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Le motif du retour au pays natal dans le roman de l'immigration: l'exemple de ces à¢mes chagrines de Leonora Miano et voici venir les rêveurs d'Imbolo Mbue


par Fabrice Lyonel NJIOTOUO NJAKOU
Université de Douala - Master 2 2019
  

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III. La culture de l'immigré : perception et redéfinition

La culture est l'une des notions dont la définition fait le moins l'unanimité dans les études littéraires. Mais que l'on s'accorde d'un point de vue définitionnel avec un camp plutôt qu'avec un autre, il reste que l'immigré est pris dans le piège de la culture. Si on entend par culture « l'ensemble des aspects intellectuels artistiques d'une civilisation », ou encore un « ensemble de formes acquises de comportements dans les sociétés humaines 36», on se rend

36 Larousse, dictionnaire de la langue française, 1995

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compte qu'il est difficile de situer l'immigré. Ce dernier réside à la frontière de deux espaces et est confronté à un véritable problème, car il doit composer avec ses « comportements acquis » et ceux demandant à être acquis, l'une des conditions sine qua non pour une vie paisible en terre d'accueil. Peu d'immigrés réussissent, malheureusement, à trouver le juste équilibre. Pour mieux cerner ces problèmes de culture dans notre corpus, il importe de s'arrêter un instant sur différents points de vue développés autour de la notion même.

III.1 Les conceptions de la notion de culture

La conception qu'on se fait de la culture de nos jours n'a pas toujours prévalu. En effet, le concept à la base, tel que conçu par les pionniers, a d'abord signifié autre chose.

III.1.1 Historique

Guy Rocher (1992) a commis une étude dans laquelle il retrace de façon détaillée l'historique de la notion de culture. Pour lui, l'acception de la culture dans les sciences de l'homme diffère de la signification que le langage courant lui prête. C'est à l'anthropologie anglaise qu'on doit la notion de culture. Taylor qui l'employa le premier en fait un synonyme du mot « civilisation ». La définition qu'il en donne est la suivante : « la culture ou la civilisation, entendue dans son sens ethnographique étendu, est cet ensemble complexe qui comprend les connaissances, les croyances, l'art, le droit, la morale, les coutumes, et toutes les aptitudes qu'acquiert l'homme en tant que membre de la société » (cité par Rocher, 1992 : 101). Plus tard, les historiens allemands récupérèrent le concept et proposèrent des distinctions pour l'opposer à la notion de civilisation. L'une de ces distinctions propose de voir dorénavant en la culture un ensemble de moyens à la disposition de l'homme ou une société pour contrôler et manipuler l'environnement physique, le monde naturel. Et de voir en la civilisation un ensemble de moyens auquel l'on peut recourir pour exercer un contrôle sur lui-même, pour accroitre ses capacités intellectuelles, morales, et spirituelles. Des disciplines telles la philosophie, les arts, la religion et le droit sont alors des faits de civilisation.

Arrêtons-nous un instant sur ces deux visions. Elles expliquent parfaitement les orientations que prend la notion de culture aujourd'hui. En effet, la distinction que les historiens allemands établissent entre les notions de culture et civilisation constitue l'arrière-plan théorique de la notion de culture aujourd'hui. Il s'établit clairement, de ces deux visions, l'opposition acquis/inné. Ainsi, la culture est, suivant cette logique, un fait inné, tandis que la civilisation elle, s'acquiert. Cette opposition binaire de nos jours, intègre la notion de culture. Certains voient en elle quelque chose qu'on acquiert, d'autres par contre, quelque chose d'ancré en l'homme.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault