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Gestion des conflits entre siège et filiale: l'intérêt des individus biculturels


par Cassandre THIERRY
ESSCA - International Business 2020
  

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C. Le fort potentiel de négociation des expatriés et des impatriés

Les expatriés en poste dans une filiale ont des connaissances locales spécifiques et souvent tacites. Lors des négociations avec le siège, ils ont donc un pouvoir de négociation, puisqu'ils sont les plus proches du marché et donc des attentes des clients. De plus, nous avons évoqué plus haut le fait que les cadres ayant travaillé à la fois au sein du siège et des filiales sont plus à même de comprendre les points de vue des deux parties que les autres cadres n'ayant pas cette double expérience (Schotter & Beamish, 2011).

Les passeurs de frontière orientent la négociation des conflits vers la gestion des tâches et des processus (Schotter & Beamish, 2011). Ainsi que mentionné en introduction, l'intérêt des conflits fonctionnels réside dans le fait que ceux-ci sont plus propices à générer des externalités positives que les conflits dysfonctionnels. L'aptitude des passeurs de frontière à passer outre les conflits interpersonnels pourrait donc permettre une meilleure résolution des conflits.

Gestion des conflits entre siège et filiale : l'intérêt des individus biculturels Mémoire de Master 2019-20

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Gestion des conflits entre siège et filiale : l'intérêt des individus biculturels Mémoire de Master 2019-20

Gestion des conflits entre siège et filiale : l'intérêt des individus biculturels Mémoire de Master 2019-20

Gestion des conflits entre siège et filiale : l'intérêt des individus biculturels Mémoire de Master 2019-20

Afin d'éliminer la probabilité d'un conflit lié aux relations interpersonnelles, les boundary spanners doivent nécessairement créer une confiance significative dans les deux groupes que représentent la filiale et le siège. Pour ce faire, la meilleure des solutions reste de devenir membre des deux communautés (Schotter & Beamish, 2011). L'expatriation et l'impatriation peuvent donc être considérées comme des formes de boundaryspanning tout à fait envisageables.

D. Les limites des expatriés et des impatriés

Lors de leur arrivée dans un nouveau pays, les cadres expatriés ont en général une connaissance active ou passive de la culture de celui-ci (Duport & Janicot, 2010). Cependant, cette connaissance culturelle considérée par Schütz (1966) comme « allant de soi » ne permet pas de comprendre l'ensemble des situations auxquelles l'expatrié fait face. Les expatriés sont donc contraints d'interpréter les composants culturels du pays, ce qui conduit souvent à des simplifications voir à des caricatures de ceux-ci (Lynd, 1939). Avant de comprendre et d'assimiler parfaitement la nouvelle culture dans laquelle ils évoluent, les expatriés doivent donc attendre d'avoir vécu une longue période dans leur pays d'accueil. De même, après être rentré dans leur pays d'origine les impatriés ont un temps d'adaptation avant d'avoir réassimilé complètement leur culture. L'expatriation et l'impatriation sont donc des projets mis en place sur le long terme et leur effet ne se fait en général ressentir qu'après un certain temps. Leur efficacité est ensuite évaluée par les autres individus du groupe, qui pourront les intégrer au groupe en cas de succès mais également les rejeter si leur intérêt n'est pas constaté.

De plus, Beddi (2015) met en garde contre le statut des expatriés. En effet, on peut observer un clivage entre expatriés et locaux. Dans une filiale par exemple, les expatriés seront plus considérés comme faisant partie du groupe, et conservent un sentiment d'appartenance pour le siège. Les locaux en revanche seront considérés comme ne faisant pas partie du groupe et développent un sentiment d'appartenance pour la filiale. L'utilisation des expatriés ne peut donc pas être la seule technique de rapprochement des frontières utilisée par une multinationale.

La mobilité internationale favorise la compréhension mutuelle et une meilleure connaissance du terrain. Avoir une vision du point de vue local permet que les décisions du siège soient mieux acceptées par la filiale (Kim & Mauborgne, 1993). Schotter et Beamish (2011) ont mis en évidence que grâce à leur maîtrise des différentes cultures, les passeurs de frontière possèdent la capacité de

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développer la confiance entre le siège et les filiales étrangères. Les expatriés et impatriés servant de passeurs de frontière semblent donc particulièrement qualifiés pour entamer des processus de négociation.

Face à ces constats, les multinationales ont souvent tendance à promouvoir les passeurs de frontière à un poste au siège. Cependant, ceux-ci y sont moins efficaces car ils doivent en général gérer simultanément plusieurs dyades siège-filiales et ne peuvent pas se pencher sur le cas d'une filiale en particulier. Les passeurs de frontière sont donc plus précieux pour la multinationale lorsqu'ils sont en poste dans des filiales locales (Schotter & Beamish, 2011).

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand