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Analyse technico-economique d’exploitations en elevage biologique dans le massif central de 2014 à 2018


par Edith KOUAKOU
Université Clermont-Auvergne - Master 2 2020
  

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I.2. L'élevage en agriculture biologique I.2.1. Comparaison AB et AC

L'agriculture biologique relève d'une pratique qui s'oppose à la modernisation adoptée par l'agriculture après la guerre. Ainsi, l'éleveur qui s'engage dans la démarche de l'AB a une conception de l'agriculture peu productiviste, en accord avec les principes de l'AB. Les exploitations sont alors plus petites et peu intensives (Laignel et Benoit, 2004). Structurellement, l'agriculture biologique et l'agriculture conventionnelle sont différentes. La configuration actuelle des exploitations agricoles conventionnelles est le résultat de l'augmentation de la productivité du travail. Cette augmentation de la productivité du travail s'est traduite par une augmentation de la taille des exploitations grâce à la mécanisation, une diminution de leur nombre et une spécialisation des systèmes de production entre autres. La production de viande en agriculture biologique est définie par un mode de production qui mobilise des éléments techniques, économiques et sociaux dans le cadre du respect d'un cahier de charges AB qui peut donc amener un questionnement sur l'insertion des produits dans le circuit de commercialisation « classique ». L'agriculture biologique se distingue de l'agriculture conventionnelle par les pratiques, les rapports agriculture-environnement, agriculteur-territoire, également par la qualité du produit. Les modes de production influent sur les rendements, également sur la qualité des produits. En termes de pratique, en élevage Ovins, la productivité numérique varie en fonction de la zone d'élevage. L'écart entre AB et AC est limité en zone de plaine et plus important en zone de montagne à l'avantage de l'AC (Laignel et Benoit, 2004). Autre fait qui pénalise les élevages en AB par rapport à l'AC, réside dans le cahier de charges de l'AB. En effet, ce cahier de charges induirait des pratiques d'élevage à l'origine de

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performances agricoles plus faibles en AB qu'en AC. Par contre, en tenant compte de toutes ces contraintes, on va observer un différentiel considérablement réduit, voire nul quand il s'agira de comparaison entre AB et AC « alternative », ne répondant pas au même cahier de charges qu'en AB, mais dont les pratiques se rapprochent de cette dernière. Les principales craintes des éleveurs à la conversion à l'AB concernent la santé, la productivité animale ainsi que la forte variabilité et le caractère « aléatoire » des performances techniques et économiques en AB. La production en AB présentera tout de même des avantages en certains points par rapport à l'AC. En termes économique, les charges opérationnelles sont plus faibles en AB qu'en AC avec les charges du troupeau plus faibles en AB grâce à des frais vétérinaires réduits et à une moindre consommation de concentrés (INRA, 2013). Lorsque la mention `Agriculture Biologique' figure sur un produit, elle traduit et garantie une manière de produire, mais n'indique pas la qualité des produits. Pour exemple, afin de voir s'il existe une distinction en termes de qualité entre les produits bio ovins et conventionnels, Prache et al. (2009) évaluent les qualités bouchères de carcasses ainsi que les qualités sensorielles et nutritionnelles de la viande d'agneaux produits en élevage biologique ou conventionnel, nourris à l'herbe ou en bergerie avec un aliment concentré et du foin. Pour les agneaux de bergerie, le mode de production AB comparé à l'AC a amélioré la valeur santé des acides gras de la viande pour l'homme, sans différences pour les qualités bouchères et sensorielles de la viande et de la carcasse. Pour les agneaux d'herbe, la valeur santé des acides gras déposés dans la viande a été similaire entre AB et AC; cependant, les côtelettes AB ont présenté une odeur anormale de leur gras plus élevée que les côtelettes AC. Enfin, une différence entre les deux systèmes peut exister au niveau des impacts environnementaux. C'est ce que conclue l'étude de Bellet et al. (2016) sur les systèmes ovins. Ainsi, en analysant les données de 60 fermes réparties sur 10 régions (Lorraine, Centre, Auvergne, Limousin, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, PACA) et deux bassins laitiers ((Roquefort, Pyrénées-Atlantiques) pendant 2 ans (2012 et 2013), ils évaluent les impacts environnementaux des systèmes ovins allaitants biologiques. La conclusion de cette analyse est que généralement les impacts environnementaux des systèmes ovins allaitants biologiques sont généralement plus faibles que ceux des conventionnels.

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