruaux archives privées tirées de la documentation des organisations internationales telles que le PNUD et le HCR dans la ville de Yaoundé. A ces archives, sont associés les journaux nationaux et internationaux, les revues et articles ayant trait aux conflits en Afrique Centrale et en RCA particulièrement. Elles sont constituées des mémoires, thèses et ouvrages généraux. Leur exploitation s'est faite sur Internet et dans des centres de documentations publics et privés. Sur Internet, nous avons exploité les données disponibles dans les moteurs de recherche ainsi que celles des centres d'étude qui s'intéressent aux aspects de ce travail. Dans la ville de Yaoundé, il s'agit des bibliothèques de l'Institut Français du Cameroun (IFC), la Fondation Paul ANGO ELA (FPAE). Dans la ville universitaire de Soa, nous avons puisé nos informations à la bibliothèque de l'Université de Yaoundé II et dans les bibliothèques privées environnantes. B. LES ENQUETES ET LES INTERVIEWS Dans notre besoin de recoupement des informations, nous avons procédé à des enquêtes et à des interviews. Pour ce faire, nous avons interrogéles responsables diplomatiques et administratifs, les populations centrafricaines résidant à Yaoundé. Nous avons également recueilli l'avis des spécialistes des questions de sécurité. Le but poursuivi était le recueillement des données et une position de vérité établie. Ceci passait par des échanges interactifs avec nos informateurs. LA CONFLICTUALITE CHAOTIQUE DE LA RCA : FRUIT DES FACTEURS ENDOGENES ET EXOGENESLa RCA connait des conflits depuis les premières années qui ont suivi son indépendance. Comme un mauvais sort, ces conflits jalonnent son histoire. L'analyse de Michel KOUNOU91(*) sur la conflictualité démontre queles conflits s'expliquent principalement par la conjugaison de facteurs endogènes d'une part (CHAPITRE I) et de facteurs exogènes d'autre part (CHAPITRE II). * 1Cf. Mialisoa RANDRIAMAMPIANINA, «Sécurité et défense : Nouveaux défis, nouveaux acteurs», Antananarivo, 2009, p. 9. * 2 http://www.statistiques-mondiales.com, consulté le 16 février 2016. * 3 Albert LEGAULT, Michel FORTMANN, Les Conflits dans le monde. 1999-2000, Québec, Les Presses de l'Université Laval, 2005, p. 10-11. * 4 Cf. Africa at A Glance, Africa Institute of South Africa, Pretoria, 2001-2002, p. 87. * 5 Cf. les travaux de la Commission Carnegie sur la prévention des conflits meurtriers, Washington, 1998, p. 4. * 6 Cf. les statistiques de l'UCDP (Uppsala Conflict Data Programm), 2005. * 7 Cf. Koffi ANNAN, « Eviter la guerre, prévenir les catastrophes : le monde mis au défi », Rapport annuel sur l'activité des Nations-Unies, New York, 1999, 143p. * 8 Cf. Yves LACOSTE, « Géopolitique d'une Afrique médiane », Hérodote, numéro 86-87, 1997, pp. 3-5. * 9Abel Hubert MBACK WARA, La prévention des conflits dans la dynamique de l'intégration sous-régionale en Afrique Centrale, Mémoire de Master-Recherche en Sciences Politiques, Université de Yaoundé II, 2006. * 10 Il s'agit des pays suivants : Angola, Burundi, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Congo Kinshasa, Rwanda et Tchad. Par rapport à la situation qui prévaut ailleurs, le Cameroun, le Gabon, la Guinée Equatoriale et Sao Tomé et Principe sont relativement calmes. * 11 Alain Didier OLINGA, « Temps de crise, crise du temps ? De la variable temporelle dans l'analyse des conflits en Afrique Centrale », Enjeux, numéro 19, avril-juin 2004, pp. 5-8. * 12Sunon RETALACK cité par Charles-Robert DIMI, Historicité et rationalité de la démocratie africaine. Essai de philosophie politique, Paris, L'Harmattan, p.139. * 13Idem. * 14 Barthélemy BOGANDA est le principal artisan de l'indépendance en RCA. C'est lui qui, durant plusieurs années, mène la lutte pour l'émancipation de ses concitoyens au sein de son parti, le Mouvement de l'Evolution Sociale en Afrique Noire (MESAN) créé en 1949. Pour plus d'informations sur sa vie et son engagement politique, Cf. Pierre KALK, Barthelemy Boganda : élu de Dieu et des Centrafricains, Saint Maur, SEPIA, 1995, 218p. * 15L'hymne de la RCA s'appelle « La Renaissance » et se devise est « Unité-Dignité-Travail ». * 16 Exilé en 1962, Abel GOUMBA entreprend des études de médecine. Il devient par la suite fonctionnaire de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Il convient de souligner que c'est lui qui assurait l'intérim du pouvoir après la mort de Barthélemy BOGANDA et avant l'élection de David DACKO. * 17 Le coup d'Etat fait suite à de nombreuses difficultés intérieures. En effet, David DACKO pour son projet économique fait appel aux Chinois et aux Israéliens. Un affront aux yeux des partenaires occidentaux qui stoppent ipso facto leur aide au pays. L'hymne de la RCA s'appelle « La Renaissance » et se devise est « Unité-Dignité-Travail ». * 18 En effet, les enseignants à travers leurs syndicats et les partis politiques clandestins tels que le MLPC et le FPOPT se mobilisaient déjà sur le terrain pour mettre fin à la dictature de Jean-Bedel BOKASSA. * 19La RCA a connu trois mutineries de 1996 à 1997. Ces différentes mutineries militaires ont été l'occasion de violences exercées de part et d'autre, se soldant par la mort de plusieurs personnes : -La mutinerie du 18 avril 1996 Peu après l'élection de 1993, Ange-Félix PATASSE devient mal aimé au sein de l'armée. Ce désamour nait de la mauvaise gestion mais aussi de la cessation par la France de son soutien économique pour le salaire des soldats. Les autres raisons tiennent de l'irritation de l'armée et de la révolte alimentaire. Le 13 avril 1996, entre 200 et 300 soldats protestent contre leurs conditions précaires. Les affrontements entre les mutins et la sécurité présidentielle font 9 morts et 40 blessés. La France apporte son soutien à Ange-Félix PATASSE à travers l'opération Almandin I. Le mouvement de protestation prend fin sous deux conditions préalables : le paiement des soldes des mutins par la France et la promesse de Bangui de ne pas ester ceux-ci en justice. -La mutinerie de mai-juin 1996 Le 18 mai 1996, une deuxième mutinerie plus grave que la précédente éclate à Bangui. Elle est conduite par 500 soldats qui reprochent à Ange-Félix PATASSE l'irrespect des accords précédents. Elle fait suite au non-paiement des soldes et à la discrimination dont les soldats Yakoma se sentent victimes. Bangui est occupée, la présidence et la radio encerclées. La France intervient une fois de plus aux côtés d'Ange-Félix PATASSE assistée du Gabon et du Tchad. On compte 48 morts et 238 blessés. La rébellion prend fin avec un accord signé le 26 mai entre la France et les mutins. Il prévoit l'amnistie et un gouvernement d'union nationale. -La mutinerie de novembre 1996 à janvier 1997 Le 15 novembre 1996, une troisième mutinerie voit le jour pour demander la démission du Président. Cette énième révolte était prévisible dans la mesure où les anciens mutins n'avaient pas été désarmés. 1500 soldats français sont envoyés pour assurer la protection des ressortissants étrangers. Ils ne s'arrêtent pas là. Dans la nuit du 04 janvier au 05 janvier 1997, ils attaquent plusieurs quartiers de Bangui et stoppent la rébellion. Dès le 06 décembre, un processus de négociation commence sous l'égide du Tchad, du Gabon, du Mali et du Burkina Faso. Il s'achève par la signature des accords de paix de Bangui de janvier 1997. Ces accords prévoient le remplacement des troupes françaises par celles de la MISAB. * 20 François BOZIZE alors Chef d'Etat Major des Armées, n'accepte pas que le Président Ange-Félix PATASSE le limoge. Il estime l'avoir sauvé du coup d'Etat du Général KOLINGBA. Or, le Chef de l'Etat le soupçonne de préparer un autre coup d'Etat. * 21Séléka signifie coalition, en Sango, la langue usuelle en RCA. Elle est l'un des rares pays africains qui malgré sa diversité ethnique, a une langue commune. Cf. Marcel DIKI-KIDRI, « Le Sango dans la formation de la Nation centrafricaine », Politique africaine, numéro 23, 1985, p. 83-99. * 22La coalition est majoritairement constituée des membres de la CPJP d'Adem NOURREDINE, du FDPC d''Abdoulaye MISKINE et de l'UFDR de Michel DJOTODIA. Les sources de financement de la coalition Séléka sont multiples. Il provient de la contribution de certains musulmans vivant au pays et à l'étranger. Une partie des musulmans de RCA longtemps marginalisée a vu en la Séléka un moyen de rompre avec les injustices. Le financement provient également des trafics divers, diamant et drogue notamment. Les viols, les pillages et les exactions sur les populations civiles et chrétiennes sont leurs modes opératoires. La réponse des victimes est la mise en place des groupes d'auto défense : les milices anti-balaka. Les milices anti-balaka sont des groupes d'auto défense villageoise à dominance chrétienne et animiste. Originellement, elles luttaient contre les coupeurs de route ou zaraguinas. Avec les nombreuses exactions de la coalition Séléka, les milices anti-balaka réorientent leurs prérogatives. Elles passent ainsi de la défense à la vengeance. Elles sont composées de paysans encadrés par certains militaires des FACA proches de François BOZIZE. C'est ainsi qu'elles attaquent les positions de la Séléka et les civils musulmans en général. Dans leur entendement, les musulmans sont des étrangers voleurs de leurs richesses. La tendance est donc à l'élimination. En témoignent la violence et la cruauté des tueries. Le but est de briser le moral de l'ennemi. Les actions de ces milices s'étendent à Bangui la capitale, à l'Ouest et au Nord où elles s'entremêlent à des groupes armés étrangers. * 23 Ces mesures reposent la réduction des déficits budgétaires et de la balance courante, les politiques restrictives du crédit, le relèvement des taux d'intérêt et les mesures axées sur l'offrant visant à rétablir le potentiel de croissance. * 24 Le gouvernement de la République Centrafricaine, Troisième conférence des Nations-Unies sur les pays les moins avancés, Bruxelles, 14-20 mai 2001, p. 7. * 25 Cf. Dominique AUZIAS, La République Centrafricaine, Paris, Editions Nouvelle Edition de l'université, coll. Le Petit Futé, 2007, p. 32. * 26 La surévaluation a pénalisé les produits d'exportation de la RCA au profit d'autres PMA hors zone franc. * 27 Elle est liée aux arriérés de salaires des fonctionnaires et à la mévente des produits de base et des produits vivriers des paysans. * 28 Le 21 juillet 1998, le FMI approuve un plan triennal d'investissement (1er juillet 1998 au 30 juin 2001) au titre de FASR par un tirage global de 40 milliards. Ce programme bénéficie de l'appui de la Banque Mondiale et de la BAD. * 29 Extrait du cours « Le déficit d'autonomie politique et stratégique de l'Etat postcolonial et les problèmes africains actuels » dispensé à l'Université de Yaoundé II en filière Institutions des Relations Internationales et Etudes Stratégiques (IRIES) par le Pr. Alain FOGUE TEDOM, année universitaire 2014-2015, 63p. * 30 La violence est observable dans bon nombre de pays d'Afrique Noire. Elle n'est donc pas une exclusivité de la RCA. Dans un système démocratique, la violence n'est pas obligée de disparaitre contrairement à d'aucuns pour qui la démocratie rime avec la fin de la violence. Ceci pour deux principales raisons : d'abord, le monopole de la violence permet l'expression d'une violence contestataire jusqu'à un certain seuil et réciproquement. De plus, la relation de pouvoir implique des stratégies de lutte, d'affrontements et de rivalités et, plus la légitimité du pouvoir est grande, plus le pouvoir use moins de cette violence. Ensuite, des précautions d'usage de la violence existent, en ce sens que son usage au plan intérieur est minutieusement codifié. Elle doit donc être utilisée avec parcimonie pour ne pas être rejetée par les groupes sociaux. Ce qui est loin d'être le cas dans le contexte centrafricain. * 31 « République Centrafricaine : un pays aux mains des criminels de la Séléka », Rapport d'enquête de la FIDH, Paris, septembre 2013, pp. 30-38. * 32 Claudine VIDAL, «La Brutalisation du champ politique ivoirien, 1990-2003 », Revue africaine de sociologie, CODESRIA, 2003, pp. 45-57. * 33Certains auteurs apportent une explication sur cet état des choses. Cf. Tatania YANNOPOULOS, Denis MARTIN, « Régimes militaires et classes sociales en Afrique. Une hypothèse », Revue française de science politique, volume 22, numéro 4, août 1972, pp. 847-882 et M. L. MARTIN, «Un aspect de l'insertion des militaires dans le processus de développement national en Afrique Noire: études de quelques contradictions». Année africaine, 1972. ; «Les régimes militaires africains: profil constitutionnel d'une bureaucratie gouvernante». Revue juridique et politique, numéro 3, juillet-septembre 1973, p.489; «Les rôles extramilitaires des armées dans les sociétés africaines non industrialisées». L'Afrique et l'Asie modernes, numéro 101, p. 21-34. * 34 Les principaux postes de responsabilité politique, administrative et surtout militaire sont occupés par les membres de l'ethnie Yakoma dont est originaire le Général André KOLINGBA. Cf. l'interview d'Ange-Félix PATASSE dans Le Messager du vendredi 14 septembre 2001. * 35 Cf. « Centrafrique : la GP s'agrandit », L'Autre Afrique, numéro 35 du 3 février 1998, p. 23. * 36 Cf. «Patassé-Bozizé: le grand pardon? », Jeune Afrique L'intelligent, numéro 2133 du 27 novembre au 3 décembre 2001, pp. 29-30; «Centrafrique: cauchemar sans fin», Jeune Afrique L'intelligent, numéro 2182, du 4 au 10 novembre 2002. * 37 Géraldine FAES et Stephen SMITH, « La solitude et le chaos en République Centrafricaine », Politique internationale, numéro 88, été, 2000. * 38 Cf. Patrick GOURDIN, République Centrafricaine : géopolitique d'un pays oublié. Consulté sur www.diploweb.com/Republique-centrafricaine/html, le 25 mars 2016. * 39 Marc Louis ROPIVIA pense que les problèmes d'instabilité et d'insécurité constituent l'un des plus grands freins à l'intégration dans la sous-région. Cf. Marc Louis ROPIVIA, « Institutions déliquescentes et espace éclaté. Quelle intégration régionale en Afrique Centrale ? », Régionalisation, mondialisation et fragmentation en Afrique Subsaharienne, Paris, Karthala, 1998, p. 14. * 40 Selon l'UNHCR, plus de 131.000 réfugiés centrafricains ont trouvé refuge au Cameroun depuis 2013. Consulté sur le site www.unhcr.org, le 7 avril 2016. En plus de ces mouvements, on note les actions criminelles des coupeurs de route en provenance de la RCA sur la partie Est du Cameroun. * 41 Comme toutes les colonies de l'ex métropole française, la RCA accède à l'indépendance dans des conditions difficiles et après avoir signé au préalable des accords de coopération militaire visant à laisser intacte l'influence française dans le pays. Cf. Pascal CHAIGNEAU, La Politique militaire de la France en Afrique, Paris, CHEAM, 1984, pp. 13-16. * 42 La RCA est admise à l'ONU le 20 septembre 1960 par la résolution 1488 (XV) adoptée par l'Assemblée Générale. * 43 Rapport Banque Mondiale, 2013. * 44Il s'agit de: Ndélé, Mobaye, Kaga-Bandoro, Obo, Bria, Sibut, Mbaiki, Berberati, Bangassou, Bouar, Bimbo, Bambari, Bossangoa, Bozoum, Nola et Birao. * 45 Pour plus d'informations sur certaines ethnies, Cf. Pierre KALK, Histoire de la République Centrafricaine : des origines à nos jours, Paris, Berger-Levrault, 1974, 374p. * 46 Consulter la fiche de l'UNHCR sur la République Centrafrique, janvier 2005, p. 5. * 47Idem., p. 8 * 48 Tribunal Pénal International pour l'ex Yougoslavie, Le Procureur c/Dusko Tadic, 2 octobre 1995, http:/www.icty.org/x/cases/tadic/acdec/fr/51002JN3.htm. * 49 Jean-Pierre DERRIENNIC, Les guerres civiles, Paris, Presses de Sciences Po, 2001, p. 13. * 50 Julien FREUND, Sociologie du conflit, Paris, PUF, 1983, p. 65 * 51 Michel MONROY, Anne FOURNIER, Figures du conflit, Paris, PUF, 1997, pp. 12-13. * 52EncyclopediaUniversallis, Corpus, 1977, p. 394. * 53 Gérard CORNU, La Guerre et ses théories, Paris, éd. PUF, 1970, p. 117. * 54 Barry MAMADOU ALIOU, La resolution des conflits en Afrique de l'Ouest, Paris, Karthala, 1997, pp. 31-32. * 55 Les conflits politiques sont des disputes et désaccords concernant l'usage et l'exercice du pouvoir entre gouvernement et opposition ou groupes rebelles et qui aboutissent à des résultats positifs. Cas du Burkina Faso avec le départ de Blaise COMPAORE obtenu par le peuple le 31 octobre 2014 suite à des manifestations pacifiques. * 56 Antoine-Denis N'DIMINA MOUGALA, «Les conflits africains au XXe siècle. Essai de typologie », Guerres mondiales et conflits contemporains, numéro 225, 2007, p. 121-131. * 57 Notons que la typologie ci-dessus mentionnée ne suggère pas qu'il n'y en aurait pas d'autres ; bien au contraire. Et pour d'autres typologies des conflits d'un point de vue général, cf. Jean Louis DUFOUR et Maurice VAISSE, La guerre au XXe siècle, Paris, Hachette, 1993, p. 240. * 58 Pascal BONIFACE (dir.), Dictionnaire des relations internationales, Paris, HATIER, 1996, p. 171. * 59 NGUYEN QUOC DINH et al, Droit International public, 2è édition, Paris, L.G.D.J., 1980, p. 25. * 60 Karl CLAUSEWITZ (VON), cité par Abel Hubert MBACK WARA, op. cit. * 61Idem. * 62 Toutefois, il convient de noter que la guerre peut également être accidentelle. Il peut arriver qu'aucun des protagonistes n'ait eu un intérêt à son déclenchement. Cela a été le cas pour la Première Guerre Mondiale. * 63 Cf. Maximos ALIGISAKIS, « L'Europe comme sortie des conflits », Institut européen de l'Université de Genève, 2005, p. 8. * 64 Georg SIMMEL, Le conflit, Paris, Circé, 1992, pp. 139-141. * 65 Marie-Claude SMOUTS et al, Dictionnaire des relations internationales, Paris, Dalloz, 2003, p. 381. * 66 Raymond ARON, Paix et guerre entre les nations, Paris, Calmann-Lévy, p. 158. * 67 Pierre-Marie DUPUY, Droit international public, 7è édition, Paris, Dalloz, 2004, p. 599. * 68 Emmanuel KANT, Projet de paix perpétuelle, traduit par Karin RIZET, Paris, Mille Et Une Nuits, 2001, 72p. * 69 Thierry MICHALON, Quel Etat pour l'Afrique ?, Paris, L'Harmattan, 1984, p. 24. * 70 Cf. Max WEBER, Le Savant et le politique, Paris, Plon, 1959, p. 230. * 71 Toutefois, si on admet avec Max WEBER que l'Etat moderne se définit par le monopole de la vie politique, cela signifie qu'on doit se poser la question de savoir si la Somalie peut être considérée comme un Etat. Mais par contre, le Somali land qui a proclamé son indépendance en 1991 ressemble de plus en plus à un Etat parce qu'il bat sa propre monnaie, il a son propre système de plaque minéralogique, délivre des passeports et pourtant ce pays n'est pas reconnu par l'UA au nom du sacrosaint principe de l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation. On aboutit ainsi à un paradoxe de la mondialisation où d'un coté on assiste à la multiplication des regroupements des Etats et de l'autre à l'émiettement croissant des mêmes Etats. Ce constat nous amène à conclure que la liste des pays Etats est appelée à s'élargir. Aussi, avons-nous assisté à une évolution des membres de l'ONU entre 1945 et 2010 passant de 51 à 192 membres. * 72Amitai ETZIONI, « A paradigm for the study of political unification », World Politics, XV (1), 1962, p. 45. * 73 Dominique SCHNAPPER, La Communauté des citoyens. Sur l'idée moderne de nation, Paris, Gallimard, 1994, p. 45. * 74 Cf. Thierry MICHALON, op. cit., .p. 24. * 75 Pierre AYOUN N'DAH, Moderniser l'Etat africain, Abidjan, les Ed. du CERAP, 2003, p. 9. * 76 Emmanuel KANT, Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, trad. de l'allemand par Luc FERRY, Paris, éditions Gallimard, 2009, 128p. * 77 Alain FOGUE TEDOM, Enjeux Géostratégiques et conflits politiques internes en Afrique Noire, Paris, L'Harmattan, 2008, 418p. * 78 Selon l'auteur, poser ce problème de l'élite africaine c'est s'interroger sur sa légitimité politique, son aptitude à penser puis à mener les réformes politiques, économiques et sociales nécessaires pour sortir l'Afrique du sous-développement et de la dépendance. C'est également s'interroger sur sa capacité à comprendre les grands enjeux internationaux et surtout les analyser de façon à pouvoir définir puis défendre efficacement les intérêts vitaux du pays et du continent dont elle est à la tête. * 79 Michel KOUNOU, « Les conflits armés post-guerre froide en Afrique au sud du Sahara : Un essai de caractérisation », Revue Africaine d'Etudes Politiques et Stratégiques, numéro 1, 2001, pp. 223-245. * 80 Paul ANGO ELA (dir.), La Prévention des conflits en Afrique Centrale : prospective pour une culture de la paix, Paris, Karthala, 2001, 222p. * 81 http//www.ireneesnet-/bdf.fiche-analyse-1011_fr.html, consulté le 24 avril 2016. * 82 Moise-Hubert MBETO-JY, La gestion des crises sociopolitiques en Afrique Centrale, l'exemple de la République Centrafricaine, de 1996 à 2015, Mémoire de DEA, Université de Bangui, 2015. * 83 Pierre SAULNER, Le Centrafrique entre mythe et réalité, Paris, Editions L'Harmattan, coll. Etudes africaines, 1998, 240p. * 84 En cela, les principaux auteurs de ce courant s'inscrivent dans la lignée des penseurs qui avaient développé une vision cynique et pessimiste des rapports humains: Le Prince de Nicolas MACHIAVEL (1469-1527) qui place la sécurité de l'Etat au centre de ses préoccupations; le Leviathan de Thomas HOBBES (1588-1679) qui développe la vision d'un «état de nature» marqué par la guerre de tous contre tous et nécessitant l'imposition d'un ordre par une autorité supérieure; l'ouvrage majeur de CLAUSEWITZ (1780-1831), De La guerre qui insiste sur le fait que «la guerre est la poursuite de la politique par d'autres moyens». * 85 Jean-François RIOUX, Ernie KEENES, Gérard LEGARA, «Le néoréalisme ou la reformulation du paradigme hégémonique», Etudes internationales, vol. XIX, 1988, p. 64. * 86 Cf. Jean-Jacques ROCHE, Théories Des relations internationales. Montchrestien. Clés/Politique. 1994. 152p ; Philippe BRAILLARD, Rosa DJALILI MOHAMMAD, Les Relations internationales, Paris, PUF, 1988, 125p. * 87 Les données qualitatives reposent avant tout sur la perspicacité des propositions etdes hypothèses, la finesse des remarques, le sérieux des observations recueillies. Elles suggèrent une idée centrale : parfois le chercheur se trouve devant un grand nombre d'observations qu'il ne peut pas traiter de façon statistique. Dans ce cas, il recourt à une notion caractérisant l'ensemble des faits. Madeleine GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 2001, p.488 * 88Idem, p. 446. * 89La technique est un outil utilisé dans la collecte des informations qui devront plus tard être soumises à l'interprétation et à l'explication grâce aux méthodes. J. William GOODE cité par SHOMBA KINYAMBA, Méthodologie De recherche scientifique, Kinshasa, éd. MES, 2001, p. 60. * 90 Les archives ont deux fonctions : une fonction de mémoire (pour des personnes vivantes ou ayant disparu) et une fonction de preuve (pour justifier ce qui est dit ou fait). * 91 Michel KOUNOU, op. cit., pp. 225-245. |
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