I.2.2. PHYSIOLOGIE DU
DECLENCHEMENT SPONTANE DU TRAVAIL
Les facteurs intervenant dans le déclenchement du
travail spontané sont nombreux ; si le rôle de certains est
clairement démontré, celui de beaucoup d'autre mérite
aujourd'hui encore d'être prouvé.
Si dans certaines espèces animales le mécanisme
du déclenchement spontané du travail est bien connu, dans
l'espèce humaine la synthèse est beaucoup plus difficile à
réaliser, aucun des mécanismes décrits ci-dessus ne semble
à lui seul le premium movens du déclenchement du travail.
Certaines modifications lentes et progressives correspondent
à une maturité de l'utérus parallèle à la
maturité foetale :
o modifications du col de l'utérus ;
o modifications du myomètre : augmentation de la
quantité d'actomyosine renforçant les propriétés
contractiles des cellules musculaires lisses, facilitation de la propagation de
l'influx au niveau des « gap-jonctions », multiplication des
récepteurs à l'ocytocine sous l'effet de sécrétion
hormonales de l'unité foetoplacentaire ;
o augmentation de la tension intra-utérine ;
o sécrétion de l'ocytocine maternelle ;
o augmentation de la concentration de certains phospholipides
précurseurs de la synthèse des prostaglandines ;
o augmentation de la perméabilité des membranes
aux prostaglandines.
Tous ces mécanismes constituent plusieurs boucles
d'interrelations qui entretiennent et renforcent progressivement de
fréquence et d'intensité pendant la grossesse sous l'effet de
diverses modifications dont les plus importantes sont certainement locales, au
niveau des membranes de la caduque. Ceci expliquerait en partie les
difficultés que l'on a à mettre en évidence chez la femme
des modifications humorales dans la circulation générale. A
partir d'un certain stade, les modifications seraient telles que les
contractions utérines s'entretiendraient d'elles-mêmes,
aidées par le système nerveux et la sécrétion
maternelle et foetale d'ocytocine. Ainsi, aurait-on à faire à un
mécanisme en spirale dont les boucles de plus en plus serrées se
terminent enfin par un cercle correspondant à l'auto entretien de la
contraction utérine du travail ?
Ces différentes hypothèses permettent de
comprendre les procédés utilisés pour bloquer ou
déclencher le travail. Le mécanisme du déclenchement du
travail dans l'espèce humaine est encore loin d'être
entièrement élucider, il est à cet égard troublant
de constater qu'un mécanisme aussi essentiel de la perpétuation
de l'espèce soit encore aussi mal connu et maîtrisé.
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