b. la perfusion :
Comme évoqué ci-dessus, l'ocytocine est
utilisée uniquement en perfusion intraveineuse à la dose de 5 U.I
diluées dans 500ml de sérum glucosé à 5% le
débit est réglé par des dispositions automatiques
(dispositif de Turnbull, système de Carter et Streer, pompe Autosoma de
Thoulon et Dittmar) est exprimé en goutte par minute ou en milli U. I
par minute. Ainsi 1 goutte/mn correspond à 0,5 m U.I/mn. La plupart des
auteurs recommandent de débuter la perfusion avec un faible
débit: 0,5 à 1 m U.I/mn pour certains, ou 2,5 m U.I/mn pour
d'autres. Ce débit est maintenu pendant 20 minutes pour apprécier
la sensibilité de l'utérus au syntocinon. [3
; 4; 10]
Ensuite, il est augmenté progressivement par palier de
débit constant pendant 15 à 20 minutes en fonction de
l'activité utérine et de la tolérance foetale. Lorsqu'une
activité utérine suffisante (1 contraction toutes les 3 minutes)
entraînant une dilatation du col d'au moins 1 cm par heure est obtenue,
le débit du syntocinon est maintenu stable, il peut être
réduit de 25 à 30 % sans que la dynamique utérine en soit
affectée [6. 12]. Cela permet également
d'éviter une hypercinésie ou une hypertonie utérine.
Les pompes péristaltiques permettent d'obtenir un
débit constant, précis, reproductible et suppriment
d'éventuelles variations rapides de débit engendrées par
des manipulations intempestives de la tubulure. Les dispositifs de Turnbull, la
pompe Autosoma permettent l'adaptation automatique du débit d'ocytocine
aux caractéristiques de la contraction utérine
[1].
Le débit maximal et la quantité totale de
syntocinon sont très variables d'une patiente à l'autre
[19]. Ces variations individuelles de dose et de débit
sont liées à la variation de concentration des récepteurs
à l'ocytocine contenus dans le myomètre, et aux
résistances que rencontre le foetus dans sa progression.
c. Les effets secondaires :
Les risques de la perfusion d'ocytocine ne sont pas
exceptionnels et tout doit être mis en oeuvre pour les prévenir.
Ces risques spécifiques sont liés à ses effets
antidiurétiques et cardio-vasculaires et en cas de surdosage au risque
d'hypercinésie et hypertonie utérine.
Les effets antidiurétiques s'observent avec des
posologies importantes, supérieures à 20 m U.I/mn et peuvent
entraîner au maximum une intoxication à l'eau
[6.].
Les effets cardio-vasculaires sont à redouter, surtout
en cas d'injection intraveineuse directe. Il convient également de
réduire les volumes de soluté perfusé chez les patientes
présentant une affection cardio-vasculaire ou une hypertension.
Le risque d'hypertonie et d'hypercinésie peut
être évité par une surveillance étroite du
débit de perfusion et de l'activité utérine.
Un certain nombre de faits plaident en faveur d'une relation
entre l'utilisation de l'ocytocine pour l'induction du travail et l'hyper
bilirubinémie néonatale [1;
11]
Mais ce phénomène très discuté
pourrait être associé plutôt à l'interruption
artificielle de la grossesse survenant dans certains cas sur des foetus
immatures plutôt qu'à la drogue elle-même puisque
l'utilisation d'ocytocine pour accélérer un travail
spontanément induit ne semble pas s'accompagner de ces effets
secondaires [1; 6; 11].
NB : que ce soit à l'aide de
pompe programmée ou non, la perfusion intraveineuse d'ocytocine
représente la méthode de choix pour le déclenchement
artificiel du travail en cas de score favorable : c'est la méthode la
moins onéreuse, la mieux maîtrisée et possédant le
moins d'effets secondaires.
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