WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le motif du retour au pays natal dans le roman de l'immigration: l'exemple de ces à¢mes chagrines de Leonora Miano et voici venir les rêveurs d'Imbolo Mbue


par Fabrice Lyonel NJIOTOUO NJAKOU
Université de Douala - Master 2 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III- Le retour comme moyen d'accomplissement des sujets

Si Miano et Mbue voient en l'immigration un moyen de consolidation des liens et de redéfinition du bonheur d'une part et l'expression d'une citoyenneté universelle, d'autre part, elles voient dans le retour au pays natal, une sorte d'accomplissement des sujets qui l'effectuent. En effet, nous avons vu que ces auteures n'incriminent pas l'immigration de manière générale. C'est sa dimension clandestine qui est mise en cause. Elles plaident donc pour une migration vidée de sa dimension clandestine et invitent les sujets - qui au bout d'un séjour loin de la terre de leurs ancêtres et qui s'est révélé être plus ou moins un échec- à retourner dans leurs pays natals. Ce retour représente pour eux un moyen d'accomplissement tant cela leur permet non seulement de renouer avec le seul vrai paradis, mais d'apporter leurs pierres à la construction de leurs nations respectives.

III.1 Retrouver le seul vrai paradis

Le paradis n'est pas forcément ailleurs, disait Aminata Sow Fall dans Douceurs du bercail. Plusieurs personnages décrits dans les romans l'immigration n'arrivent pas à intégrer cette réalité au bon moment. C'est généralement après avoir vadrouillé en Occident sans un résultat positif qu'ils s'interrogent sur le véritable lieu où se trouve le bonheur. Seuls ceux qui

113

décident de retourner à leurs terre natales réalisent heureusement que le paradis, le seul vrai, c'est chez eux.

III.1.1 Une symbiose profonde

Le pays d'origine, relativement à l'ailleurs, est le seul lieu qui ne criera jamais à l'homme son rejet. Être chez soi, c'est être bien dans sa peau et dans son âme en dépit du manque que l'on peut enregistrer du point de vue matériel. Ce qui est à l'origine du départ massif des personnes de leurs terres natales c'est la misère matérielle, entre autres. Certes, les pays du Nord sont relativement mieux que ceux du Sud, sur plusieurs plans. Cependant, il faut souligner qu'un bonheur calqué sur les biens matériels est éphémère. Nous avons vu des personnages riches mais pourtant très malheureux, le couple Edwards en l'occurrence. Le pays natal est l'endroit propice pour avoir la paix intérieure. Il n'y a rien de plus agréable que de se sentir chez soi. C'est cette paix intérieure, ce sentiment d'épanouissement profond et total qui manque le plus aux personnages en situation d'immigration.

Le seul moyen de retrouver cette sensation de plénitude, de joie profonde et de paix avec soi-même est de retrouver le chez soi. Thamar l'a compris :

À son retour sur la terre de ses pères [elle] avait compris combien la crainte du rejet avait été une sottise. Au Mboasu, elle était à la maison. Elle était une personne. Ce n'était pas seulement le pays premier, c'était le pays. Son nom, même s'il n'était pas glorieux, y signifiait quelque chose, avait sa place, après une liste d'autres, avant ceux qu'il précédait dans une lignée qui ne s'éteindrait pas de sitôt (CAC : 171).

On peut voir, à travers ce passage comment Thamar regrette en quelque sorte d'être partie de ce lieu. Elle retrouve une fierté et une dignité longtemps bafouées pendant son dur séjour en Hexagone. Thamar se sent elle-même, se voit enfin comme une personne, de même que Jende qui pense « qu'un homme a parfois besoin de retrouver sa maison » (VVR : 440) car, quoi qu'on en dise, on ne saurait renier définitivement ce qu'on a reçu de façon naturelle. L'homme nait dans un pays qui le berce, le voit grandir et le forge. Qu'importe qu'il s'en aille pour un séjour ou pour toujours, il y a toujours un moment où ce pays l'appelle. Il y a une attraction naturelle qui s'installe et refuser de retourner l'empêche d'être lui-même car le pays natal est un élément constitutif de son être. Et quand on est avec lui et que l'on a conscience de ce qu'il représente, alors on n'éprouve plus aucune envie de le laisser. D'ailleurs « Thamar n'avait plus aucune envie de retourner au Nord » (CAC : 176)

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius