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Adaptation transculturelle de l'Echelle Québécoise


par Hassan Daoudi
Académie universitaire de Wallonie Bruxelles
Traductions: Original: fr Source:

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3 Le comportement adaptatif

Même si le concept de comportements adaptatifs est applicable pour tous les individus, la recherche et ses applications sont particulièrement centrées sur la population présentant un retard mental C'est dans cette perspective que le concept de comportement adaptatif est abordé ici.

Dans la littérature, la terminologie entourant le concept de fonctionnement adaptatif est en évolution et n'est pas encore arrêtée. Le terme « comportement adaptatif» est plus ancien et, au singulier, est synonyme de « fonctionnement adaptatif ». Par contre, au pluriel, les comportements adaptatifs réfèrent généralement aux comportements observables par lesquels seront mesurées les habilités adaptatives. Ces dernières se manifestent dans des sphères ou des domaines du fonctionnement adaptatif. L'AAMR dans sa 9ème édition en distinguent dix principaux : communication, soins personnels, compétence domestiques, habilités sociales, utilisation des ressources communautaires, autonomie, santé et sécurité, habilités scolaires fonctionnelles, loisirs et travail. Ainsi, le fonctionnement adaptatif est un concept large dont on mesurera les habiletés les plus évidentes par l'évaluation des comportements adaptatifs manifestés dans différents domaines

Le concept de retard mental et l'importance accordée à la notion d'adaptation ont évolué au cours des dernières années. En 1959, l'American Association on Mental Retardation (AAMR) a formellement introduit le concept de comportement adaptatif dans le cadre du

retard mental, alors qu'avant, seule l'évaluation du quotient intellectuel (QI) était nécessaire pour poser un diagnostic de retard mental. Depuis la définition de 1959, selon toutes les définitions ultérieures, la mesure des comportements adaptatifs est considérée essentielle à l'évaluation du retard mental. Ainsi, une personne diagnostiquée comme présentant un retard mental doit avoir un fonctionnement intellectuel général sous la moyenne associé à un déficit des comportements adaptatifs.

À cette époque, la majorité des gens a perçu la notion de comportement adaptatif et celle de son évaluation comme étant importantes. L'ajout des déficits d'ordre adaptatif comme critère pour déterminer le diagnostic du retard mental visait à mieux refléter les caractéristiques sociales de l'incapacité, à réduire le recours aux scores de QI et à diminuer le nombre de personnes faussement identifiées comme ayant un retard mental. (AAMR, 2002).

Le concept de comportement adaptatif est actuellement inclus dans la majorité des systèmes diagnostiques. Malgré les quelques 200 échelles portant sur le comportement adaptatif, il n'y a pas encore de consensus sur ce concept. Depuis 1973, les critères pour établir le diagnostic de retard mental comprennent des mesures de déficits simultanés et significatifs à la fois sur les plans du comportement adaptatif et de l'intelligence.

En 1992, le concept de comportement adaptatif global a été remplacé par dix grands domaines d'habiletés adaptatives et la nécessité de présenter ces déficits dans au moins deux de ces dix domaines En effet, la définition de 1992 insistait beaucoup sur l'évaluation du fonctionnement actuel d'une personne, compte tenu de l'impact des exigences changeantes de l'environnement et des besoins de soutien. Les hypothèses de la définition confirmaient que les améliorations dans les conditions environnementales ou la présence de soutien pouvaient avoir un impact positif sur la capacité de la personne à répondre aux exigences de la vie quotidienne, améliorant ainsi sa performance aux tests d'évaluations des habiletés adaptatives. En conséquence, le fonctionnement de la personne pourrait s'améliorer et dans quelques cas exceptionnels, le diagnostic de retard mental ne plus s'appliquer.

En 2002, le terme comportement adaptatif est formellement défini dans le manuel de 1 'AAMR comme étant l'ensemble des habilités conceptuelles, sociales et pratiques apprises par la personne et qui lui permet de fonctionner au quotidien. Les limitations du comportement adaptatif nuisent tant aux activités quotidiennes de la personne qu'à sa capacité

de s'adapter aux changements et aux exigences de l'environnement et devraient être considérées selon quatre autres dimensions : les capacités intellectuelles ; la participation ; les interactions et les rôles sociaux ; la santé ; le contexte.

Les limitations significatives du comportement adaptatif devraient être identifiées à l'aide d'outils d'évaluation standardisés et normalisés auprès de la population, incluant des personnes présentant ou non des incapacités. Les limitations sont définies de manière opérationnelle comme une performance ou un score qui se situe à au moins deux écarts-types sous la moyenne soit à l'un des trois types de comportements adaptatifs suivants : conceptuel, social et pratique à un score global mesuré à l'aide d'un instrument standardisé portant sur des habilités conceptuelles, sociales et pratiques (AAMR, 2002).

En effet l'adaptation sociale est considérée actuellement comme une composante essentielle de la déficience mentale, auparavant centrée exclusivement sur le déficit cognitif (Maurice & Piédalue, 2003). L'évaluation de cette capacité d'adaptation sociale suppose, simultanément, la référence à un modèle théorique de compétence sociale et la conception d'instruments d'évaluations adaptés.

Le comportement adaptatif est défini par l'ensemble des activités quotidiennes assurant une adaptation personnelle et sociale suffisante. Il est évidemment fonction de ce qu'on peut attendre de l'enfant, compte tenu de son âge, et il est défini par l'attente des parents et par les représentations sociales. Ce sont ceux qui vivent ou travaillent avec un enfant qui peuvent juger de l'adéquation du comportement par rapport à ce qu'on attend de lui. Il se définit par la pratique habituelle (ce que l'enfant fait d'habitude) et non par la compétence ; car l'enfant peut être capable d'avoir ce comportement, mais ne pas l'utiliser de façon appropriée dans des circonstances opportunes. Le comportement adaptatif présente de multiples facettes allant des compétences communicatives aux relations interpersonnelles, en passant par l'autonomie dans les actes de la vie courante : alimentation, hygiène, actes moteurs et locomoteurs (Tourrette, 2006).

Les objectifs de l'évaluation des comportements adaptatifs ne sont pas, en général, diagnostiques ni pronostiques, mais veulent fournir aux éducateurs des informations précises sur ce dont est, ou pas capable de faire telle ou telle personne, en vue de mettre en place une prise en charge appropriée ou d'élaborer un projet éducatif individualisé. Des évaluations

appliquées à intervalles réguliers par les personnes impliquées dans la prise en charge d'un enfant ou d'un adulte (parents, soignants, éducateurs...) permettent de suivre sa progression dans l'apprentissage et de modifier éventuellement les objectifs éducatifs qui la concernent.

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