§5. Analyse Keynésienne
Dans les années 1930, un ouvrier sur cinq est au
chômage, et dans la mise noire. Que faire ? attendre, disent le cottage
entre campus et verts pâturages, les professeurs d'économie des
universités anglo-saxonnes. Attendre quoi ? Que les salaires baissent :
quand ils l'auront fait, assez, les patrons trouveront rentable d'embaucher.
Faisons confiance au marché et à ses fores, ce n'est qu'un
délai d'ajustement. Mais ce retard devient des années. D'autres
libéraux, moins gentlemen, ne partagent pas cet attentisme et attaquent
les syndicats ouvriers, responsables, selon eux, de cette rigidité de
salaire à la baisse.
Cette persistance de chômage fait réagir Keynes :
ce n'est plus un déséquilibre, dit-il, c'est un
déséquilibre de sous-emplois, et il faut trouver une autre
solution qui sera une politique de l'Etat. Mais celle-ci n'est pas d'arranger
une baisse de salaire.
La thèse libérale se heurte contre un obstacle
de taille selon Keynes, alors qu'elle préconise un retour à la
libre concurrence, ce sont apparemment les pays où l'Etat intervient
largement dans l'économie qui surmontent mieux les effets de la crise,
dit-il, ce qui est une véritable anomalie pour les libéraux. Ce
phénomène s'explique par contre aisément dans l'optique
Keynésienne, il voit dans la crise le résultat d'un effondrement
de la demande effective globale dressées aux
entreprises.57
57 Emmanuel COMB, Précis
d'économie, 14e éd, Paris, 2009, p63
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