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Fardeau perçu et risque de burnout parental : une étude menée auprès des parents d'enfants avec tsa dans la ville de Douala


par Gérôme Didié MENZEPO
Université de Douala  - Master en psychologie 2022
  

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2.5. INSERTION THÉORIQUE DE LA RECHERCHE

Plusieurs modèles et théories ont tenté d'expliquer les mécanismes d'adaptation dans les situations stressantes. Ces modèles sont pour la plupart issus de la psychologie de la santé. Le burnout étant un syndrome fondamentalement dû à un stress excessif, nous présentons dans cette section les modèles théoriques qui permettent d'expliquer l'adaptation à l'adversité les plus pertinentes par rapport à notre sujet. Il s'agit du modèle transactionnel de Lazarus et Folkman et du modèle intégratif multifactoriel de Bruchon-Schweitzer.

2.5.1. Le modèle transactionnel de Lazarus et Folkman (1984)

Ce modèle d'analyse est relativement récent, et a vu le jour en 1984, grâce aux travaux menés par Lazarus et Folkman qui s'inscrivent dans une approche cognitive du stress. De cette manière, ces auteurs proposent une autre façon de concevoir le stress, en le définissant comme une transaction particulière entre un individu et une situation dans laquelle celle-ci est

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évaluée comme débordant ses ressources et pouvant mettre en danger son bien-être (Lazarus & Folkman, 1984).

Ce modèle vient combler les lacunes des anciennes conceptions théoriques de la santé qui adoptent une approche causale, basée sur le modèle classique considérant la santé (ou la maladie) comme des critères à prédire à partir de certains antécédents. Il s'agissait entre autres du modèle biomédical, du modèle psychosomatique et de l'approche épidémiologique. Cette façon de comprendre et d'expliquer la santé ou la maladie étant réductrice, Lazarus et Folkman proposent un nouveau modèle d'analyse, qui élargit l'étude du stress, au-delà des seules dimensions biologiques, psychologiques et sociales. « Cette perspective conçoit l'individu comme un joueur « actif » dans l'interaction entre ces dimensions, par le biais de ses propres choix, émotions et comportements » (Graziani & Swendsen, 2004).

Dans cette nouvelle conception, la façon de réagir face à une situation stressante ne dépend ni de l'individu, ni de l'événement mais résulte d'un compromis entre les caractéristiques personnelles de l'individu et celles de la situation. Ainsi, « on ne cherche plus à décrire les réactions de stress par les événements auxquels le sujet est exposé (stresseurs), mais par la façon dont il gère la situation » (Bruchon-Schweitzer, 1994). On s'intéresse plutôt à la manière dont les personnes réagissent face à une situation stressante, autrement dit, aux stratégies mises en place pour faire face à la situation stressante (coping).

D'après le modèle de Lazarus et Folkman (1984), les facteurs environnementaux, dispositionnels ont des effets indirects sur la santé qui transitent par des processus transactionnels. Une transaction entre individus et environnement est l'ensemble des processus (perceptifs, cognitifs, émotionnels, comportementaux) par lesquels un sujet placé dans une situation aversive, tente de la modifier et/ou de se modifier lui-même. Ces processus peuvent moduler l'impact de divers antécédents personnels et situationnels sur des critères adaptatifs (santé, bien-être, réussite dans une tâche,...). Ce modèle a permis de découvrir (ou redécouvrir) l'importance de certains processus d'évaluation (stress perçu, contrôle perçu, soutien social perçu) et d'ajustement (stratégies de coping). On trouvera une représentation de ce modèle à la figure ci-dessous.

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Figure 8 : Modèle transactionnel de Lazarus et Folkman (Fischer & Tarquinio 2006)

Selon le modèle transactionnel, l'ajustement à l'adversité se fait en plusieurs séquences. Il dépend de plusieurs types de facteurs, certains antécédents (contextuels et dispositionnels) et d'autres processus transactionnels qui ont des effets sur les critères (issues). Cependant, ce modèle met en avant le rôle des processus transactionnels qui se rapportent à trois séquences : phase d'évaluation primaire (nature de la situation, gravité, durée, conséquences,...), phase d'évaluation secondaire des ressources personnelles (contrôle perçu) et sociales (soutien social perçu) dont le sujet croit disposer (puis-je contrôler cette situation, qui peut m'aider ?), phase d'ajustement se caractérisant par les efforts du sujet pour faire face (stratégies de coping émotionnelles, cognitives, comportementales). Les issues peuvent être adaptatives (santé, bien-être) ou non (pathologies) et de nature diverse (somatique, psychologique, sociale, physiologique,...). Ce modèle suppose des relations complexes entre les variables qui le constituent. Ces relations peuvent avoir des effets principaux ou en interaction (variables modératrices); des effets directs et indirects (variables médiatrices) et des effets rétroactifs (l'issue, favorable ou non, induit une réévaluation de la situation et de ses ressources). Ce qui peut induire de nouveaux processus d'ajustement (Bruchon-Schweitzer, 2002).

L'intérêt majeur de ce modèle est qu'il propose un cadre d'analyse qui peut s'adapter à n'importe quel événement stressant qui peut survenir dans la vie quotidienne. Bruchon-Schweitzer (2001), décrit l'apport de ce modèle en ces termes :

« Nous sommes constamment confrontés à des situations et événements qui suscitent en nous diverses émotions désagréables (colère, peur, anxiété, tristesse,...). Ces

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situations peuvent être banales et quotidiennes (conflits familiaux, surcharge de travail, problème d'argent,...) ou ponctuelles et sérieuses (maladie grave, décès d'un proche, accident,...). C'est lorsque ces diverses expériences sont perçues par l'individu comme menaçantes pour son intégrité physique et psychique qu'on peut parler de stress ».

Le modèle transactionnel de Lazarus et Folkman (1984) malgré sa popularité, souffre pourtant de diverses insuffisances qui ont été constatés au fur et à mesure dans les études (Bidan-Fortier, 2001). Ce modèle se focalise sur le rôle des processus d'évaluation et les stratégies d'ajustement « actuels » et minimise ou occulte le rôle d'autres déterminants de la santé (antécédents biomédicaux, environnementaux, socio-économiques et dispositionnels) dont l'impact sur la santé et la maladie est bien établi (Marks & 2000 ; Marmot & Davey-Smith, 1997). Partant de ses limites, les travaux menés par Bruchon-Schweitzer et son équipe ont conduit à la construction d'un nouveau modèle explicatif et prédictif de la santé : le modèle transactionnel intégratif multifactoriel.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard