Paragraphe 1 : définition de la
rentabilité en assurance
Sémantiquement, la rentabilité peut être
définie suivant son vocable principal « rentable » et sa
terminaison « ilité ». Le vocable principal « rentable
» veut dire « ce qui produit le bénéfice
»45 et la terminaison « ilité » est applicable
au vocable se terminant par « able » pour dire «
caractère de ce qui est... ». En bref, nous pouvons dire que :
« la rentabilité est le caractère de ce qui est rentable
». Economiquement parlant, la rentabilité est liée aux
résultats dégagés par l'entreprise sur une période
bien déterminée, souvent un exercice comptable. Sur le principe,
en assurance vie, le premier objectif est de chercher un portefeuille
équilibré, soit faire équivaloir les primes acquises aux
engagements à couvrir. Le but étant de collecter un volume de
primes
45 Dictionnaire Le Larousse
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plus important que le volume des sorties de fonds
éventuelles à titre des sinistres. Et pour la partie
épargne, il s'agit de placer les fonds pour un rendement
supérieur au rendement promis contractuellement aux souscripteurs.
Paragraphe 2 : le défi de la planification
financière et de la trésorerie
La projection est d'une importance capitale. Son objectif
étant de garantir l'assureur que le total de ses dépenses soit
couvert par le total de ses recettes. Du point de vue actuariel, cela signifie
que la valeur actuelle probable de ses charges doit être égale
à la valeur actuelle probable de ses ressources procurées par les
chargements. D'où, la maîtrise du portefeuille de souscription
permet de prévoir les dépenses (A) ; de
rémunérer les fonds propres au final (B) et de
pouvoir envisager les scenarii de rentabilité (C) dans
le cadre du pilotage courant de l'activité.
A. Les prévisions de
dépenses
Il s'agit pour l'assureur d'établir un compte
prévisionnel en procédant au chiffrage de l'ensemble des charges
directes et indirectes relatives à la production et à la gestion
des contrats constituant les frais généraux. Ce chiffrage
s'appuie sur la comptabilité analytique. Suivant que le produit
étudié se déroule sur le moyen ou le long terme, les
estimations de coûts tiennent compte d'une hypothèse d'inflation
annuelle (Théodore Corfias). Le focus sur les dépenses permet
à l'assureur de mieux dégager ses frais de gestion afin d'assurer
l'équilibre financier. Donc, forcément les données
contractuelles sont la base d'une telle prévision.
B. La rémunération des fonds
propres
Comme toute entreprise, l'assureur est conscient du coût
du capital lui étant alloué par les actionnaires. Il est de bon
aloi qu'il veille à ce que les produits dégagent une marge
susceptible de rémunérer correctement les actionnaires. Et cette
marge tient obligatoirement compte du niveau de rendement promis aux
assurés contractuellement. Plus sur le plan financier cette conscience
se remarque, plus ingénieuses seront les projections. Ici, il s'agit
d'appeler la logique axée résultat. La logique suivant laquelle,
sachant le résultat à produire, l'assureur est tenu de constituer
un portefeuille de souscription rentable tout en jouant son rôle social
de protection contre la précarité.
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C. Les hypothèses de l'étude de
rentabilité
L'étude de la rentabilité se base sur trois
catégories d'hypothèses, lesquelles sont :
? Les hypothèses de chiffre d'affaires :
l'assureur fait une prévision du volume des polices attendues,
nombre de souscriptions sur l'année, le niveau de prime moyen,
éventuellement la fréquence et le niveau moyen des cotisations
libres qui seront effectuées durant la vie du contrat. Cette projection
est d'autant plus facile dans la mesure où l'on disposerait des
données fiables ou un historique des données contractuelles
justes.
? Les hypothèses relatives aux rachats et aux
décès : dans la simulation du comportement de son
portefeuille de contrat jusqu'à son terme, l'assureur observe dans ses
estimations une loi statistique de sortie par rachat ainsi qu'une sur la
mortalité (confondue à la table de mortalité reprise dans
le calcul de la prime pure). Sur le plan financier, l'information sur la date
d'effet des contrats indiquent la faculté de rachat disposée par
les assurés. L'article 74 (al. 8) précise que tout contrat
n'ayant pas deux ans de vie ou une cotisation équivalant à 15% de
la cotisation totale contractuelle, ne peut faire objet de rachat. Ce point
garantirait subtilement la propriété des primes à
l'assureur sur ce début de contrat. C'est un élément
important dans la politique de placement.
? Les hypothèses de taux de rendement des
actifs financiers : l'assureur estime le taux moyen de rendement qu'il
espère obtenir de ses placements des provisions mathématiques et
de ses fonds propres. La notion de provision mathématique évoque
la dette de l'assureur vis-à-vis des assurés. C'est la provision
faite sur base de la prime contractuellement perçue de l'assuré.
Donc, sa juste évaluation se base sur les données réelles
détenues dans le portefeuille de souscription.
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