§2. Fondement Du Libéralisme
Le libéralisme est un courant de pensée visant
à faire reconnaître le droit de chaque individu à la
liberté et à la propriété privée.
Seule la liberté permet de satisfaire
l'intérêt individuel. Dans le domaine économique, la
liberté doit s'exercer essentiellement à deux niveaux : sur le
marché du travail et dans les relations commerciales.
1. Le travail comme source des richesses
Le travail est le « facteur de production » sans
lequel aucune civilisation ne peut progresser. La raison en est que, en
l'absence de travail, aucune production n'est envisageable. Or, la production
est la fonction économique la plus importante et le producteur l'agent
clé de l'économie puisque tous deux sont à l'origine des
revenus perçus par les citoyens, donc de la consommation. Ainsi, pour
les libéraux, le travail est la source première de toutes les
richesses, le fondement de l'existence des sociétés et la
condition de tout progrès.
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www.institutliberal.ch.
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Un travail contraint est un travail peu productif. Il faut
donc assurer la liberté du travail (on ajouterait aujourd'hui la
fluidité) ainsi que la liberté des rémunérations.
Fixer un salaire minimum conduit à priver de travail un certain nombre
de personnes dont les compétences ne permettent pas de leur accorder
cette rémunération minimum, donc à limiter la production,
tout en pesant sur les dépenses publiques.
2. Le capital
De la même manière, le taux
d'intérêt, rémunération du capital, doivent
être fixer librement. Le capital est le deuxième « facteur de
production » qui prend de plus en plus d'importance à mesure que le
troisième facteur, la terre, au travers de l'agriculture, en perd. Il ne
peut apparaître sans l'accumulation d'un travail préalable. Sur ce
sujet, la plupart des libéraux affirme que la monnaie n'est qu'une
forme, fort limitée, de capital. Elle doit bénéficier
d'une liberté d'émission, les banques devant être
régies, elles aussi, par un système de liberté, le
meilleur exemple ayant été donné, avec succès,
pendant quelques années, par les établissements bancaires
écossais. 28
La liberté commerciale, qui retient beaucoup
l'attention des premiers libéraux au moment où la
révolution industrielle bouleverse les conditions, l'organisation et la
structure de l'économie de nombreux pays, s'exprime, au niveau national
et international, par la concurrence. Celle-ci est le moteur par lequel un
entrepreneur a toujours intérêt à réduire ses
coûts de production et à s'efforcer de rechercher des innovations
qui lui seront profitables, mais également aux consommateurs puisque les
prix baisseront.
En effet, sans échange, la production ne sert à
rien. L'échange libre est à la base de la formation des prix les
plus justes possible. La libre concurrence conduit les capitaux, les biens et
les personnes à se diriger vers les endroits où ils sont le mieux
employés et où ils peuvent rendre le maximum de services. C'est
également la méthode qui assure le mieux l'approvisionnement
régulier du marché, aux prix les plus avantageux pour les
consommateurs et aux profits les plus normaux pour les entrepreneurs. Il est
faux de dire que la concurrence écrase les faibles car elle leur permet
d'obtenir davantage de produits, leur donne l'occasion de profiter de plus de
loisirs et leur accorde plus d'indépendance.
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http://www.catallaxia.org
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De même, il est erroné de croire que la
concurrence conduit au monopole. Ceci n'est vrai que s'il y a des obstacles
légaux ou douaniers à l'application de la concurrence. C'est
pourquoi les libéraux s'élèvent, en se souvenant de Turgot
et de son célèbre édit, contre les professions
réglementées qui font payer plus chers les services rendus que si
ceux-ci étaient régis par un régime de concurrence.
Grâce à la concurrence, les ententes entre entreprises ne peuvent
subsister longtemps car des prix élevés attirent des concurrents,
diminuent la consommation et conduisent à la création de produis
et de services substituables.
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