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Les enjeux de la gestion des informations contractuelles en assurance vie.


par Lysias Yoane MYLANDOU MASSENGO
Université de Montpellier - DU Management des contrats 2020
  

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Paragraphe 3 : les poursuites judiciaires et les décisions du régulateur

Sur le plan financier, l'assureur redoute des sorties de fonds imprévisibles relatifs à la gestion des informations contractuelles. Sorties de fonds pouvant être occasionnées par les poursuites judiciaires et les sentences défavorables (A), aussi des sanctions financières prises par l'autorité de régulation (B).

A. Les poursuites judiciaires

Les poursuites judiciaires sont courantes dans le domaine des assurances. Nous avons évoqué le caractère fortement contractuel de la couverture d'assurance vie. Cela a des répercussions, surtout à cause de la volonté des parties non professionnelles à faire joueur leurs droits en cas de mauvaise gestion estimée du contrat par le professionnel. Nous avons repris en annexe dans son intégralité, l'arrêt de la Cour d'appel de Lyon (du 10 mai 2001) qui condamne l'assureur à payer dix mille francs à titre de dommages-intérêt en raison de son manque au devoir d'information sur les clauses de taux d'intérêt imposé aux opérations d'avances.

Aussi, le coût des poursuites judiciaires sont liés à l'appel des services d'un professionnel de justice et éventuellement aux frais à débourser en cas d'acquittement des dommages-intérêts. Le plan financier n'étant que le chiffrage de la gestion des contrats faite au niveau technico-commercial.

B. Les décisions du régulateur

« La CNP condamnée à payer 40 millions d'euros pour des assurances-vie non réclamées »46 tel est le titre offert par Anne Bodescot (2014). Cette sanction est la conséquence de l'apparent laxisme de l'assureur face à son obligation de prestation en cas de mise en jeu de la garanti, lors du sinistre. Etant une obligation primaire du contrat, l'assureur se peut s'en soustraire sous peine des amendes imposé par le régulateur. Donc, obligation est faite à l'assureur d'oeuvrer dans la recherche des bénéficiaires des contrats sinistrés. Dans la zone CIMA, la pratique se répercute. La Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA) a constaté à travers ses missions de contrôle, d'une part, le retard ou le non-paiement des sinistres et d'autre part, la spoliation de l'épargne des assurés par des taux d'intérêt vraiment élevés sur les avances. Suite à ce constat, la Commission a décidé de sanctionner les assureurs fautifs par « le paiement d'amendes allant de 0,1 à 0,2% du chiffre d'affaires de l'exercice précédent » (art. 333-1-1). Le législateur va à faire peser les sanctions financière sur les dirigeants de l'entreprise d' « une amende dont le montant varie selon la gravité de l'infraction de cinq cent mille (500.000) à deux millions cinq cent

46 https://www.lefigaro.fr/placement/2014/11/03/05006-20141103ARTFIG00170-la-cnp-condamnee-a-payer-40-millions-d-euros-pour-des-assurances-vie-non-reclamees.php

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mille (2.500.000) francs CFA, à la charge du directeur général ou du président du conseil d'administration. » (Art. 333-1-1).

En outre, le législateur CIMA prévoit des pénalités moratoires en cas de retard dans le traitement des prestations : « ...celui-ci dispose, à compter de la réception de ces pièces, d'un délai de quinze (15) jours pour procéder au versement du capital échu. En cas de décès, l'assureur dispose d'un délai d'un mois à compter de la réception des pièces prévues au contrat pour procéder au versement du capital garanti. Au-delà de ces délais, les sommes non versées produisent de plein droit intérêt au taux d'escompte majoré de moitié durant deux (2) mois, puis, à l'expiration de ce délai de deux (2) mois, au double du taux d'escompte. » (Art. 74, al. 4 à 7). Les conséquences de la négligence du département prestations pèsent sur les finances de l'entreprise.

En fin de compte, la finance est un support à l'activité principale qui est avant technico-juridico-commerciale. Donc, au niveau de la finance nous avons l'interprétation de tous les actes de gestion en valeur monétaire, y compris leurs conséquences. Quand nous parlons des finances, nous faisons aussi allusion à la comptabilité. L'impact de la gestion des contrats n'est pas toujours pour parer les éventuelles attaques à l'encontre de l'assureur mais aussi permettre à ce dernier de profiter des opportunités offertes par le manquement aux obligations du souscripteur. Par exemple, en cas de non-paiement de prime, l'assureur a le droit de procéder à la résiliation du contrat, et si le contrat ne dispose pas de valeur de rachat, les primes restent acquises à l'assureur (art. 73). Aussi, nous avons la capacité de rendre nul le contrat en cas de réticence ou de mauvaise information sur le risque à la souscription (art. 12 al 2).

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