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La participation des salariés en droit des sociétés commerciales


par Dilane Gildas DJIOKENG FEUJIO
Université de Dschang - Master 2 2019
  

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A - Les obstacles à la mise en place d'un régime fiscal et social incitatif en droit

OHADA

Les obstacles à l'instauration d'un régime fiscal et social avantageux pour la participation financière des salariés en droit OHADA sont principalement législatifs. En effet, on note chez le législateur communautaire, une indigence en ce qui concerne le droit social et le droit fiscal.

D'une part, l'absence de législation sociale en droit OHADA pourrait justifier la difficulté qu'il y'a à y instaurer des mesures de prévoyances sociales avantageuses. En effet, les cotisations sociales sont du domaine du droit social et plus précisément de la prévoyance sociale. Or, le droit social et particulièrement le droit du travail, bien qu'il figure en bonne place dans la liste nominative des domaines de l'harmonisation294, n'a pas encore reçu une consécration. L'avant-projet du 24 novembre 2006 s'est soldé par un échec. Cependant, même en auscultant cet avant-projet, on ne voit aucune mesure de prévoyance sociale.

D'autre part, on note l'absence de législation fiscale dans le ressort du droit OHADA. Certes le droit fiscal est une matière liée à la vie des entreprises. D'ailleurs, on trouve dans certains textes OHADA quelques dispositions qui font référence au droit fiscal. C'est l'exemple en droit des sûretés et droit des procédures collectives avec le privilège du trésor. Mais toutes ces légères références ne touchent que de manière incidente le droit fiscal. Dans un avis, la CCJA avait même affirmé que le droit fiscal « ne fait pas partie à ce jour des matières rentrant dans le domaine du droit des affaires harmonisées tel que défini à l'article 2 du Traité relatif à l'harmonisation en Afrique du droit des affaires »295. Ceci est sans doute lié à la souveraineté des États qui le considère généralement un attribut de leur souveraineté.

En plus de ces difficultés théoriques, on pourrait ajouter les difficultés économiques qui ne permettent pas facilement aux pays membres de l'OHADA de se séparer d'une branche de rentabilité aussi considérable découlant des cotisations fiscales en cause. Cependant, si l'on convient qu'il est nécessaire de promouvoir l'actionnariat salarié, on est enclin à rechercher les moyens d'instaurer des mesures fiscales et sociales incitatives.

294 Art.2 du Traité OHADA.

295 Avis n°001/2001/EP du 30 avril 2001.

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B - L'existence des moyens de formation des mesures fiscales et sociales incitatives en

droit OHADA

Plusieurs éléments peuvent nous permettre de garder espoir d'une future consécration d'un régime fiscal et social en droit OHADA.

D'abord, l'on peut noter qu'il est possible d'instaurer un droit fiscal et social OHADA dans la mesure où, il existe déjà des essais du même genre dans d'autres communautés. En ce sens, dans le cadre de la CEMAC, de nombreux textes ont été adoptés touchant la fiscalité des États membres. Sur le plan douanier, on peut citer le Code des douanes commun aux États membres et le tarif douanier. Dans la perspective de l'harmonisation de la législation fiscale des États membres, les actes portant adoption des règles fiscales communes sont intervenues en matières de TVA, d'impôt sur les sociétés, des droits d'enregistrement, du timbre et de la curatelle. Tout ceci montre à quel point, seule la volonté des dirigeants suffit à communautariser le droit fiscal au niveau de l'OHADA. L'article 2 du traité OHADA donne d'ailleurs la possibilité au conseil des ministres d'élargir les domaines visés par le droit OHADA.

Ensuite, on peut croire que le pas est déjà très avancé en vue de la consécration d'un droit fiscal au regard de l'existence d'un droit comptable OHADA. Il prévoit déjà que le compte 87 des charges comptables représentera les dépenses liées à la participation des travailleurs. Reste plus que le droit fiscal confirme cela comme charge fiscale.

Enfin, le législateur OHADA pourrait comme il le fait avec d'autres domaines, effectuer simplement des recommandations aux législations fiscales de ses États membres. Il faudra par exemple qu'à la suite du dispositif de l'attribution gratuite, qu'il recommande que les États membres fassent des allègements sur le plan fiscal ou social. Cette technique peut très bien rendre le dispositif d'actionnariat salarié plus attractif.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo