4 Évaluation et échelles de mesure
L'objectif d'une évaluation de personnes qui ont un
retard mental ou des troubles de développement est d'obtenir les
informations pour améliorer la qualité de vie de ces personnes.
Un bilan psychologique et/ou pédagogique ne peut être
réalisé que dans l'intérêt de l'enfant, pour un
diagnostic, un bilan d'admission dans une institution, une évaluation
pour l'élaboration d'un projet éducatif individualisé.
Il est clair que les raisons de la demande d'un bilan
psychologique et/ou pédagogique sont très variables selon
l'âge de l'enfant et les troubles manifestés. Pour les enfants
plus âgés, c'est souvent l'école qui est à l'origine
de la demande. La nécessité d'un bilan s'impose, vu l'importance
d'une prise en charge très précoce. En effet, il est important de
repérer le plus tôt possible un retard de développement ou
des dysfonctionnements afin de proposer des mesures éducatives
adaptées.
Cette évaluation peut varier dans sa mise en oeuvre en
fonction de la situation (nature de la demande, caractéristiques de
l'enfant). Dans le cas d'une évaluation diagnostique, l'objectif est
d'identifier la nature des troubles qui affectent l'enfant, par des
médecins mais aussi des psychologues qui ont des regards
complémentaires. Si cette identification est plus facile dans le cas
d'atteintes organiques (motrices ou sensorielles) que dans le cas de troubles
du comportement ou d'apprentissages, elle peut se faire par une exploration des
comportements qui ont des effets observables.
Dans l'enquête présentée par Castro et
al. (1996), il était fait état, d'une part, d'une
augmentation de la demande sociale d'évaluation et, d'autre part, d'une
insuffisance d'outils adaptés et de formation de psychologues à
leur usage. Un bilan se construit par étapes, en fonction des
réussites ou échecs de l'enfant et des hypothèses
soulevées à la fois par son niveau de performance, la nature de
ses erreurs et les stratégies qu'il met en oeuvre. Pour faire ses choix,
le psychologue doit parfaitement connaître les épreuves qu'il
utilise, leurs spécificités, leurs limites et leurs
qualités métrologiques.
D'une façon générale, l'utilisation des
épreuves classiques risque de réduire une analyse de la
performance d'un enfant porteur de déficiences en termes de
déficits or, il est capital de faire apparaître ses domaines
d'efficience, les capacités stabilisées et en émergence,
qui serviront de point d'appui à la prise en charge, mais aussi, les
difficultés de l'enfant et ses habilités fonctionnelles en
contexte.
Si la définition du retard mental a beaucoup
évolué au cours du temps en fonction des modèles
théoriques de référence, les critères de
classification et les outils d'évaluation ont évolués dans
le même temps selon la pression de la demande sociale (Huteau &
Lautrey, 1999 ; Grégoire, 2004).
En effet, ce ne sont pas les outils qui manquent, mais c'est
le choix parmi tous ces instruments disponibles qui doit être
réfléchi par rapport aux objectifs de l'évaluation et au
profil de l'enfant particulier que nous rencontrons : de l'importance de sa
déficience et de l'existence de troubles associés (Tourrette,
2006). Ce choix des épreuves dépend, d'une part, de l'objectif de
l'évaluation et, d'autre part, du type de déficience
présentée par l'enfant. En effet, toute épreuve
jugée utile par le psychologue pour explorer une fonction
particulière n'a évidement de sens que si elle est choisie pour
répondre à une question précise et si elle est
envisageable compte tenu des caractéristiques de l'enfant
présent.
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