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Le libéralisme économique comme cause de la concurrence déloyale en RDC.


par Pascal Ntumba Mulenda
Université de Lubumbashi - Licence 2020
  

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§3. La crise sociale

L'Etat providence ne serait pas parvenu à atteindre l'un des objectifs prioritaires qu'on lui avait assigné à l'origine : la réduction des inégalités. Il est clair que l'effort en vue d'assurer une plus grande égalité réelle entre les individus au travers des politiques sociales, et notamment la redistribution, se révélait vain, celles-ci ne faisant souvent que reproduire les inégalités économiques.

En France, ces inégalités connaissent un double mouvement : elles se généralisent à de nombreux domaines de la vie économique et sociale ; elles se creusent dans des domaines particulièrement sensibles au vécu de l'individu.

Traditionnellement, on distingue deux types d'inégalités : les inégalités entre catégories socio-professionnelles et à travers elles, entre classes sociales (inégalités des revenus, de consommation, de patrimoine, d'accès à la santé) ; les inégalités extra-professionnelles (entre sexes, classes d'âge, espaces sociaux : ville/campagne). Si les premières sont bien connues car appuyées par des données statistiques, les secondes sont quant à elles, plus difficiles à déchiffrer. Plus précisément, la diversité des inégalités ne doit pas cacher une idée de force : elles reposent toutes sur des différences de formation et des différences d'emplois.70

Lorsque l'on aborde le problème des inégalités sociales, et plus précisément la notion de justice sociale, force est de constater que l'on peut appréhender ce terme sous deux angles radicalement différents.

La justice sociale est associée à l'idée d'égalité. Le débat sur l'égalité s'ordonne autour de deux idées opposées : d'une part, l'inégalité est systématiquement dénoncée parce qu'elle traduit l'existence d'un pouvoir économique de certains individus sur d'autres, d'autre part, l'inégalité est acceptée si elle est le résultat d'actions librement

70 Pierre Rosanvallon, op.cit., p44

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engagées par un individu et pleinement consenties par les autres (si un individu perçoit des revenus plus élevés que d'autres parce qu'il a fait le choix de travailler plus, l'inégalité est juste). Dans cette dernière vision, l'égalité entre les agents n'est pas souhaitable pour trois raisons principales : l'égalité est synonyme d'uniformité ; l'égalité est synonyme d'inefficacité ; l'égalité n'est pas toujours compatible avec la notion de liberté. La justice sociale peut dans un second temps être associée à l'idée d'équité.

Cette conception des inégalités sociales fût introduite par John Rawls dans les années 1970. Selon cet économiste américain, les inégalités sociales doivent remplir deux conditions. Elles doivent tout d'abord être ouvertes à tous dans des conditions de juste égalité des chances. Ce qui signifie qu'elles sont acceptables dès lors qu'à la base tous les individus ont eu des chances égales pour les faire émerger. Elles doivent ensuite être au plus grand avantage des membres les plus défavorisés.

Ainsi le droit des plus défavorisés à l'aide sociale, l'instauration d'un minimum social garanti sont autant d'inégalités totalement légitimes.71

Enfin, la crise de l'Etat-providence est aussi une crise de légitimité politique, alimentée par les critiques libérales et populistes adressées aux systèmes de protection sociale et à leur manque d'efficacité. Les thèmes de la bureaucratisation excessive, de la lourdeur administrative, de l'hyper-protection des fonctionnaires, de la préférence nationale sont autant d'expressions de cette volonté de rompre avec les fondements solidaires de l'Etat providence. Ce « populisme de bien-être » se manifeste aussi au plan territorial avec la critique des systèmes nationaux. Cette logique de segmentation territoriale ou ce refus de « payer pour les autres », se retrouvent aussi bien dans les mouvements régionalistes du nord de l'Italie, du nationalisme catalan, ou des mouvements d'extrême droite flamands ou français.72

§4. Fonctions Et Objectifs De L'action Economique De L'état Les causes du rôle croissant de l'État dans l'économie

Ø Les dépenses publiques n'ont pas cessé de croître jusqu'à la fin du XXe siècle. Mais, depuis quelques années, s'amorce un mouvement de recul.

71 www.universalis.fr

72 Claude MARTIN, État Providence et cohésion sociale en Europe, PUF, 2008, Paris, p16

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Ø La vie sociale, toujours plus complexe et urbanisée (besoins d'infrastructures, de services publics, de solidarité...), explique la progression des dépenses publiques et donc des interventions économiques et sociales de l'État.

1. Les grandes fonctions de l'État

Dans sa conception moderne, on reconnaît généralement trois grandes fonctions à l'État, qui sont :

Ø La fonction de production : l'État est producteur des services publics et de biens marchands à travers les entreprises publiques ;

Ø La fonction de redistribution : l'État réalloue les richesses plus équitablement entre les individus ;

Ø La fonction de régulation et de réglementation : l'État intervient pour stabiliser l'activité économique.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams