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Le motif du retour au pays natal dans le roman de l'immigration: l'exemple de ces à¢mes chagrines de Leonora Miano et voici venir les rêveurs d'Imbolo Mbue


par Fabrice Lyonel NJIOTOUO NJAKOU
Université de Douala - Master 2 2019
  

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I.2.3 la famille une entité suprême

Les auteures du corpus plaident pour une reconnaissance de la place de la famille dans les actes entrepris. En effet, plusieurs immigrés, lors de leur projet de voyage jusqu'au départ, ne pensent qu'à eux-mêmes, à leur propre vie. Ils entendent réussir, devenir riches et être heureux. Ainsi, ils passent à côté de beaucoup de choses qui leur paraissent insignifiantes mais qui, parfois, se révèlent un lourd fardeau qu'ils risquent de transporter durant toute leur vie : il s'agit de la place accordée à la famille dans leurs priorités. Épris d'un désir orgueilleux et vaniteux de la réussite, ils abandonnent généralement leurs parents, frères, enfants et amis pour tenter l'aventure. Deux cas l'illustrent : Thamar et Jende.

Ces deux personnages ont dû abandonner leurs "gens" pour fuir la dure réalité du pays et s'envoler vers la terre promise, et tous les deux finissent par réalisent qu'ils se sont trompés. Thamar pour chercher la réussite a dû mettre sa mère et ses enfants de côté. Ceux-ci, comparés à ce à quoi elle aspirait n'avait pas d'importance à ses yeux. Mais, ce rejet a nourri un sentiment de vengeance et de mépris chez Antoine vis-à-vis d'elle, elle réalise son tort. Elle culpabilise de n'avoir point reçu l'amour de son fils Antoine qui est le seul à ne lui avoir pas pardonné ses erreurs et ce qu'elle continue de regretter éperdument. Sa conversation avec

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Maxime au sujet du pardon d'Antoine à son égard témoigne cette douleur profonde qui l'habite. Maxime semble étonné du comportement du fils de Thamar car, d'après lui, c'est Antoine qui devrait demander des excuses, ce à quoi elle répond :

N'élève pas la voix, fils. À toi aussi, je dois demander pardon, je le sais. Je ne mérite même pas de me tenir ici à tes cotés. Il tenta de comprendre: mais que crois-tu lui apporter? Elle répondit que même si c'était absurde, elle donnait à Antoine une raison de vivre. Il lui importait énormément de faire quelque chose pour lui, elle ne saurait quoi d'autre lui offrir (CAC : 138)

Thamar réalise en quoi la famille est plus importante que tout et mérite de faire partie des priorités. Jende, lui aussi, a abandonné son père et s'en est allé. Il est vrai que son cas peut être interprété autrement car ce qui le motivait était le souci de sortir de la misère et de rendre sa famille heureuse. La preuve, sa prompte réaction lorsqu'on lui annonça depuis Limbé que son père est malade. Par la suite, il n'a cessé de s'en vouloir après son décès. Il est inconsolable non seulement pour sa mort, mais davantage parce qu'elle est survenue quand il était très loin de lui. Il va sans dire que Jende regrette quelque peu d'avoir opté pour le départ. D'ailleurs, la disparition de son père constitue l'un des facteurs qui accélère la mise en exécution du projet du retour qui l'animait déjà. À travers les exemples de Jende et Thamar, ces auteurs invitent à une reconsidération de la famille. En somme, si les projets d'immigration ne doivent pas être rattachés à la recherche du bonheur, si ce bonheur-là doit être redéfini. Il reste que les auteures du corpus voient également en le monde entier un village planétaire

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo