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Analyse technico-economique d’exploitations en elevage biologique dans le massif central de 2014 à 2018


par Edith KOUAKOU
Université Clermont-Auvergne - Master 2 2020
  

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I.3. La productivité des facteurs de production comme mesure de l'efficience des exploitations

La notion d'efficience renferme trois concepts, l'efficience technique, l'efficience allocative et l'efficience d'échelle. L'efficience technique se définit comme étant la relation technique qui permet d'obtenir l'output maximal pour une combinaison de facteurs de production et une technologie donnée. L'efficience allocative, ou l'efficience par les prix mesure les proportions dans lesquelles les facteurs de production sont utilisés par rapport à leurs prix relatifs. Enfin le concept d'efficience d'échelle évalue si une firme bénéficie de rendements d'échelle croissants, décroissants ou constants. Par ce concept il est possible d'évaluer si l'entreprise produit trop ou pas suffisamment par rapport à sa taille optimale (Chaffai, 1997). A ces trois éléments, il peut être rajouté le concept plus récent d'efficience environnementale qui implique l'utilisation optimale des inputs pour produire en causant le moins possible d'externalités négatives à l'environnement physique. Il existe de nombreuses méthodes pour mesurer l'efficience technique d'une entreprise. On peut les regrouper en deux approches : l'approche frontière et celle qui ne se réfère pas à la notion de frontière et qui fait appel aux méthodes économétriques de régression paramétriques et non paramétriques. La différence majeure entre ces deux approches réside dans la définition de la frontière de production. En effet, si elle correspond à la quantité maximale d'output qu'il est possible de produire pour un vecteur donné d'inputs, l'approche est dite « frontière », sinon elle est dite non-frontière.

La productivité des facteurs d'une firme est représentée par le rapport entre sa production et les facteurs utilisés. L'analyse de la productivité d'une entreprise renvoie à deux notions : le progrès technologique et l'efficience technique. En effet, une augmentation de la productivité totale (ou globale) des facteurs correspond à une meilleure utilisation des facteurs, c'est-à-dire à une combinaison d'intrants plus efficace grâce à l'emploi de techniques ou de méthodes de gestion plus rationnelles. Le progrès technique est alors le plus souvent assimilé au taux de croissance de la productivité totale (ou globale) des facteurs (GUYOMARD, 1989).

En agriculture, les gains de productivité sont devenus un sujet de grande importance pour les décideurs politiques. Cet intérêt est principalement lié à la question de la capacité du secteur agricole à répondre sur le long terme à une demande accrue de produits agricoles, d'une population grandissante. Compte tenu de la raréfaction des ressources eau et terre, ainsi que des facteurs de production, il est nécessaire d'améliorer l'efficience des exploitations ou leur productivité. On dit qu'une entreprise réalise des gains de productivité lorsqu'elle produit un niveau donné de biens en utilisant le moins d'intrants ou lorsqu'avec un niveau donné d'intrants, elle arrive à accroitre sa production. On distingue la productivité totale (multifactorielle) de tous les facteurs de production et la productivité partielle (unifactorielle) d'un facteur de production donné tel que le travail, la terre.... Quand seront considérés les facteurs financiers, il sera alors question de productivité globale des facteurs (Guilhon, 1978). Dans le domaine de la production agricole, des études sur la productivité des facteurs ont permis de déterminer l'efficience

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technique des exploitations. Par exemple l'étude de Veysset et al. (2015) qui porte sur la productivité des facteurs variables (consommations intermédiaires) a permis de mesurer l'efficience technique des systèmes de production bovins viande entre 1990 et 2012. La mesure de la productivité globale des facteurs peut être ici utilisée comme approche de l'efficience des exploitations. Il est ensuite possible d'évaluer la croissance des gains de productivité dans le temps de sorte à permettre des comparaisons intertemporelles cohérentes des flux économiques entre les agents. Cet exercice fait appel à une méthode, celle des surplus.

Dans la littérature, on distingue trois concepts de surplus : le surplus au sens de la théorie néo-classique, le surplus de productivité globale des facteurs et le surplus au sens de la théorie marxiste (Walliser, 1977). Dans cette étude, nous nous intéresserons au surplus de productivité globale des facteurs (SPGF). La méthode des surplus, mise au point par le Centre d'étude des revenus et des coûts (CERC) à la fin des années 60, est une extension de la notion de facteurs de production et la généralisation de la notion de productivité. Le surplus de productivité globale des facteurs (SPGF) est défini comme l'excès de la variation du volume de la production sur la variation du volume de l'ensemble des facteurs. L'établissement des comptes de surplus, qui permet de distinguer les variations de volume et les variations de prix, exige que l'on dispose soit d'indicateurs de volume soit d'indicateurs de prix (Templé, 1971). Le SPGF quand il est défini au niveau de l'entreprise, peut être interprété comme un indicateur de l'évolution de la productivité de l'entreprise entre les deux périodes puisqu'il compare les volumes des produits et des facteurs en les pondérant par les prix de la période initiale. La variation du SPGF, comme un indicateur de productivité de l'entreprise, peut ensuite être ventilée, sous forme de comptes de surplus, entre les différents agents avec lesquels l'entreprise interagit. Le SPGF permet donc la comparaison de deux comptes d'exploitation successifs d'une entreprise (Walliser, 1977). L'application de cette méthode implique des hypothèses sur les volumes et les prix qui peuvent influencer en quelque sorte les valeurs des surplus trouvées. Cette méthode applicable à divers secteurs économiques a été appliquée dans l'étude de Veysset et al. (2017) au secteur bovin viande charolais. Elle a été utilisée sur une base de données de 164 exploitations bovins allaitants du bassin Charolais sur la période 1980-2015. Après avoir évalué l'évolution de la productivité des facteurs de production, les auteurs ont déterminé la formation et la répartition des gains de productivité entre les partenaires de la filière sur la période considérée.

Dans cette étude, il sera question d'appliquer la méthode des surplus pour la première fois à l'échelle de fermes en agriculture biologique. Cela permettra de déterminer, la formation et la répartition des gains de productivité dans les filières d'élevage de ruminants en agriculture biologique dans le Massif Central.

À la suite de la revue de littérature effectuée et des objectifs de l'étude nous formulons les objectifs de recherche suivants :

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- L'autonomie alimentaire est déterminante dans l'obtention de bons résultats économiques pour les exploitations d'élevage biologiques du MC

- L'intensification des facteurs de production permet d'obtenir des gains de productivité

- L'accroissement de la taille des exploitations n'est pas nécessairement corrélé à l'amélioration des performances économiques des exploitations.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry