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L'Albanie, histoire de langue(s) : pour une approche sociodidactique de l'enseignement apprentissage du français en contexte universitaire albanais


par Amélie GICQUEL
Université Paris 3 La Sorbonne Nouvelle - Master 2 professionnel Sciences du Langage mention Didactique du Français et des Langues Etrangères 2014
  

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Introduction générale

J'ai souvent eu l'occasion de comparer ce travail de recherche à un véritable chemin de croix. L'étudiant, soucieux d'être académiquement recevable aux yeux de ses pairs et de ses enseignants, se doit de porter ce projet sur ses épaules, qui lui pèse par la quantité de travail qui s'annonce, autant qu'il le chérit par la profondeur d'esprit que ce travail lui procure. Le chemin autant que son aboutissement représentent cependant un voyage personnel et intellectuel sans pareil. Comme Bachelard le dit dans son oeuvre La Formation de l'esprit scientifique (1938), rien n'est construit, et si l'on veut trouver la réponse à sa question, il s'agit de la produire. C'est ce chemin que « l'apprenti-chercheur »1, est amené à emprunter. L'activité intellectuelle en construction et en perpétuelle restructuration, placée ici sous la métaphore d'un cheminement, devient une confrontation entre soi-même, ses propres représentations et des théories conceptuelles. C'est précisément à cet endroit que la connaissance s'établit. C'est du moins de cette manière que j'ai vécu cette expérience.

Quel(s) chemin(s) ce travail a-t-il emprunté ? Commencer par préciser ce qui m'a amenée en Albanie, terrain de stage à partir duquel j'ai bâti mon travail, me permettra ensuite de démontrer en quoi la problématique actuelle de mon mémoire répond à la tournure qu'a prise mon expérience professionnelle d'une durée de plus de deux ans dans ce pays des Balkans. La transparence nécessaire à l'activité même de la recherche et le récit de ce cheminement me semblent être deux éléments à développer, pour permettre au lecteur de saisir pleinement quelle ampleur ce travail a pu prendre. Les questionnements retenus dans ce travail ainsi que le champ d'étude concerné seront ensuite présentés, avant d'entrer dans le corps de cette étude reposant sur une contextualisation de l'enseignement - apprentissage du français en Albanie, pour une meilleure définition de la promotion et la diffusion de la langue et de la culture françaises.

Mon premier contact avec ce pays a eu lieu en 2011, et tout à fait par hasard, puisque l'histoire commence quelques centaines de kilomètres plus loin. A mi-parcours de mon année de Master 1 en DFLE à Paris III, je me sentais armée d'outils didactiques sérieux, mais leur application et leur utilisation me paraissaient beaucoup plus incertaines. La campagne des stages longs MAE venait de s'ouvrir. Familière du Moyen-Orient pour y être née et y avoir

1Désignation relativement courante dans des ouvrages d'épistémologie et de méthodologie que j'ai consultés, à titre d'exemple : L'entretien compréhensif de Kaufmann (2011, 3° éd.)

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grandi jusqu'à l'âge de dix ans, mes choix s'étaient portés sur la Jordanie, et Barhein, dans la péninsule arabe et c'est la base militaire d'Amman, capitale de la Jordanie, qui accepte de me recevoir après étude de ma candidature.

Cependant, mon maître de stage sur place me contacte quelques semaines plus tard, pour m'annoncer que je ne pouvais pas être reçue, ils auraient préféré avoir un stagiaire homme (pour des raisons clairement transmises). Il ne me restait alors plus qu'à choisir parmi les stages vacants. Les destinations qui étaient encore proposées m'étaient toutes presque inconnues, mais l'Albanie a retenu mon attention, car elle est située dans une région géographique que je connaissais un peu mieux, par les voyages que j'avais eu l'occasion d'y effectuer auparavant. Après quelques échanges avec le CNOUS, je deviens la prochaine stagiaire MAE à Elbasan, ville de province proche de la capitale du pays, Tirana. Je suis partie dans ce pays sans rien n'en savoir, lestée par les idées reçues qualifiant l'Albanie, dont on m'avait affligée avant mon départ : trafic de drogues, prostitution, mafia sont quelques-uns de ses domaines d'action (mé)connus. Je refusais de m'accorder à croire aveuglément les idées qui circulaient autour de la réputation des Albanais, mais je pressentais toutefois que ça serait probablement plus compliqué de trouver ses aises dans un contexte qui était vraisemblablement instable. La Jordanie se serait inscrite dans un projet en accord avec mes aspirations professionnelles de l'époque, alors que j'étais pourvue de notions en arabe après avoir étudié cette langue pendant mes premières années de scolarité, puis à nouveau lors de mon assistanat de français aux Etats-Unis. De plus, je me sentais proche de cette culture qui avait bercé mon enfance.

C'est finalement un coup du sort qui m'a emmenée dans un autre pays, dont je pense maintenant qu'il est difficile d'en savoir quelque chose tant que l'on ne l'a pas appréhendé, à ce que les officiels albanais du tourisme ont appelé « le dernier secret d'Europe ». Puis j'y suis restée une deuxième année, en demandant le renouvellement de ma convention de stage, dans la même ville. Mon adaptation avait été acquise au prix de larges efforts d'intégration, je trouvais incongru de partir alors que je commençais seulement à comprendre les rouages de ma situation en Albanie, Pourquoi semble-t-il si difficile de percer le fonctionnement de son contexte de stage et plus largement, de la société albanaise ? La réponse pourrait se situer à l'intérieur même de celle-ci. Albert Doja, anthropologue albanais reconnu pour ses recherches vis à vis de la construction culturelle de la personne en Albanie, relate la difficulté voire l'impossibilité pour l'individu albanais de s'extraire du cercle familial tant la force de la

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domination du chef de famille sur son foyer2 endigue toute initiative personnelle (2000). Les recherches de Doja se concentrent sur les familles du Nord de l'Albanie, mais il précise que ce phénomène peut également être observable dans les régions rurales du reste du pays. On trouve ici une piste de réponse, qui permettrait de s'orienter vis à vis de la difficulté pour l'individu étranger à accéder à ce qui anime profondément les Albanais, ici dans leur rôle d'étudiant, à leurs motivations et leurs représentations.

Les connaissances que j'ai acquises au fil de mes études en FLE ne m'autoriseront pas à traiter d'un sujet portant sur les principes de la construction de l'individu, ou encore moins de la juger, cette thématique étant plus proche d'études psychanalytiques que didactiques, bien qu'on m'ait souvent fait la remarque que j'étais à cheval entre les deux. Cependant, il s'agit bien de l'individu qui sort de ce cadre familial auquel l'enseignant a affaire dans sa pratique professionnelle. Il me semble que c'est se placer des oeillères que d'isoler l'individu sans prendre en compte le contexte dans lequel il évolue ni les conditions dans lesquelles il est reçu pour recevoir des connaissances, d'ordres linguistique et langagière en ce qui nous concerne et ayant à trait à la formation identitaire, la didactique ayant des allures d'intervention sociale (selon Beacco 2011 : 35), la justification théorique de ce travail reprendra les concepts auxquels j'ai associé mon étude. Accéder aux motivations, aux représentations, au contexte social et par extension, historique, des Albanais a mobilisé la plus grande partie de mon attention et de mon énergie. Plus j'avançais, et plus je réalisais que le problème ne se situait pas uniquement au niveau micro, celui de mes apprenants et de leur contexte de vie, mais également dans les strates d'action supérieures, et parfois dans des sphères qui ne dépendent pas de l'action ou de la volonté des individus d'aujourd'hui. J'avais le sentiment de devoir résoudre un nombre toujours plus grand de situations souvent complexes, avant d'être en mesure de faire ce qui m'avait amenée en Albanie : enseigner et promouvoir ma langue maternelle et sa culture affiliée à un public étranger. Outre la remise en question que j'effectuais vis-à-vis de mes techniques d'enseignement, à mon agir professoral et à mon utilisation des méthodes imposées, la question prégnante qui s'est imposée à ma conscience d'enseignante mais aussi de coordinatrice d'activités culturelles peut se formuler de cette manière : de quoi s'agit-il lorsqu'on s'intéresse au contexte d'enseignement - apprentissage du FLE en Albanie ? Ces questions remplaçaient irrésistiblement celles qui devaient orienter ma conduite didactique, pas tellement par choix, mais parce que mon rôle d'enseignante et ma place de native en contexte étranger révélaient des problématiques dépendantes de la didactique, mais qu'il fallait éclaircir avant de pouvoir faire ce qu'on attendait de moi. Cette

2 Sa traduction en albanais « vatër » relate mieux la force du noeud familial dans la société albanaise.

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question que je formule reprend les questionnements lancés par les acteurs locaux de la promotion et de la diffusion du français en Albanie, et ils n'ont pas toujours de réponse, ou pas toujours celle qu'ils voudraient bien pouvoir formuler. Nous verrons à l'issu de ce document s'il est possible que nous en formulions une.

Dans la construction d'un objet scientifique clair et concis, le problème réside en ce que c'est une question dont la réponse dépend parfois de diverses disciplines. De plus, lorsque l'on fait face à un contexte pratiquement inconnu des cercles intellectuels et scientifiques français ou étrangers, l'apprenti chercheur a l'impression de devoir tout faire tout seul et la quasi inexistence de sources et la question de leur viabilité rendent le chemin plus compliqué, mais tout aussi passionnant. On peut vite se perdre dans des considérations soit trop larges, soit trop précises qui pourraient vite biaiser l'analyse faite à partir d'un problème donné, c'est du moins ce que ma difficulté à réunir une bibliographie concernant l'enseignement - apprentissage des langues étrangères en Albanie a pu provoquer parfois. Cette absence d'informations générales vis à vis du contexte albanais, excepté le rapport de l'OCDE intitulé « Examen des politiques nationales d'éducation d'Europe du Sud-Est » (2003, basé sur des données datant de 19983), peut vite amener l'apprenti chercheur à se perdre dans une masse d'informations qui paraît pourtant nécessaire à une bonne compréhension de cette problématique.

La première partie de l'introduction aura permis de partager avec le lecteur les raisons pour lesquelles j'ai décidé de m'intéresser à l'Albanie. Il s'agit également de savoir se positionner en tant que producteur et scripteur d'une réflexion personnelle argumentée. Voyons à présent l'objectif de l'élaboration de ce travail qui prend la forme d'une contextualisation du champ de l'enseignement / apprentissage du français en Albanie, mis en relation avec la promotion et la diffusion de la langue et de la culture françaises. J'ai conscience que je réunis dans cette étude deux champs disciplinaires porteurs de problématiques bien distinctes, mais qui se sont révélés interdépendants dans mon approche professionnelle et c'est entre ces deux rôles que j'ai incarnés en Albanie, que se situe ma problématique.

Afin de replacer ce travail dans une perspective plus large de partage des connaissances et des savoirs, un bref rappel des travaux menés par des spécialistes en didactique en rapport avec mon travail sera effectué. Ces articles m'ont également aidée à

3Soit un an après la fin de la guerre civile qui a profondément affaibli l'Albanie (suite à l'effondrement de pyramides financières fomentées par le gouvernement de l'époque).

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orienter l'étude que j'ai moi-même effectuée. J'ai pu constater que peu d'études relatives à l'enseignement - apprentissage du français avaient été effectuées en Albanie. Beaucoup moins concernent la situation actuelle et l'avenir de la diffusion de la langue et de la culture françaises dans ce pays. Un thème assez récurrent a d'ailleurs été traité : il s'agit de l'application du CECR dans les programmes et dans les pratiques d'enseignement, cher aux officiels albanais de l'enseignement et de l'éducation, en partie pour la raison suivante : celle de pouvoir un jour intégrer l'Union Européenne, l'Albanie ayant obtenu le statut de candidat à l'adhésion à l'UE en juin 2014, après avoir répétitivement déposé des dossiers d'étude de candidature. En ce qui concerne le domaine de l'enseignement, le gouvernement albanais a premièrement classé le développement de ce domaine dans ses priorités budgétaires (Service économique régional Danube-Balkans, 2013 : 2). Ensuite, le Ministère de l'Education et des Sports albanais (désormais MASH) a déjà effectué un certain nombre de réformes relatives aux programmes et au rôle que l'école joue en tant qu'institution, en particulier pour dépolitiser l'enseignement après la chute du communisme. Cependant, la révision des curricula éducatifs et universitaires dans une visée d'alignement au CECR (Haloçi, 2008 et 2011) semble poindre comme une nécessité de premier ordre, d'après ces auteurs, tant dans la nécessité de proposer des formations diplomantes alignées sur les standards européens (Dh. Hoxha, 2009) que dans la volonté de promulguer une éducation ouverte visant à développer les compétences plurilingues (Vishkurti, 2012) et interculturelles des apprenants et des enseignants albanais (Dh. Hoxha, 2008 & 2011). Un autre thème bien moins prolifique est celui de la situation de la Francophonie en Albanie, nous citerons alors Andromaqi Haloçi dans sa communication à la XXIIIème Biennale de la langue française (2009), et Silvana Vishkurti dans une autre communication dans un colloque international à Sofia intitulé « Le français de demain : enjeux éducatifs et professionnels » (2010), cependant, nous tenterons de dire dans cette étude que ces deux thèmes de ce qui est vu comme une amélioration de l'enseignement et son caractère politique sont interdépendants et nous verrons en quoi il peut être nécessaire que cela soit pris en compte par les acteurs locaux de l'enseignement du français. Saluons également au passage l'initiative et la contribution largement reconnus de Barbara Ben-Nacer et de Julie Favre pour avoir consacré leurs mémoires de Master DFLE à l'Albanie. La première a traité des représentations du français dans la société albanaise et de l'impact que cela peut avoir sur l'enseignement de la langue, tandis que la deuxième aurait traité de l'agir professoral d'enseignants albanais et plus particulièrement de l'impact de techniques d'enseignement recommandées sous le régime communiste sur les publics apprenants d'aujourd'hui4.

4J'adresse par ailleurs mes plus sincères remerciements à Barbara qui aura accepté de me laisser consulter

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A l'heure où l'acquisition de compétences plurilingues semble être décrite entre autre, comme une nécessité pour mieux développer son esprit et la potentialité des échanges entre les individus (Moore et al., 2002), veine dans laquelle ce travail s'inscrit, on déplore simultanément le fait que la francophonie en Albanie soit victime d'un manque d'intérêt flagrant et grandissant. Afin d'endiguer ce phénomène, les départements de français des universités albanaises autant que les sections bilingues de l'enseignement secondaire et les organismes privés (Alliances Françaises et associations) se voient devoir simultanément axer leurs efforts sur l'image qui véhicule autour de la langue et de la culture françaises, autant que de parvenir à intéresser les apprenants qui se trouvent à étudier le français, malheureusement et trop souvent par hasard. Tiraillés entre deux combats essentiels pour la survie de la présence du français en Albanie , cela fait beaucoup de travail pour les seuls individus concernés qui sont dans la majeure partie des cas, enseignants de la langue française dans une école publique, ainsi qu'agents promoteurs de la langue et de la culture française. Alors que les acteurs locaux de la promotion et de la diffusion de la langue et de la culture française soulignent l'importance du CECR et son application dans le système éducatif albanais, il m'a semblé qu'il manquait une base informative qui permettrait de se constituer un certain nombre de repères, si l'on s'intéresse au contexte auquel j'ai eu affaire ces deux dernières années, de la même manière qu'il semble y avoir une distance entre les actes didactiques, leur répercussion sur les acteurs concernés, les besoins et la volonté de ces mêmes acteurs, ce que nous verrons globalement ici. Soucieuse de vouloir joindre mon expérience personnelle aux connaissances mises à disposition par les enseignants chercheurs que j'ai cités ci-dessus, j'espère humblement pouvoir apporter un éclairage particulier et une modeste contribution quant à la réflexion portée aux politiques linguistiques et éducatives albanaises et aux changements à opérer dans l'enseignement - apprentissage des langues étrangères.

Appuyé de notions conceptuelles constructivistes et d'une approche qualitative de mon terrain d'étude, ce travail proposera une analyse des politiques engagées vis-à-vis de la situation du français en Albanie, centré sur le milieu universitaire albanais. Je m'interrogerai dans ce travail sur les intentions, les enjeux et les modalités qui animent le monde albanais de l'enseignement-apprentissage des langues étrangères et puis plus particulièrement du français à travers ces questions :

- Quelle est la place du français dans la société et dans l'enseignement supérieur en
Albanie ? Cette place a-t-elle évoluée, autrement dit : quelle est l'histoire de cette place

son mémoire. Malgré mes demandes répétées pour consulter le travail de Mme Favre, je serai restée sans réponse.

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accordée au français ?

- Quelles sont les représentations des acteurs de l'enseignement - apprentissage du
français sur leurs pratiques et sur leur rôle de promoteur de la langue française ?

- Dans quelle mesure la contextualisation de l'enseignement - apprentissage peut-elle
répondre aux besoins d'une meilleure promotion de la langue française dans le système éducatif albanais ?

Ce sont autant de questionnements auxquels je répondrai à partir d'outils propres à la sociolinguistique, à la didactique, contribuant à une volonté de mettre en place une étude glottopolitique de la situation de promotion et de diffusion d'une langue et d'une culture étrangères, sous l'angle des rapports contextualisés entre langue et éducation, dans un travail qui comportera trois parties. La première partie portera sur la conceptualisation de l'objet d'étude autant que sur les soubassements méthodologiques et épistémologiques appropriés à ce sujet. La seconde partie présentera des éléments de contextualisation de l'histoire de l'Albanie, des Albanais et de l'institution éducative albanaise permettant d'identifier le rapport des locuteurs albanais à l'Ecole et à l'Université. La troisième partie s'intéressera plus particulièrement à l'adaptation des locuteurs susmentionnés aux changements des politiques linguistiques et éducatives. Pour cela, l'histoire puis l'état actuel des relations franco-albanaises sera traité. Puis, un panorama de la place des langues étrangères et du français, dans l'enseignement supérieur albanais sera élaboré. L'objectif de la quatrième partie est finalement de présenter les interventions des acteurs et des institutions concernées par l'enseignement et la promotion de la langue française, et dans quelle mesure elles s'inscrivent dans la volonté qu'ils expriment de procéder à un changement dans les conceptions du français, de sa culture, autant que d'inscrire la volonté de ces changements dans un cadre d'action qui dépasse la seule action didactique dont ils ont déjà la charge. Cette partie permettra également d'identifier en quoi les locuteurs albanais se trouvent à un croisement de leurs pratiques sociales et éducatives, où se forgent leurs rapports idéologiques et identitaires vis à vis de la langue étrangère (LE) appréhendée. C'est également dans cette partie que sera proposée l'analyse de l'enquête effectuée auprès du public universitaire albanais, pour déboucher sur une ouverture des perspectives pour une meilleure promotion de la langue française.

Placée sous la volonté de contextualiser ce rapport entre langue, éducation et promotion linguistique en Albanie, cette étude a l'ambition d'éclairer les fondements même de notre contexte, autant que de proposer des pistes de réflexion vis à vis du contexte

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d'enseignement - apprentissage du français en Albanie, indissociable de celui de la promotion de cette langue. L'étude de ces deux domaines en interaction, permettrait modestement de donner une meilleure connaissance du contexte albanais autant qu'elle pourrait participer à un éclairage particulier vis à vis de la diffusion de la langue française.

CHAPITRE 1 : Approches notionnelles et soubassements conceptuels : pour une contextualisation de la pensée

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« Pour un esprit scientifique,

toute connaissance est une réponse à une question. S'il n'y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit. »

Gaston Bachelard

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams