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Les enjeux de la gestion des informations contractuelles en assurance vie.


par Lysias Yoane MYLANDOU MASSENGO
Université de Montpellier - DU Management des contrats 2020
  

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CONCLUSION PARTIELLE

« Un homme averti en vaut deux »

Maurice Dekobra

« Pourquoi je ne laisserai pas mon argent dans un compte épargne en banque au lieu de le confier à une compagnie d'assurance vie ? » La réponse pourrait alors aisée être donnée sur la base de la compréhension de l'objet de l'assurance vie, son cadre d'intervention, ses modes de gestion et des obligations des parties y découlant.

La première partie a eu l'avantage de peindre tant soit peu le cadre réglementaire ou référentiel de l'assurance vie. Aussi bien que l'aléa admis soit lié à la vie humaine qu'étendu à l'aléa financier, l'assurance vie couvre de nos jours un vaste champ, allant de la formule à fonds perdus à la formule à fonds investis. Il sied de noter, que le volet fonds investis ne dénaturalise nullement l'assurance vie, car dans le débat de la requalification de l'assurance vie, la cour de cassation confirme : « le contrat d'assurance dont les effets dépendent de la durée de la vie humaine comporte un aléa et constitue un contrat d'assurance sur la vie » (chambre mixte du 23 novembre 2004). Sur cette base l'assurance épargne dégage son aléa dans la mesure où la période du dénouement du contrat dépend de la vie de l'assuré, et la vie de ce dernier est un élément sine qua non dans la détermination de la destination du capital ou rente garanti au contrat.

Au vu de tout ce qui précède, il sied de comprendre que l'assurance vie est un lien contractuel sur une longue durée. Et suivant le risque redouté par le souscripteur (de vie ou financier), la gestion des informations contractuelles mériterait une attention particulière. Tel est l'objet de la seconde partie.

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PARTIE II : LES ENJEUX DE LA GESTION DES
INFORMATIONS CONTRACTUELLES EN ASSURANCE VIE.

« Tout ce que nous savons, nous fait gagner de l'argent et tout ce que nous ne savons pas, nous fait perdre de l'argent » Robert Kiyosaki

Quels sont les enjeux de la gestion des informations contractuelles en assurances vie ? Cette question parait être une invite à la prise de conscience dans les rapports que l'assureur entretient avec les autres parties aux contrats acquis dans son portefeuille de souscription. Dès lors que les contrats sont formés, le professionnel est tenu de leur bonne gestion dans les règles de l'art. Une négligence ou relâchement du professionnel dans la gestion de son portefeuille pourrait bien lui devenir préjudiciable.

Après avoir parcouru le cadre réglementaire d'assurance, la conscience est fixée de savoir que le domaine d'assurance vie est très contractuel, de la phase de négociation -car les informations communiquées ont une portée juridique- à la phase contractuelle et au dénouement. Dans ce cas, il est plus aisé d'envisager les enjeux juridiques (section 1) de la gestion des informations contractuelles en assurance vie. Face aux prédispositions juridiques établies, le professionnel d'assurance vie est contraint d'observer minutieusement les stipulations du code régissant son domaine (code des assurances), le domaine commercial et le droit commun. Ensuite, les enjeux techniques (section 2) vont être épinglés suivant les modes de gestion. Après, vont s'ensuivre les enjeux commerciaux (section 3) eu égard à la dimension commerciale de l'assureur. Pour finir sur les enjeux financiers (section 4) au regard des contraintes de rentabilité ou de rémunération du capital investi par les actionnaires.

L'intérêt de ces enjeux est de prendre bien conscience des pesanteurs ou de l'économie qui se constitue autour des contrats souscris en assurance vie. La gestion du portefeuille de souscription est évidemment l'enchainement des actes de gestion dans le strict respect du cadre réglementaire. Cette présente partie tient à souligner l'importance de la bonne gestion des contrats par le professionnel dans le domaine de l'assurance vie.

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SECTION 1: LES ENJEUX JURIDIQUES DE LA GESTION DES CONTRACTS

« La loi est dure, mais c'est la loi »

adage populaire

Que peut craindre l'assurance sur le plan juridique dans la gestion d'un contrat d'assurance vie ? La présente section va soulever les pesanteurs juridiques manifestes autour de la gestion d'un contrat. Comme tout autre contrat, la police d'assurance vie se forme par la volonté des parties et s'entretient pour maintenir les obligations des contractants. Et, elle est aussi appelée à s'éteindre. Si la forme est laissée à la liberté des parties, le contenu par contre est encadré par la loi.

Au fait, pouvons-nous demander la preuve réelle d'une couverture d'assurance vie ? « Un simple papier, rien de plus. C'est ce simple papier que nous remettons à nos souscripteurs »30. Est-ce une conception du simple papier que le souscripteur retient en échange de sa prime à verser ? Plusieurs paramètres rentrent en ligne de compte pour contenter ou rassurer le souscripteur. Est-ce que ce « simple papier » serait aussi simple que l'on pourrait le penser dans son interprétation ou sa gestion ? Il sied de noter que son contenu regorge un pouvoir juridique insoupçonné.

Toutefois, malgré le fait que chaque partie soit interpellée de ses obligations, il revient naturellement à l'assureur de veiller au respect du contrat. Le premier niveau de gestion du contrat est sur les actes primaires des parties : versement de la prime par le souscripteur et prestation de l'assureur en cas de sinistre ou au terme du contrat pour la capitalisation. Ce niveau peut être qualifié de corps, ou de la manifestation apparente de l'échange des consentements entre les parties. A ce niveau, la gestion du contrat est passive. Et, le second niveau concerne les actes de gestion courants qui dynamisent la relation, insuffle un esprit au contrat. A ce niveau, l'assureur a des obligations dans la gestion proprement dite de son portefeuille sur le point de suivi et d'information des souscripteurs ou des autres parties au contrat. Naturellement, une partie non professionnelle lésée durant la vie du contrat peut ester l'assureur en justice (paragraphe 1) pour trouver gain de cause. Aussi, l'article 300 du code CIMA rappelle que le contrôle est fait pour protéger les assurés, les souscripteurs et les bénéficiaires,

30 Pour paraphraser M. Alfred YAMEOGO, DG de NSIA Vie Assurances et NSIA Assurances Congo

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bref toute partie non professionnelle au contrat. Le régulateur supervise la gestion des contrats au niveau du pilotage du portefeuille de souscripteur par l'assureur. De cette supervision, il lui est dévolu le pouvoir de sanctionner la compagnie (paragraphe 2) sur les motifs réels et susceptibles de nuire aux intérêt des autres parties non professionnelles au contrat.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle