5.3 Vérification des hypothèses de
l'étude
L'étude se base sur deux hypothèses qui devaient
être vérifiées par la présentation des
données. Un test d'indépendance de type chi-carré est
réalisé pour examiner s'il existe une relation entre
l'enseignement du Kiswahili et l'intégration des TIC à
l'Université du Burundi.
La première hypothèse stipule que le niveau
d'intégration des TIC en classe de Kiswahili à
l'Université du Burundi est faible faute des ressources technologiques
modernes et de l'incompétence des enseignants à les manier.
107
Cette hypothèse est suivie par la question ouverte, qui
demande aux répondants d'indiquer la fréquence et la
préférence d'usage des TIC en classe de Kiswahili. 37,5 % des 96
étudiants interrogés indiquent que les professeurs utilisent
rarement les TIC en classe, contre 31,3 % qui signalent que les enseignants ne
les intègrent pas du tout, 20,8 % confirment que les enseignants
utilisent les TIC une fois par semaine et 7,3 % qui indiquent que les
professeurs utilisent toujours les technologies éducatives en classe de
Kiswahili. Ces résultats révèlent que le niveau
d'intégration des TIC en classe est assez faible car les professeurs
préfèrent recourir aux ressources et méthodes
pédagogiques traditionnelles.
La deuxième hypothèse affirme que l'absence des
supports pédagogiques multimédia fixes en classe et le manque de
ressources technologiques portant sur les matières de Kiswahili et
adaptées au contexte burundais entravent l'intégration des TICE
dans le processus d'enseignement-apprentissage. Elle indique ensuite que
l'absence de didacticiels appropriés, le manque d'accès à
l'Internet et le soutien du gouvernement constituent les obstacles majeurs
à cette intégration à l'Université du Burundi.
Cette hypothèse est vérifiée car les étudiants, les
professeurs de Kiswahili et administratifs interviewés soutiennent que
le non-usage des TIC en classe de Kiswahili est lié aux obstacles
susmentionnés.
108
5.4 Synthèse des résultats de
l'étude
Les résultats de la recherche indiquent que le niveau
d'intégration des TIC en classe de Kiswahili à
l'Université du Burundi est réduit à cause de diverses
entraves. Ces dernières amènent les enseignants à faire un
usage limité des TIC dans l'enseignement de certaines compétences
en Kiswahili. Ainsi, comme l'indique le tableau 4.10, 34,4% des professeurs de
la langue Kiswahili utilisent les technologies éducatives, tandis que
65,6% ne les intègrent pas. Selon l'observation réalisée
en classe, 66,7 % des professeurs n'utilisent pas les outils technologiques.
Certains enseignants ne les intègrent pas dès la
préparation de la matière à dispenser à
l'organisation des outils TIC connexes à l'ordinateur. Cependant, seul
25 % les intègrent dans leurs activités didactiques de
Kiswahili.
Du point de vue des préférences d'usage des
technologies éducatives en classe du Kiswahili, la plupart des
professeurs de l'Université du Burundi préfèrent moins,
voire rarement les utiliser faute de confiance pour certains et de l'absence de
compétences en TIC pour d'autres. Ainsi, 1 (un) sur onze enseignants de
Kiswahili, 8,3% préfère utiliser les TIC lors des
activités de classe, contre 2 (deux) (soit 16,7%) qui,
préfèrent moyennement, voire pas du tout préfèrent
les technologies éducatives en classe. Ensuite, 3 (trois) enseignants
(soit 25%) préfèrent moins et rarement les technologies
éducatives. Ces résultats montrent que malgré
l'insuffisance des outils TIC
109
à l'Université du Burundi, les professeurs de
langue Kiswahili n'intègrent pas efficacement les ressources TIC
disponibles.
Concernant la fréquence d'usage des TICE en classe de
Kiswahili, le nombre de professeurs qui utilisent les ressources disponibles
sur une base quotidienne est insignifiant. Sept (7) enseignants sur onze (11),
soit 7,3, utilisent toujours les technologies éducatives, contre 37,5 %
qui en font rarement usage ; 31,3 % ne les intègrent pas du tout ; 20,8%
en font un usage hebdomadaire, et 3,1% y ont recours plusieurs fois par
semaine.
Les résultats du tableau montrent en plus que les
professeurs de Kiswahili font face aux multiples entraves lors de
l'intégration des TICE. Manque des informations sur Internet portant sur
la matière d'enseignement-apprentissage du Kiswahili. Les coupures
fréquentes d'électricité, un déficit de
compétences technologiques imputé au manque de formation,
l'absence de supports TICE fixes en classe (16,7%) et l'insuffisance des
didacticiels convenables de Kiswahili (16,7%) sont des obstacles à
l'intégration des TICE en classe de cette langue de la Communauté
Est Africaine.
Ensuite, l'étude montre que les professeurs et les
étudiants se heurtent à une absence d'outils technologiques
suffisants ainsi que le manque du personnel enseignant suffisamment
formé en TICE et prêt à utiliser les connaissances
informatiques acquises selon les besoins. Les professeurs formés aux TIC
se
110
heurtent parfois à des obstacles matériels dans
leur volonté de former les collègues et finissent par
abandonner.
En plus, le manque de ressources appropriées sur
Internet constitue l'entrave à l'intégration des TIC en classe.
Les sites Internet contiennent ainsi peu de ressources portant sur le
Kiswahili. La raison peut être que le Kiswahili est d'origine africaine,
où les publications dans les langues autochtones sont
limitées.
Etant que facilitateurs académique en classe, les
professeurs sont confrontés au manque de confiance en soi lors de
l'usage des matériels technologiques disponibles. Cette attitude
négative des enseignants est due à l'insatisfaction
vis-à-vis de la courte formation en TIC (30 à 90 heures de
formation).
Le manque d'informaticiens suffisamment engagés et de
promoteurs des TIC spécialisés dans les langues pour appuyer et
guider les professeurs de Kiswahili sur l'usage des TIC en classe de langue
étrangère, constitue aussi une barrière à leur
intégration efficace. L'université ne possède pas un
personnel suffisant, compétent en technologies éducatives capable
de guider un enseignant en cas de besoin.
Lors de l'effort d'usage des TIC, les professeurs et
étudiants font face à des traductions incorrectes et
médiocres dans certains dictionnaires de Kiswahili en ligne et
électroniques hors connexion. Ainsi, dans certains dictionnaires
111
multilingues téléchargés sur les
téléphones mobiles, les termes sont traduits directement sans
tenir compte d'une existence multiple de contextes.
Le manque de didacticiels appropriés pour
l'enseignement-apprentissage du Kiswahili et l'accès limité
à l'Internet, erratique et parfois mal fonctionnelle constituent des
entraves à l'usage des TIC à l'Université du Burundi.
Alors qu'il existe une multitude de didacticiels de français et
d'anglais, les didacticiels du Kiswahili sont très réduits Les
résultats de cette étude soutiennent celle réalisée
au Maroc par Mohammed Mastafi (2014). Il indique les pays africains font face
à un accès limité aux technologies en raison de la
cherté des installations, de l'utilisation et de l'entretien des
infrastructures nécessaires.
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