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Fardeau perçu et risque de burnout parental : une étude menée auprès des parents d'enfants avec tsa dans la ville de Douala


par Gérôme Didié MENZEPO
Université de Douala  - Master en psychologie 2022
  

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2.3.4. De la détressedes parents d'enfants TSA : un facteur de risque de plus.

La plupart d'études mettent plus l'accent sur les termes « épuisement », « culpabilité », « stress des parents » qui à notre sens renvoie à de la souffrance. Cette détressese vit tel que nous l'avons décrite à la problématique de l'annonce du diagnostic jusqu'au suivi de l'enfant. Le parent doit ainsi être confronté à une bonne dose de stress au quotidien et permanemment. Selon la fédération québécoise de l'autisme, l'annonce du diagnostic d'autisme aux parents est vécue comme un deuil de l'enfant « rêvé » qui se compose de cinq étapes (Brelot, 2018) :

l

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L'État de choc avec un chambardement de la vie telle qu'on envisageait, le renoncement à des projets d'avenir également la fin de l'univers familial tel qu'on l'imaginait.

l Le déni (refus ou négation) du handicap qui est manifesté par la tendance à nier la vérité, de refuser de croire au diagnostic. La négation est une façon de s'accorder un répit psychologique pour accepter ce qui apparaît temporairement comme inacceptable. Devant l'impuissance de changer la situation il y a une apparition de sentiments de tristesse, de désespoir, de dépression.

l Le sentiment de culpabilité, de honte, de colère, de peur, de tristesse et de solitude. Ils recherchent des causes du handicap, des motifs pour justifier l'état de l'enfant. Il peut y avoir une reconnaissance des difficultés de l'enfant mais ils refusent le diagnostic établi. Ils peuvent refuser les traitements mais espèrent un progrès. Il peut y avoir également une apparition de sentiments négatifs engendrant de la culpabilité et peuvent développer une attitude surprotectrice pour diminuer cette culpabilité.

l Le détachement (résignation, marchandage) c'est la phase transitoire entre le désespoir et l'acceptation. Il y a une diminution de l'intensité des émotions et de l'anxiété des parents. Il peut y avoir un attachement des parents à leur enfant et un début d'acceptation des limites de l'enfant, une adaptation et une réorganisation à la réalité.

l La réorganisation (acceptation, reconstruction personnel et reconstruction contextuelle) c'est l'acceptation de l'enfant tel qu'il est, de ses limites et de son potentiel avec la participation et engagement des parents dans le processus d'apprentissage, traitement de l'enfant et la mise en oeuvre de toutes les mesures visant à favoriser le développement optimal de l'enfant.

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Figure 7 : modèle de deuil de Kübler-Ross (1969 cité par Buecheler 2014)

Le côté en rouge désigne la phase des émotions négatives et le côté en bleu la phase de reconstruction, qui correspond le mieux au moment de recherche de solution par les parents.

Il ressort des différentes études traitant du ressenti des parents face à l'autisme de leur enfant, que les parents se sentent coupables du diagnostic de leur enfant (Brelot, 2018). Ils pensent généralement que c'est de leur faute et qu'ils auraient pu éviter cela s'ils avaient fait les choses autrement. Ce sentiment de culpabilité les plonge encore plus dans la détresse. Ils se reprochent de ne pas avoir demandé de soins plus tôt, de ne pas avoir été suffisamment vigilants face aux premiers signes de la maladie (Sénéchal et des Rivières-Pigeon, 2009 ; Brelot, 2018). D'autres études concluent que l'épuisement physique et moral des parents peuvent parfois aller jusqu'à la dépression d'un des parents, à une séparation, un divorce (Watson, 2013). Par ailleurs, un stress très intense qu'ils vivent fréquemment est en effet lié à la lourdeur des soins au quotidien exigeant ; au manque de temps et d'énergie ainsi qu'une plus grande dépendance de l'enfant envers ses parents ; et aux nombreux rendez-vous auprès des spécialistes, des institutions médicales pour la prise en charge de l'enfant. La nature de la relation parent/enfant peut également être vectrice de stress car toute stimulation de l'enfant devient planifiée et organisée par les parents. Les parents peuvent souffrir également du manque de réciprocité dans l'interaction. De plus, toutes les recommandations de bonne pratique impliquent beaucoup les parents comme acteurs de la santé de leur enfant (Co-thérapeute) ce qui augmente conjointement un facteur de stress supplémentaire (Baghdadli, & al., 2008). Ils doivent gérer la communication de leur enfant, savoir décoder ce qu'il exprime, et parallèlement en société, ils doivent expliquer pourquoi leur enfant agit différemment. Si l'enfant présente des gestes d'auto-agressivité cela peut être un élément majeur dans l'accroissement du stress familial et générer un isolement social. Les parents sont plus

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anxieux et ont une perception plus négative de leurs compétences ce qui augmente les difficultés à créer des liens, trouver un emploi, faire des sorties avec leurs enfants.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld