Le libéralisme se veut l'application des principes du
libéralisme à la sphère économique. Cette
pensée de l'école dominante de Salamique du 15e et
16e siècle est associée au siècle de
lumière et estime que les libertés économiques (libre
échange (laisser-aller, laissez-faire), la liberté
d'entreprendre, libre choix de consommateur, de travail, ...) sont au bon
fonctionnement de l'économie et l'intervention de l'État doit y
être aussi limité que possible. Ces idées fondatrices
formulées antérieurement par cette école sur la base des
considérations morales accordant à la personne humaine des droits
fondamentaux notamment en matière économique.18
Les partisans du courant libéraliste contestent
à la fois la légitimité et l'efficacité de l'action
étendue de l'Etat, et selon ces doctrines, demandent la limitation plus
ou moins grande voire totale de l'action de l'État dans le champ de
l'économie. Ces partisans affirment que l'Etat n'a ni
légitimité ni l'information nécessaire pour
prétendre savoir mieux le jeu du marché et y
interférer.
Le libéralisme est un individualisme, les
libertés dont il se réclame sont celles des individus, quand le
libéralisme explique le social, l'économie, ... c'est à
partir des comportements des individus, mais, le plus c'est à partir de
quoi il explique est de faits donnés individuels que sont les
préférences.
L'individu est donc pour le libéralisme
l'entité légitime tant pour la morale que pour les sciences.
Comprendre donc le libéralisme requiert la compréhension exacte
de l'individualisme, car tout problème de l'individu est celui du
libéralisme et surtout et particulièrement du libéralisme
économique.
18 Michel De Vroey, les libéralismes
économiques et la crise, éd. UCL, 2009, p 3
11
De ce qui précède, Âne ISLA nous montre
que le libéralisme peut désigner la tolérance face aux
actions et opinions d'autrui dont on respecte l'indépendance et la
liberté individuelle, et on peut alors le qualifier de
libéralisme individuel ou morale ou du libéralisme de
moeurs.19
C'est pour John MAYNARD Keynes une facette primordiale du
libéralisme. L'homme est libre d'agir dans les limites du respect de la
liberté d'autrui. 20
Elle affirme que le libéralisme économique
s'identifie au laissez-faire ou libre-échange à la liberté
d'entreprise de marché et à la limitation strictes des
interventions gouvernementales dans l'économie.21
Nous retiendrons que le terme « libéralisme
» se décline en nombreuses facettes et est beaucoup plus
complexe qu'il n'y paraît, le libéralisme économique qui
nous concerne dans le cadre de cette rédaction admet donc un invariant :
« la défense de l'économie de marché garante de
liberté individuelle et d'efficacité collective
».22
Il est considérable comme le pense John STUART Mill
que toute action économique est d'emblée sociale et que par
conséquent elle doit être soumise à un contrôle de la
société. Dans ce cas, c'est le privé qui doit se soumettre
au commun.23
Selon J.S. Mill, la liberté économique ne
découle pas de la liberté individuelle, la Polis ne se
déduit pas de l'Oikos, les activités économiques sont
d'emblée sociales, ce caractère social donne le droit au
gouvernement d'intervenir, le libéralisme est désirable par ce
qu'il a montré son efficacité pendant la période de la
révolution Industrielle mais d'une part, rien n'assure qu'il en sera
toujours ainsi et d'autre part, ce libéralisme économique reste
secondaire à la démocratie24
19 Anne Isla, cité par Jean Boncoeur et
Hervé T., Histoire des idées économiques de Walras, aux
contemporaines, 3e éd, Armand Colin, 2010, p46
20 Serge Christophe K., Le Libéralisme
Moderne, 1e éd, PUF, 1984, p30
21 Serge Christophe KOLM, Libéralisme
Moderne, 1e éd, PUF, Paris, 1984, p27
22 LIDWING Von Mises traduit par Hervé de
Quengo, Le Libéralisme, 1ere éd, Allemande,
1926, p13
23 Paul Jacques LEHMANN, le fondement du
libéralisme économique, éd. IL, France, 2018, p4
12
Le libéralisme est la plus importante des
pensées modernes plus ou moins le libéralisme économique,
par reforme ou évolution, il est le problème politique central de
toutes les sociétés modernes. Mieux le libéralisme
économique a créé la société moderne. Il est
le principe de base des pays occidentaux, il constitue le coeur
idéologique de la modernité, on s'y définit en lui ou
contre lui. Et cette dernière position est celle du Marxisme. Mais,
à tout problème social, le libéralisme moderne offre des
solutions se réclamant de la liberté individuelle et promettant
l'efficacité économique.
Juger le libéralisme, c'est jugé l'Etat et la
liberté, puisqu'il se définit avec des nuances contre l'un et
pour l'autre.
A tout problème social, le libéralisme moderne
propose des solutions, non pas une mais plusieurs, elles se
réfèrent toujours à la valeur de la liberté
individuelle et appliquée cependant de façon spéciale.
Elles se présentent comme ayant de plus grandes qualités
d'efficacité économique, grâce à la
libéralisation de l'initiative privée (individuelle),
intéressées, elles sont donc attrayantes quand les autres
solutions échouent.
Mais, Marx et Keynes se sont définit contre les
libéraux (Classiques) ou les économistes libéraux.
Plus ou moins le libéralisme économique, en
bloc ou en détail est la question politique majeure de toutes les
sociétés modernes, le monde socialiste s'est constitué
contre sa propre réalisation, le capitalisme. Ailleurs, l'Etat
Providence a grignoté au marché jusqu'à moitié du
gâteau du revenu national, mais, les échecs de l'économie
étatique ont partout engendré une forte résurgence du
libéralisme.
On peut être surpris de l'appel à des si vielles
idées pour faire face à de si nouveaux problèmes : la
crise actuelle d'inflation, les difficultés de la stabilisation
Keynésienne, celle de la planification centralisée, les mutations
technologiques, etc.
Des propositions de base de plus de deux siècles
antérieurs à la révolution industrielle peuvent-elles
être d'une aide quelconque dans des situations du moment ?
13
Mais les idées libérales ont leurs forces
suivantes :
Ø Les échecs à posteriori et les
imprécisions à priori des alternatives ;
Ø Leurs propositions universelles très simples, se
référant à la liberté et au bien-être ;
Ø Leurs analyses économiques très
raffinées (précis) et sans cesse renouvelées.
Les victoires du libéralisme économique
à la veille de sa mise sur pied ont pour raison principale que tout
fonctionnement défectueux d'un mode de réalisation sociale non
libérale appelle à considérer l'alternative d'une
réalisation libérale.
Le libéralisme économique offre des ou une,
propositions de solution qui présentent bien des attraits. Il a des
propositions pour toutes questions économiques voire sociale, elles sont
concrètes et toujours simples, si simple même que très
souvent elles disparaissent en recommandant de n'est rien faire.
C'est-à-dire de laisser faire, elles sont donc faciles à mettre
en oeuvre.
Bien que proposant pour toutes questions des réponses,
elles ont une grande unité d'esprit découlant très
clairement d'un principe commun : « plus par le marché, moins
par l'Etat ».
Il y a malheureusement cependant plusieurs propositions
libérales incompatibles entre elles sur un même sujet, dont en
principal nous pouvons les reclasser en deux :
Ø L'Etat ne doit rien faire,
Ø L'Etat doit intervenir avec des règles
simples.
Alors que pendant longtemps, l'économie est fort peu
enseignée, considérée par la plupart des gouvernements en
place comme un ferment d'opposition, les libéraux vont réussir,
petit à petit, à en faire une science à part,
appelée économie politique, en lui attribuant un rôle bien
précis. Elle ne doit s'intéresser qu'aux questions
matérielles concernant la formation, la distribution et la consommation
des richesses.
14
Il lui faut éviter d'outrepasser son domaine
d'études en voulant traiter de toutes les questions se rapportant
à l'humanité et laisser de côté tous les aspects
théologiques et métaphysiques. 25
Comme toute science, le but de l'économie politique
est de découvrir des vérités immuables, des lois
générales, indiscutables, valables en tout lieu et à tous
les stades du développement économique,
Mais qu'il est difficile de découvrir en raison des
modifications continuelles du comportement humain. Il s'agit d'une science
descriptive, ce qui signifie qu'un économiste doit, en permanence,
observer et vérifier les faits essentiels qui présentent un
caractère suffisant de généralité et de
régularité pour devenir la matière d'une science à
part entière et donner lieu à la formulation de lois que personne
ne peut être en mesure de nier. En effet, les libéraux sont
intimement persuadés que le monde est régi par un ordre naturel
que l'homme ne peut modifier, auquel il est contraint de s'adapter, mais sur le
développement duquel il peut exercer une influence considérable.
Il s'ensuit que le législateur ne crée pas de droits car ceux-ci
naissent spontanément. Ainsi, la matière de l'économie
politique a existé bien avant l'apparition de la science qui tente de
l'expliquer.
De ces faits, l'économiste tire des
conséquences universelles et permanentes, même si elles ne sont
pas agréables à entendre. Il est alors en mesure d'expliquer
comment les choses se passent, sans s'occuper de la manière dont elles
doivent se passer. Par exemple, il s'intéresse aux échanges, en
déduisant la loi de l'offre et de la demande, à la division du
travail qui permet à tout individu de choisir son activité et de
satisfaire son intérêt personnel dans la mesure des services qu'il
rend à ce même intérêt chez les autres individus
grâce à l'échange auquel elle conduit. Ses conclusions lui
permettent de proposer des solutions aux gouvernants pour qu'ils soient
capables d'augmenter les ressources d'une société. L'analyse
s'est longtemps intéressée aux seuls biens. Elle a ensuite
évolué pour envisager les services en considérant que
l'homme ne crée que des produits immatériels car il n'a pas le
pouvoir de créer de la matière qu'il ne peut que modifier. 26
25
www.catallaxia.org
26 Jean Boncoeur et Hervé Thouement,
Histoire des idées de Walras aux contemporains, 3e
éd, Armand Colin, Paris, p228
15
Les économistes doivent expliquer comment
répondre à l'intérêt individuel qui est le premier
ressort de l'homme. Il leur faut partir du postulat selon lequel l'homme est
égoïste et qu'il veut en permanence satisfaire ses besoins : il
cherche toujours à obtenir les biens les plus utiles pour lui avec le
minimum d'efforts. Outre les moyens d'accroître les richesses,
l'économie politique a pour objet l'étude des lois qui
régissent les efforts de l'homme à la recherche de l'utile :
c'est la science de la détermination de la valeur (dont le prix est
l'expression monétaire) et de l'échange des utilités.
Cependant, elle n'a pas à se demander si ces besoins sont bons ou
mauvais d'un point de vue moral car ce n'est pas à elle de juger de la
qualité et de la justesse des passions humaines.27
Voilà pourquoi nous dirons que la crise du
système libéral se manifeste simultanément par
l'incohérence théoriques et aussi par ses circonstances
historiques qui sont à la base de son caractère boiteux