II.2.3 Le communautarisme : un refuge
Plus qu'une option, le communautarisme est un refuge
et découle de la difficulté à s'intégrer. Maxime,
en dépit de ce qu'il a un travail qui lui offre un salaire confortable
vit en banlieue à la différence d'Antoine. Il est dans un lieu
que décrit Antoine avec beaucoup de distance, on dirait un autre monde :
C'est le lieu des laissés pour compte de la société,
où il règne crasse et insécurité. La preuve Maxime
vit en colocation avec un de ses compatriotes
Pour revenir aux personnages immigrés dont on a
la maîtrise de la trajectoire, on constate la surprise de Neni au regard
du phénomène du communautarisme qu'elle observe en
société.
Pour la première fois de sa vie, elle
remarquait une chose : la plupart des gens dans la rue marchaient aux
côtés d'une personne qui leur ressemblait. De part et d'autre du
trottoir, allant vers l'Est et vers l'Ouest, elle voyait des hommes blancs
tenant la main de femmes blanches, des filles noires rigolaient avec des noires
ou des latinos, un groupe de quatre asiatiques qui semblaient revenir d'un
mariage, une bande d'amis de couleur de peau différente mais pourtant le
même style de vêtements. Les gens restaient avec leurs semblables.
Même à New-York, même dans cette ville de mélanges,
les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, les riches et les pauvres
composaient leur petit cercle des gens comme eux. (VVR
: 109)
On constate clairement que le communautarisme,
modèle social ici présent, s'impose aux hommes. Elle leur offre
ce que l'intégration leur refuse et constitue de ce fait un pis-aller de
leur part. Toutefois, il faut noter que les immigrés, le plus souvent,
face à l'intégration qui n'est pas à leur portée,
choisissent de vivre en communauté, celle-ci ayant ses propres codes.
Voilà ainsi décrit un autre aspect de la situation des
immigrés. Pris entre le piège du regard de
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l'autre et des préjugés dont il est
victime ou alors qui se déconstruisent, les sentiments naissent en
lui.
III. Les sentiments de l'immigré
Les immigrés, tels que décrits dans
plusieurs romans de l'immigration, éprouvent maints sentiments. Ceux-ci
n'étant toujours pas agréables, cela les pousse à vivre en
retrait, et constitue de ce fait un handicap à leur intégration.
Il est donc question dans cette section, d'analyser quelques-uns de ces
sentiments.
III.1 Une angoisse profonde et multiforme
L'un des sentiments qui animent l'immigré est
l'angoisse. Ses mésaventures en société, son rejet et
surtout le manque de solutions palliatives constituent pour lui un
véritable poids sur les épaules. Étant entendu que la fin
de tous ces travers n'est pas imminente, il sombre dans l'angoisse
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