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Les enjeux de la gestion des informations contractuelles en assurance vie.


par Lysias Yoane MYLANDOU MASSENGO
Université de Montpellier - DU Management des contrats 2020
  

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Paragraphe 1 : les éléments constitutifs du contrat d'assurance

Suivant les trois conceptions de l'assurance vie susmentionnées, quatre éléments sont à cumuler. Ainsi, la cour de cassation a proposé sur le sujet d'observer trois critères à l'occasion de la décisions par rapport aux contrats de défense en justice15. Les trois critères cumulatifs sont : un risque (A), une prime (B) et une prestation d'assurance (C). Et, nous soulignons un autre critère pertinent qui est la durée (D).

A. Le risque ou l'aléa

« Pas d'aléa, pas d'assurance » dit-on. Le risque ou l'aléa est le coeur d'une police d'assurance. Le risque est défini par le dictionnaire comme « possibilité, probabilité d'un fait, d'un évènement considéré comme un mal ou un dommage » « danger, inconvénient plus ou moins probable auquel on est exposé ». Ramené dans la science assurancielle, le risque est en premier lieu, un évènement tant redouté mais dont la survenance ne dépend aucunement de la volonté des parties au contrat et laquelle survenance est susceptible d'occasionner éventuellement des pertes financières ou dommages. Comme évènement, les risques liés à la vie humaine sont présentés dans la section 2 de la présente partie. Et en second lieu, le risque désigne l'objet ou le sujet assurable, c'est-à-dire, la personne sur qui repose l'évènement redouté (l'assuré) comme énoncé dans la conception ci-dessus de Picard et Besson.

La notion du risque est l'envers de la médaille, dont le revers est le sinistre. Le sinistre est la matérialisation ou la survenance effective du risque redouté. La notion du sinistre vient en aval du cycle de risque, car tant que la probabilité subsiste, le terme risque est retenu et quand la probabilité devient une évidence, le terme sinistre est usité.

B. La prime ou la cotisation

Le transfert du risque d'une partie à une autre engage une prime ou des cotisations. C'est le montant que le preneur du contrat s'engage de verser à l'assureur pour que

15 Cass. civ. 31 janv. 1956, C. J. Berr et H. Groutel, Les grands arrêts du droit des assurances, 1978 n°1, RGAT 1956, p. 81 ; D. 1956. 589, note Hébraud ; JCP 1956.II.9298, note A.B.

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ce dernier accepte de couvrir son risque ou sa peur. En d'autres termes, c'est le prix de la couverture d'assurance. Son caractère est légalement contraignant suivant le fameux article 1316 stipulant : « la prise d'effet du contrat est subordonnée au paiement de la prime par le souscripteur. Il est interdit aux entreprises d'assurance, sous peine des sanctions [...], de souscrire un contrat d'assurance dont la prime n'est pas payée ou de renouveler un contrat d'assurance dont la prime n'a pas été payée ».

C. La prestation d'assurance

Il s'agit du paiement effectué par l'assureur au profit du bénéficiaire désigné au contrat en cas de réalisation de sinistre. Si le métier du banquier se résumerait à l'octroi du crédit, celui de l'assureur vie se résume au paiement des sinistres. Il s'agit de la fondamentale contrepartie que l'assureur consent en acceptant le risque de l'assuré au moyen du paiement de la prime. Cette intervention est assujettie à la survenance du sinistre ou de l'évènement garanti au contrat. Les mots du législateur sont autoritaires, « lors de la réalisation du risque ou à l'échéance du contrat, l'assureur doit exécuter dans le délai convenu la prestation déterminée par le contrat et ne peut être tenu au-delà » (art. 16 ; Code CIMA).

D. La durée ou le temps

La durée ou le temps est un paramètre déterminant dans l'économie du contrat d'assurance. Il a l'avantage de circonscrire les engagements des parties dans un espace temporel précis et de servir de base de calcul aussi de la prime de l'assuré et de l'engagement (en termes des provisions) de l'assureur. La notion est rappelée par le code CIMA, « l'assureur ne couvre pas les sinistres survenus après expiration [...] du contrat » (art. 16, al. 2).

Après le tour fait sur les éléments cumulatifs pour déterminer un contrat d'assurance vie, il est aussi pertinent de voir comment une police d'assurance vie est juridiquement qualifiée ? Telle est la question étant au centre de notre prochain paragraphe.

16 Du Code CIMA, article modifié par Décision du Conseil des Ministres du 11 avril 2011

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