I. 2.1.2. LE COL :
Le col utérin joue un rôle capital tout au long
de la grossesse :
o sa tonicité constitue un véritable verrou qui
maintient le foetus à l'intérieur de l'utérus gravide
jusqu'à terme ;
o lors de l'accouchement, le col devra avoir acquis une
certaine souplesse pour permettre sa dilatation.
I.2.1.2.1. STRUCTURE
La composition de la paroi utérine montre une
augmentation croissante de la proportion du tissu conjonctif au fur et à
mesure qu'on passe du corps au col de l'utérus : la partie basse du col
chez la femme contient 6% de tissu musculaire, la partie haute 26% et le corps
utérin 68% le principal composant du col utérin est le tissu
conjonctif. Ce tissu conjonctif comporte trois types d'éléments
dont il faut tenir compte dans la maturation cervicale :
o des cellules : en particulier des fibroblastes ;
o des fibres : collagène, élastine,
réticuline ;
o une substance fondamentale qui se compose de proteoglycanes
et de glycoprotéines de structure.
Le collagène est une protéine fibrillaire, c'est
la protéine la plus abondante du col utérin (82% des
protéines du col non gravide). Les glycosaminoglycanes sont des
polysaccharides, éléments constitutifs des proteoglycanes. Les
proteoglycanes sont des grosses molécules formées d'une partie
protéique et d'une partie glucidique : les glycosaminoglycanes. Les
proteoglycanes renferment du dermatane sulfate et des chondoitines sulfates
assurant la stabilité de la trame colla génique. Les
glycoprotéines de structure sont des molécules comprenant
également une partie protéique et une partie glucidique
essentiellement constituée d'oligosaccharides. La proportion de
glycoprotéine et de collagène pourrait jouer un rôle sur
les propriétés mécaniques tissulaires.
I.2.1.2.2. MODIFICATIONS DU COL AU COURS DE
L'ACCOUCHEMENT
Le col, classiquement long tonique et ferme pour maintenir le
produit de conception au cours de la grossesse, subit des modifications qui le
plus souvent surviennent quelque jour avant le début du travail.
[7 ; 12].
Modification du collagène : on
assiste, avant l'accouchement, à une diminution du collagène par
destruction des chaînes polypeptidiques du tropocollagène
lié à l'augmentation à la fin de la gestation de
l'activité enzymatique de certaines peptidases du col utérin.
[7 ; 12].
Modification des glycosaminoglycanes : la
quantité de glycosaminoglycanes diminue légèrement en fin
de gestation. Cette diminution est surtout liée à une diminution
de la concentration du dermatane sulfate et des chondroitines sulfates qui ont
des relations étroites avec le collagène et assurent probablement
la stabilité de la trame collagénique. En plus, on observe une
augmentation de la concentration d'acide hyaluronique à la fin de la
gestation qui augmenterait l'hydratation du col. [7 ;
12].
Modification des glycoprotéines : on
assiste également à une augmentation importante de
glycoprotéines de structure en fin de gestation.
Facteurs influençant l'assouplissement du col
lors d'un accouchement : les facteurs modifiants la composition
chimique du tissu conjonctif cervical sont probablement d'origine hormonale. En
effet, la relaxine, les oestrogènes, le sulfate deshydroepiandrosterone
modifient le conjonctif cervical. Mais, si leurs rôles a bien
été mis en évidence chez certaines espèces animales
(rongeurs), chez la femme leurs actions ne sont pas toujours aussi clairement
démontrées [7 ; 12].
Quant aux prostaglandines, ce sont les principaux agents
capables d'induire in vivo et in vitro des modifications de la composition
biochimique du col comparable qualitativement et quantitativement à
celle de la maturation physiologique. En effet, l'administration intra
cervicale de PG E2 et PG F2á chez la femme modifie la structure du col.
Les prostaglandines semblent jouer un rôle important dans la maturation
du col utérin. Ainsi, le tissu conjonctif cervical, au cours de la
grossesse subit des modifications histochimiques importantes correspondant
à la maturation cervicale cliniquement observée.
[7]
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