I.5. MÉTHODES DE
DÉCLENCHEMENTS ARTIFICIELS DU TRAVAIL
L'histoire nous a appris que plusieurs méthodes ont
été utilisées dans le but de provoquer le travail avec il
est vrai, des succès divers. Ces méthodes peuvent être
schématiquement classées en deux grands groupes :
o Les méthodes de déclenchement non
médicamenteuses
o Les méthodes médicamenteuses.
[6.]
I.5.1 MÉTHODES DE
DÉCLENCHEMENT NON MÉDICAMENTEUSES
On peut distinguer :
o Le décollement du pole inférieur de
l'oeuf, qui a lui seul, ne peut représenter qu'une ébauche
de déclenchement
o Les bougies, cette technique nécessite un
certain nombre de bonnes conditions :
o Un col perméable
o Une présentation fixée
o Une poche des eaux intactes
o Si possible une localisation placentaire par ultrasons, afin
d'éviter un décollement placentaire
o Les ballonnets, il en existe plusieurs
variétés : celui de Champetier de Ribes qui est du domaine
historique, celui de Bossard qui n'est pratiquement plus utilisé. Des
ballonnets plus modernes ont été dérivés des sondes
vésicales tels ceux de Dubcek, Salasc ou Slavtchev actuellement,
quelques auteurs utilisent des sondes vésicales en cas de score cervical
défavorable. Le principe de tous ces ballonnets introduits entre la
présentation et l'orifice interne du col avec décollement du pole
inférieur de l'oeuf, cette sollicitation mécanique entraîne
une sécrétion endogène de PGF qu'on peut doser dans le
liquide amniotique. Il est prudent cette technique qu'en cas de
présentation céphalique fixée à cause du risque de
procidence, après avoir éliminé une insertion basse du
placenta, l'intégrité des membranes est également
conseillée
o Les laminaires : elles étaient surtout
utilisées pour la dilatation du col en première moitié de
grossesse, certains auteurs proposent leurs utilisations en fin de grossesse en
cas de score défavorable. [6.].
Le décollement du pole inférieur de l'oeuf, les
bougies, les ballonnets et les laminaires sont des procédés
mécaniques agissant directement sur l'utérus ; beaucoup
utilisés autrefois, ils ont été abandonnés parce
que n'ayant pas fait la preuve d'une efficacité supérieure aux
autres méthodes [11].
Toute fois, les ballonnets et peut être les laminaires
peuvent aider en cas de contre-indications aux prostaglandines
[6].
o La stimulation mammaire : c'est la méthode
la plus ancienne, sa pratique remonte au temps de la préhistoire.
D'après les récits d'Hippocrate, on retrouve
deux indications : la patiente qui n'accouchait pas se voyait prêter un
nourrisson ou encore en cas d'inertie utérine après la naissance
du premier jumeau ce dernier stimulait l'accouchement du second [Idem].
Cette technique présente un certain nombre
d'intérêts :
o Elle est inoffensive et produit du travail physiologique
;
o Elle rend service dans le cas où l'ocytocine est
contre-indiquée (grande multiparité, utérus cicatriciel,
grossesse gémellaire...) ;
o Elle procure une lactation plus efficace ;
o On note une absence d'engorgement mammaire dont le
mécanisme est inexpliqué dans les suites chez ces patientes.
Cette méthode peut être proposé à
terme, où elle est la plus efficace, à condition que la patiente
envisage l'allaitement maternel.
o l'acupuncture avec ou sans stimulation
électrique : méthode utilisé en Chine principalement avec
des succès divers.
o Le déclenchement du travail par courant
électrique : actuellement abandonné en raison du coût
de son appareillage, du taux d'échec élevé, et des
délais imprévisibles entre la stimulation et l'accouchement
(plusieurs jours en général).
o L'amniotomie : la rupture artificielle des
membranes a longtemps été considérée par de
nombreux auteurs anglo-saxons comme la technique essentielle d'induction du
travail (surgical induction) [1; 6; 11].
o Cette méthode souvent associée à une
perfusion d'ocytocique, peut également être utilisée
seule.
En pratique, de nombreux auteurs préfèrent la
pratiquer dès l'obtention d'une activité utérine de bonne
qualité avec la perfusion d'ocytocine. On utilise pour cela, une branche
d'une pince à griffe ordinaire (pince de Kocher, ou pince de Hegar)
modifiée ou non. Il faut que le col soit déhissant. Elle est
réalisée pendant une contraction utérine dès
l'obtention d'une dynamique utérine régulière
[1].
L'amniotomie semble intervenir dans le déclenchement du
travail par deux mécanismes essentiels :
o D'une part elle entraîne une amélioration des
forces de pression sur le col entraînant en quelque sorte une meilleure
efficacité de la dilatation du col ;
o D'autre part cette meilleure stimulation du col
entraîne la sécrétion endogène de PGE2 et surtout de
PGE2á et la sécrétion post hypophysaire d'ocytocine par
réflexe de Fergusson, ou par l'intermédiaire des prostaglandines
endogènes.
Les contre-indications de l'amniotomie sont les
présentations mobiles et les présentations non céphaliques
auxquelles s'ajoutent les contre-indications à la perfusion d'un
ocytocique, qui constituent des contre-indications relatives de l'amniotomie,
puisque tout déclenchement du travail par amniotomie première
impose la perfusion secondaire d'un ocytocique dans 25% des cas. La rupture
artificielle des membranes a pour inconvénients d'une part d'être
irréversible, d'autre part elle entraîne un risque d'infection qui
augmente avec les délais d'accouchement et qui devient important
après 24 heures. Ainsi, l'absence de début de travail dans les 24
heures doit être considérée comme un échec et faire
pratiquer une perfusion d'ocytocine [6].
Malgré tout, l'amniotomie demeure un geste
thérapeutique essentiel lors du déclenchement du travail
[1].
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