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Le motif du retour au pays natal dans le roman de l'immigration: l'exemple de ces à¢mes chagrines de Leonora Miano et voici venir les rêveurs d'Imbolo Mbue


par Fabrice Lyonel NJIOTOUO NJAKOU
Université de Douala - Master 2 2019
  

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II. L'immigré dans ses rapports avec sa société d'accueil

Il sera question dans cette section de voir les rapports qu'entretiennent l'immigré et sa société d'accueil. Ces rapports ne sont pas du tout harmonieux et font de lui un être pris entre le piège de la négation de soi et l'assimilation.

II.1. Le regard de l'autre et les préjugés

L'immigré est victime du regard que son entourage porte sur lui et des préjugés qui en découlent. Son quotidien est constitué de conflits. Ceux-ci n'ont plus partie prise avec les questions relatives à une aisance matérielle, mais relèvent de sa vie intérieure. Il se retrouve contraint de composer avec la façon dont il se voit et celle que les autres ont de le voir.

II.1.1. Le regard de l'autre : une constance dans les récits d'immigration

Les problématiques liées au regard de l'autre et aux préjugés sous toutes ses formes constituent une constante dans les romans de l'immigration. Celles-ci ne datent pas d'aujourd'hui. Depuis les auteurs de la négritude, on les observait déjà dans les rapports mettant aux prises colons et indigènes, les deuxièmes étant assimilés au bétail, des bêtes, bref des « moins que rien »14. Cela a évolué de façon croissante et aujourd'hui ces récits de l'immigration mettent en scène de personnages pris entre ce piège du regard de l'autre et les

14 Expression empruntée à René Maran dans son roman Batouala paru en 1921 aux éditions Albin Michel.

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préjugés, ce qui fait d'eux des victimes et constitue une entrave à une possible intégration. Omar Abdi Farah a étudié la question des préjugés. Il en distingue trois formes: les préjugés sur une Europe édénique, les préjugés culturels et les préjugés sociaux. Il pense que ces trois formes « sont souvent dénoncées dans la littérature africaine d'expression française » (Farah, 2014 : 233). Cette dénonciation vise à mettre à jour le fait que l'immigré soit un être rejeté, un « rejet qui passe par le mépris [...] du noir. » Le regard de l'autre et tout ce qui en découle constituent de ce fait une entrave à l'insertion réussie de l'immigré. Seulement, il est important de noter que dans la démarche de Farah, cette victimisation de l'immigré du fait de son rejet s'inscrit dans une démarche parallèle. Autrement dit, l'immigré est victime des préjugés et du regard de l'autre de la part des personnes généralement étrangères à sa race, des personnes blanches. Or, cela n'est pas toujours le cas.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus