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Conflits enAafrique centrale: le cas de la RCA de 1960 à  2013. Dynamique récurrente d'une trappe de conflictualité

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par Yannick Stéphane NGBWA ESSO
Université de Yaoundé II - Master-Recherce en Science Politique, option: Relations Internationales 2014
  

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SECTION 3 : LA QUESTION DES IDENTITES

La société centrafricaine est composée d'une diversité culturelle.Ces entités ont des rapports plus ou moins tumultueux matérialisés par des replis identitaires. Les conflits en RCA ont généralement un caractère discriminatoire et s'expliquent souvent en termes ethnique(PARAGRAPHE 1) et religieux (PARAGRAPHE 2).

PARAGRAPHE 1: L'EXPLOITATION DES DIFFERENCES ETHNIQUES

Les particularismes ethno-politiques sont une réalité en RCA. Historiquement, on note une division entre les différents groupes ethniques (A).Son instrumentalisation politico-militaire par certains leaders est à l'origine des conflits dans le pays (B).

A- LES DYNAMIQUES POLITICO-ETHNIQUES DE L'ETAT CENTRAFRICAIN

Historiquement, les ethnies en RCA ont des rapports conflictuels. Avant la colonisation, les Peulhs en provenance du Soudan procédaient à des razzias et soumettaient les populations de l'actuelle RCA à l'esclavagisme. On note à partir de ce moment une fracture entre les différents groupes. Les rapports sont de nature dominant/dominé, oppresseur/oppressé. Ces pratiques prennent fin avec la colonisation française. Elles refont surface après l'indépendance du pays. L'accès aux ressources disponibles, à la richesse et au pouvoir constituent les nouveaux facteurs de division parmi les ethnies. Dès lors, les ethnies du Nord et celles du Sud entrent en conflit de pouvoir. Les premiers du fait de leur minorité sont écartés de la gestion des affaires publiques. Ceux-ci luttent pour un changement radical. Leur objectif est la réforme de la structure du pouvoir. Les seconds majoritaires, souhaitent conserver leur position de dominants sans partage du pouvoir et des ressources.Les solidarités ethniques sont aussi utilisées par les rebelles et la population comme ultime recours pour leur survie. L'enfermement identitaire illustre la phrase de Jean Paul SARTRE : « l'enfer c'est les autres ». La conjoncture mène inéluctablement à la violence. Craignant pour leur avenir collectif, les groupes ethniques n'ont d'autres mesures que de s'en prendre à l'autre afin d'étouffer la menace (réelle ou non). A cet effet, la diversité ethnique en RCA pose un certain nombre de problèmes de coexistence pacifique. Ainsi, les conflits dans le pays naissent de la manipulation de ces différences ethniques.

B. LES PARTICULARISMES ETHNO-POLITIQUES ET LEUR INSTRUMENTALISATION POLITICO-MILITAIRE

La RCA est constituée de plusieurs ethnies dont les principales sont: les Gbaya, les Banda, les Mandjia, les Sara, les Mboum, les Ngbandi, les Ngbaka. Le pays recourt sur le plan linguistique au français et au sango pour fédérer la diversité linguistique. Bien qu'étant fondé sur les communautés de base et les ethnies, l'Etat en RCA a toujours cultivé le tribalisme. Une perversion du sentiment d'appartenance à une communauté et de son usage à des fins politiciennes. Ce qui a très souvent favorisé des violences brutales et des régimes sanglants. Cette image reflète des siècles de méfiance entre les communautés ethniques ainsi qu'une grande fracture sociale. L'ethnicité fragilise l'Etat et occasionne l'instabilité politique. Elle est le moteur principal de luttes politiques et sociales constantes.Il se développe réellement en RCA une certaine culture de la violence aggravée par la prolifération des armes.On peut remarquer avec Ernest Marie MBONDA que les conflits jadis n'étaient pas foncièrement des conflits identitaires113(*). C'est dans le cadre de l'Etat moderne rassemblant des individus de diverses provenances qu'émergent des facteurs de différenciation et d'opposition proprement identitaires. C'est l'instrumentalisation de ces différenciations ethniques par des « entrepreneurs politiques »114(*) à court d'arguments et de projets convaincants que naissent les conflits en RCA.Entre incapacité et manque de volonté, on mobilise les individus sur la base tribale en vue des intérêts égoïstes aussi bien des Français que des élites. On observe des rivalités au sein d'une même communauté ethnique et des alliances de circonstance avec des groupes rivaux.Ellesont davantage contribué à plonger le pays dans un état de révolte permanent parmi les tribus et de guerres civiles. Ces rivalités sont dues à la volonté de chaque ethnie d'exercer le pouvoir et de contrôler les ressources naturelles du pays. Au cours des 53 ans qui ont suivi l'indépendance, le Sud a contrôlé le pays pendant 44 ans de 1960 à 1993 et de 2003 à 2013.Le poids de la fracture ethnique entre les groupes de la savane et ceux du fleuve aidant, les rivalités ethniques prennent le pas sur la dynamique religieuse.

* 113 Un clan pouvait aller en guerre contre un autre pour des raisons telles que le vol, la conquête d'un territoire, la résistance à une poussé conquérante.

* 114 Ernest Marie MBONDA, Guerres modernes africaines et responsabilité de la communauté internationale, Yaoundé, Presses de l'UCAC, 2007, pp. 3-4.

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