7. Rapports au monde
Enfin, la dernière catégorie, le rapport au
monde, nous renseigne sur les principes, les croyances, les convictions, les
normes des participantes, ainsi que leur application et lien avec
l'auto-gynécologie. Cette thématique est intéressante car
elle met en évidence l'ancrage de l'auto-gynécologie dans
d'autres valeurs plus larges. Aucune question du guide d'entretien
n'étant prévue à ce sujet, leur récurrence n'est
pas anodine.
Sur l'ensemble des discours des participantes
interrogées, la grande majorité (seules trois participantes ne
l'évoquent pas explicitement) est emprunte de
féminisme explicite. Les participantes évoquant
le féminisme indiquent qu'elles ont découvert
l'auto-gynécologie grâce à leur militantisme, et que cette
pratique leur permet de mettre en application leurs croyances et valeurs.
Maud : « Et puis peut-être le
côté féministe aussi de l'auto-gynécologie, `y avait
vachement ce côté féministe... moi c'est par ce
biais-là que je me suis sentie encore plus féministe, c'est
peut-être lié au fait que la gynécologie institutionnelle
ça marchait pas et qu'on savait pas grand-chose sur notre corps, «
ah, un truc du patriarcat ! » [rires]. C'est aussi le fait
d'être plus féministe qui me fait aller vers
l'automédication bizarrem', `fin... tu vois ? »
On retrouve également des valeurs
écologistes, et un intérêt pour
l'environnement chez la grande majorité des participantes (Eve,
Mélissa, Maud, Florence, Morgane, Lola, Caroline, Charlotte, Louise,
Amandine). L'auto-gynécologie est alors une alternative possible, une
pratique éthique en accord avec ces valeurs.
Mélissa : « on va se retrouver avec
plein de gros problèmes sanitaires mondiaux en Occident à cause
d'antibiotiques, et je pense que c'est une manière de contrôler un
peu mieux ce qu'on prend »
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