I.2.1 MODIFICATIONS ANATOMIQUES
On reconnaît à l'utérus gravide à
terme, trois parties fonctionnellement différentes :
o Le corps, essentiellement musculaire;
o Le segment inférieur
o Et le col
I.2.1.1. LE MYOMETRE
I.2.1.1.1. STRUCTURE
Le myomètre est un muscle
hétérogène organisé en plusieurs plans musculaires.
Classiquement on distingue :
o Une couche interne au contact de la décidue, dont
l'orientation serait plus ou moins à prédominance circulaire.
o Une couche externe située sous la séreuse;
o Une couche moyenne caractérisée par
l'abondance des éléments vasculaires et la disposition plexi
forme du tissu musculaire.
Le myomètre est constitué de cellules
musculaires lisses entourées d'une matrice conjonctive qui
représente 37 à 57% du volume de l'organe. Le tissu conjonctif a
un rôle plastique et de transmission des forces contractiles
engendrées par les cellules musculaires.
Il soutient également des fibroblastes et livre passage
aux vaisseaux sanguins, aux lymphatiques et aux nerfs.
o La fibre myomètriale est une cellule musculaire
lisse, fusiforme, qui s'hypertrophie au cours de la grossesse pour atteindre
des dimensions de 25ìm de long et 15ìm de large. Parmi les
éléments constituants de cette cellule, certains ont une grande
importance pour la contraction utérine.
o La membrane plasmique, formée de trois feuillets,
comporte de petites invaginations appelées vésicules de surface
ou caveolae ;
o Les mitochondries, observées le plus souvent dans le
cytoplasme axial près du noyau ou à la proximité de la
membrane plasmique.
o Le réticulum sarcoplasmique, qui constitue un
réseau de tubules également proches du noyau ou de la membrane
plasmique :
o Des protéines contractiles qui sont de deux types :
le filament épais, essentiellement constitue de myosine possédant
une activité ATP pastique (adénosine tri phosphatase) et le
filament fin composé d'actine ;
o Les « gap-jonctions », sont des jonctions
particulières entre les fibres myomètriales.
o Ces structures intercellulaires faites de canaux
hydrophiles, très perméables aux ions, permettent très
rapidement la transmission du potentiel d'action d'une cellule excitée
à la cellule contiguë assurant la propagation des contractions
utérines à tout le myomètre dans la composition
appelées connexines. [7 ; 12].
I.2.1.1.2. MODIFICATIONS DU MYOMETRE AU COURS DE LA
GROSSESSE :
Au cours de la grossesse, le myomètre subit des
modifications anatomiques impressionnantes : une augmentation de volume et de
poids, liée à la foi à l'hypertrophie des cellules
myomètriales, et aux modifications du tissu conjonctif qui les entoure.
Une des causes de l'hypertrophie des myocytes est l'augmentation des
protéines contractiles, principalement actine et myosine. Le potentiel
contractile de l'organe s'en trouve accru, également des modifications
de la réceptivité du myomètre a certains agonistes
contractants ou relaxants. Les effets des catécholamines les mieux
documentés sont ceux liés aux récepteurs ?1 et
â2 dont l'activation provoque respectivement la contraction et
la relaxation du myomètre. La concentration des récepteurs
â2 évolue au cours de la grossesse à 15 semaines
d'aménorrhée (SA), la couche circulaire interne du
myomètre contient 1,5 fois plus de sites de liaison que la couche
longitudinale externe, tandis qu'à terme le nombre de récepteurs
de la couche interne diminue et devient identique à celui de la couche
externe. De plus la capacité de production d'AMPC en réponse aux
stimuli â2 diminue simultanément, il résulte de
ces modifications un comportement plus homogène entre les deux couches
et une augmentation de la capacité de contraction au fur et à
mesure que la grossesse progresse après liaison à leur
récepteur. La plupart des agents relaxants
(â2-adrénergiques, relaxineprostacycline et, dans
certaines conditions, les prostaglandines du groupe E) exerce leur action via
la génération d'AMPC.
Ce mécanisme met en jeux l'activation de l'adenylate
cyclas par une protéine membranaire dénommée Gs
(stimulante). A l'opposé, certains contractants inhibent
l'activité cyclasique via une protéine Gi (inhibitrice de
l'adenylate cyclas). Ce système de traduction subit également
des modifications aboutissant à une augmentation de la
contractilité pendant la grossesse :
o dans la grande majorité des espèces
étudiées, le nombre des «gapjonctions» et leur surface
augmentent de façon significative juste avant et pendant le travail ;
mais chez la femme, ce phénomène n'a pas été
clairement démontré ;
o on observe également chez la femme à terme,
une élévation des récepteurs à l'ocytocine dans la
décidue. [7 ; 12].
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