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L'Albanie, histoire de langue(s) : pour une approche sociodidactique de l'enseignement apprentissage du français en contexte universitaire albanais


par Amélie GICQUEL
Université Paris 3 La Sorbonne Nouvelle - Master 2 professionnel Sciences du Langage mention Didactique du Français et des Langues Etrangères 2014
  

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Conclusion

La Francophonie déclare viser la promotion et la défense de valeurs fondamentales inhérentes aux êtres humains et à leurs droits, sans considération de leur origine ou leur première langue tant que les échanges entre représentants de cultures diverses peuvent s'effectuer à travers la pratique de la langue française. Les initiatives de l'OIF ne furent pas toujours observées et commentées de la même manière par chacun, la francophones ne se rejoignant pas toujours sur un consensus identitaire ou définitoire, ce qui nous permettrait de nous questionner à savoir : est-il possible d'avoir une identité à la fois fondamentalement plurielle et constituée d'un noyau commun pour être reconnue et partagée par tous ?

Le débat est compliqué par le fait que la francophonie a la France pour capitale (quand ce n'est pas réduit à la seule ville de Paris), alors que l'histoire montre à elle toute seule qu'il n'y a plus un seul français, mais plusieurs variétés de langues françaises, que ces variétés ne sont seulement parlées en France, qu'elles disposent elles aussi de statuts de norme, et que les Français eux-mêmes ne valorisent pas tous la pluriculturalité, le plurilinguisme. On revient toujours à la question de la langue de la France comme langue de suprématie telle qu'elle est décrite par Leperlier (2010) et nous préférerons son point de vue analytique sur ce qui motive les Français à considérer la Francophonie comme ayant un effet centripète plutôt que sur des analyses déconstruisant ce que l'OIF se force à élaborer de manière honorable pour ce qu'on en voit de l'extérieur. Quoiqu'il en soit, les débats tentant de déterminer une identité francophone ne sont pas prêts de prendre fin pour la raison que le fantôme de la colonisation plane encore au-dessus des consciences, qu'elle est loin d'être affaire close et que dans ce contexte précis, il est difficile d'admettre la francophonie de peuples qui n'auront pas vus les Français d'aussi près ou pas aussi majoritairement. Si l'on considère les objectifs que se fixe l'OIF à savoir la cohésion entre les peuples, on admettra qu'elle peut desservir l'Albanie dans son accès à la démocratie et à l'élaboration d'un partage et d'un dialogue entre cultures.

L'Albanie pays uniculturel ? Cette question a été abordée en deuxième partie et il a été remarqué que le grand attachement des Albanais à leurs valeurs et à leurs traditions rend ce peuple très volontaire quant à la défense et la valorisation de son patrimoine maternel (combien de peuples d'Europe peuvent encore se targuer d'avoir réussi à transmettre les chants, les danses et les textes propres à la culture ancienne du pays concerné aux générations plus jeunes) ; cependant les différentes vagues de colonisation du territoire auront modelé ce peuple et sa capacité à regarder vers l'extérieur.

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Quelle forme la diffusion du français doit-elle prendre ? Chaudenson nous propose que la mondialisation des images est dangereuse, ce qui explique d'après lui cette fuite vers l'anglais, car la lecture de la culture anglophone et majoritairement américaine à travers les médias et la musique semble offrir une image unie et identifiable. L'Albanie dans sa volonté de reconnaissance peut légitimement se lancer dans une voie qui pourrait lui permettre d'infiltrer cet amalgame d'individus internationaux qui parviennent à circuler et à communiquer aux quatre coins du monde, en particulier lorsque l'on observe une diaspora aussi étendue. Mon avis m'amènerait à me dire que le français langue internationale, au même titre que l'anglais, n'est pas engagé sur cette voie, et Porcher le souligne pareillement (2012 : 10) en même temps qu'il avance un élément : « qui suarait priver ses enfants, c'est à dire finalement, à les amputer d'une compétence linguistique aujourd'hui banale ? » C'est précisément à cet endroit que la francophonie peut opérer et avancer les valeurs qu'elle dit protéger. Cela dit, ce n'est pas envisageable sans l'aide des politiques nationales, plus proches des sociétés concernées, des institutions et à cette instance charnière, celle des enseignants.

De la même manière que la citation de Porcher introduisait l'idée d'une transmission des capitaux sociaux et culturels entre deux générations, nous nous attarder dans la dernière partie à ce qui permettrait de comprendre l'action des enseignants et des apprenants albanais vis-à-vis de leur apprentissage du français. Où les enseignants se situent-ils dans ce schéma, malgré le fait que l'on déplore que certaines pratiques n'ayant rien à faire avec l'apprentissage d'une langue soient aussi facilement observables en contexte scolaire et universitaire ? C'est l'idée de la prochaine partie qui s'apprête à être traitée avant de pouvoir réfléchir à une modélisation des politiques linguistiques et éducatives à profiler en Albanie, favorisant une réduction de la fracture sociale en action depuis de nombreuses années.

Chapitre 4 - Pratiques et représentations didactiques, le français et son enseignement-apprentissage en Albanie

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« Deviens qui tu es. »

Goethe

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe