III. Aspect comptable et fiscal de la transformation :
Les éléments corporels et incorporels
appartenant auparavant à l'association sportive ainsi que les passifs en
cours pris en charge constitueront l'apport fait à la
société et se traduiront dans son bilan d'ouverture.
1. Eléments d'actif :
Comme pour toute société commerciale classique,
l'actif est composé des éléments immobilisés
corporels et incorporels, les actifs circulants et enfin les
disponibilités.
L'expert comptable est tenu de s'assurer de l'existence
réelle des biens immobilisés et de leur capacité de
générer des avantages économiques futurs sur plusieurs
exercices.
30Hassan El Mekki : M.J.E.S. et F.T.F. unis dans
l'effort d'assainissement. Journal La presse du 16 Juillet 2002. 31
Selon les données avancées par les responsables financiers du
ministère des sports et relatifs a l'année 2003.
32Saif Ben Jomaa : Gestion et organisation du sport.
Troisième séminaire scientifique. Production intellectuelle dans
le domaine sport 1956-1994.
A ce sujet, et dans le cas où l'association sportive
détient une part du capital social, la question des
éléments incorporels pourrait surgir dans la mesure où
elle pourrait prétendre avoir notamment un fonds de commerce. L'expert
comptable est appelé à veiller à sa bonne
évaluation en utilisant les moyens appropriés afin de se forger
une opinion claire sur sa valeur réelle.
Les actifs circulants composés notamment des stocks et
des créances envers les tiers, feront l'objet d'un examen approfondi
afin de relever des irrégularités éventuelles. Les stocks
doivent être inventoriés, valorisés et rapprochés
avec les documents comptables.
Quant aux créances, l'expert comptable est appelé
à vérifier leur solde, le rapprocher avec la comptabilité,
et éventuellement procéder à des recoupements et des
circularisations.
2. Passifs pris en charge :
Dans le cadre d'une telle transformation, Les apports d'actif
impliquent généralement la prise en charge des passifs.. Ce
passif est composé des dettes financières et concours bancaires,
des dettes d'exploitation ainsi que les dettes fiscales et sociales.
La valorisation ne pose pas de problème majeur : en
effet, les valeurs prises sont celles dégagées par la
comptabilité suite à la passation des pièces et documents
justificatifs.
La prise en charge du passif par la nouvelle entité va
poser éventuellement quelques problèmes d'ordre administratif
dans la mesure où il faudra informer tous les débiteurs de la
transformation.
3. Fiscalité de la transformation :
La législation fiscale tunisienne n'a pas régi de
telles transformations, et donc par conséquent, toute opération
engendrant un paiement d`impôts relèverait du droit commun.
Malgré le fait que les clubs sportifs en Tunisie ne
sont pas tellement fiscalisés de par leur aspect associatif non
lucratif, tous les impôts, droits et taxes dus à cette date
doivent être acquittés avant de procéder à toute
transformation.
La société nouvellement créée sera
régie par les dispositions fiscales relatives aux sociétés
commerciales dans le cas où son activité sera purement
commerciale, sauf si des dispositions légales avantageuses sont
promulguées.
L'analyse de ce premier chapitre nous permet de relever
l'écart existant entre les législations européennes, et
notamment française en matière de sport et de gestion des
activités physiques et sportives, et celle adoptée par la Tunisie
jusqu'à présent.
Constatant la rapide évolution du sport du cadre
amateur et non lucratif à celui du professionnalisme marqué par
les flux financiers importants et la recherche de la rentabilité, le
législateur français a adopté plusieurs textes et lois
dans le but de réglementer davantage les activités sportives, de
mettre en place une structure caractérisée par une meilleure
gestion, un meilleur contrôle des transactions financières
conséquentes et enfin de rehausser le sport aux plus hauts niveaux.
Le deuxième chapitre sera l'occasion de se pencher
davantage sur le sort de notre sport national et d'essayer de proposer des
solutions juridiques et opérationnelles à même de le sortir
de la crise actuelle de nos clubs sportifs qui souffrent, pour leur
majorité, d'insuffisances de trésorerie, de mauvaise gestion et
d'absence de bons résultats lors des grandes manifestations sportives
internationales.
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