2.1.2. Définition et critères
diagnostiques
Nous présentons dans cette section les critères
diagnostiques selon les deux manuels internationalement reconnus à
savoir la CIM-10 et le DSM-5.
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1.1.1.1. Selon la CIM10
La classification internationale des maladies et des troubles
connexes dixième édition (CIM-10) classe l'autisme parmi les
troubles envahissants du développement qu'il considère comme
étant un groupe de troubles caractérisés par des
altérations qualitatives des interactions sociales réciproques et
des modalités de communication, ainsi que par un répertoire
d'intérêts et d'activités restreint,
stéréotypé et répétitif. Ces anomalies
qualitatives constituent une caractéristique envahissante du
fonctionnement du sujet, en toutes situations. Toutefois, la CIM-10 reste
encore dans l'approche qui considère l'autisme comme étant des
entités différentes. De ce fait, suivant ce modèle, on
distingue : Autisme infantile (F84.0),
Autisme atypique (F84.1), Syndrome de Rett (F84.2), Autre trouble
désintégratif (F84.3). Tous ces sous-groupes
constituent ce qu'on appelle aujourd'hui TSA décrit dans le DSM-5. Ils
ont pour caractéristique principale commune une perturbation
caractéristique du fonctionnement dans chacun des trois domaines
psychopathologiques suivants : interactions sociales réciproques,
communication, comportement (au caractère restreint,
stéréotypé et répétitif).
1.1.1.2. Selon le DSM 5
Le manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux
cinquième édition (DSM-5) regroupe tous les troubles qui
étaient sous l'appellation des troubles envahissant du
développement sous l'appellation des troubles du spectre de l'autisme
(TSA). Le TSA se caractérise principalement comme on l'a vu plus haut
par le déficit dans le domaine des interactions sociales, de la
communication et des comportements stéréotypés. Le DSM-5
le décrit selon le tableau ci-dessous.
Tableau 2 : Critères diagnostiques selon le
DSM-5
Critères diagnostiques 299.00 (F84.0)
A. Déficits persistants de la communication
et des interactions sociales observés dans des contextes
variés. Ceux-ci peuvent se manifester par les éléments
suivants, soit au cours de la période actuelle, soit dans les
antécédents (les exemples sont illustratifs et non exhaustifs ;
se référer au texte) :
1. Déficits de la réciprocité sociale ou
émotionnelle allant, par exemple, d'anomalies de l'approche sociale et
d'une incapacité à la conversation bidirectionnelle normale,
à des difficultés à partager les intérêts,
les émotions et les affects, jusqu'à une incapacité
d'initier des interactions sociales ou d'y répondre.
2. Déficits des comportements de communication non
verbaux utilisés au cours des interactions sociales,
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allant par exemple d'une intégration défectueuse
entre la communication verbale et non verbale, à des anomalies du
contact visuel et du langage du corps, à des déficits dans la
compréhension et l'utilisation des gestes, jusqu'à une absence
totale d'expressions faciales et de communication non verbale.
3. Déficits du développement, du maintien et de
la compréhension des relations allant par exemple de difficultés
à ajuster le comportement à des contextes sociaux variés,
à des difficultés à partager des jeux imaginatifs ou
à se faire des amis, jusqu'à l'absence d'intérêt
pour les pairs. Spécifier la sévérité actuelle : La
sévérité repose sur l'importance des déficits de la
communication sociale et des modes comportementaux restreints et
répétitifs
B. Caractère restreint et
répétitif des comportements, des intérêts ou des
activités, comme en témoignent au moins deux des
éléments suivants soit au cours de la période actuelle
soit dans les antécédents (les exemples sont illustratifs et non
exhaustifs ; se référer au texte) :
1. Caractère stéréotypé ou
répétitif des mouvements, de l'utilisation des objets ou du
langage (p. ex. stéréotypies motrices simples, activités
d'alignement des jouets ou de rotation des objets, écholalie, phrases
idiosyncrasiques).
2. Intolérance au changement, adhésion
inflexible à des routines ou à des modes comportementaux verbaux
ou non verbaux ritualisés (p. ex. détresse extrême
provoquée par des changements mineurs, difficulté à
gérer les transitions, modes de pensée rigides, ritualisation des
formules de salutation, nécessité de prendre le même chemin
ou de manger les mêmes aliments tous les jours).
3. Intérêts extrêmement restreints et
fixes, anormaux soit dans leur intensité, soit dans leur but (p. ex.
attachement à des objets insolites ou aux préoccupations à
propos de ce type d'objets, intérêts excessivement circonscrits ou
persévérants).
4. Hyper ou hypo-réactivité aux stimulations
sensorielles ou intérêt inhabituel pour les aspects sensoriels de
l'environnement (p. ex. indifférence apparente à la douleur ou
à la température, réactions négatives à des
sons ou à des textures spécifiques, actions de flairer ou de
toucher excessivement les objets, fascination visuelle pour les lumières
ou les mouvements). Spécifier la sévérité actuelle
: la sévérité repose sur l'importance des déficits
de la communication sociale et des modes comportementaux restreints et
répétitifs.
C. Les symptômes doivent
être présents dès les étapes précoces du
développement (mais ils ne sont pas nécessairement
pleinement manifestes avant que les demandes sociales n'excèdent les
capacités limitées de la personne, ou ils peuvent être
masqués plus tard dans la vie par des stratégies apprises).
D. Les symptômes occasionnent un
retentissement cliniquement significatif en termes de
fonctionnement social, scolaire/professionnel ou dans d'autres domaines
importants.
E. Ces troubles ne sont pas mieux
expliqués par un handicap intellectuel (trouble du
développement
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intellectuel) ou un retard global du développement. La
déficience intellectuelle et le trouble du spectre de l'autisme sont
fréquemment associés. Pour permettre un diagnostic de
comorbidité entre un trouble du spectre de l'autisme et un handicap
intellectuel, l'altération de la communication sociale doit être
supérieure à ce qui serait attendu pour le niveau de
développement général.
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