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Etude de l'effet de l'éthylène sur la croissance de champignons filamenteux et la production de leurs mycotoxines associées


par Jonas CRUZEL
Université Toulouse III Paul Sabatier - Master Diagnostic Microbiologiques : Approches Innovantes 2020
  

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3. Les mycotoxines, aflatoxines et patuline

3.1. Les mycotoxines, diversité et dangerosité

Le terme mycotoxine provient du grec « uýêçò» signifiant champignon et du latin toxicum signifiant « poison ». Ce terme s'applique à des composés chimiques toxiques de faible poids moléculaire (<1000 Da) produits par différentes espèces de champignon (Aspergillus, Penicillium, Alternaria, Fusarium, Byssochlamys et Claviceps). Contrairement aux métabolites primaires, la production de mycotoxines n'est pas essentielle aux différents processus de développement fongique. C'est pourquoi ces composés sont considérés comme des métabolites secondaires (Drew et Demain, 1977). Comme dit précédemment, les raisons de la production de métabolites secondaires par certains champignons restent encore un domaine à éclaircir et certaines propositions commencent à émerger. Par exemple, les mycotoxines sont pensées comme agents de défense fongiques donnant un avantage concurrentiel à la souche productrice (Rohlfs et al., 2007), ou encore que ces dernières fassent partie d'un processus de reproduction fongique permettant une compétition inter-espèces (Thippeswamy et al., 2014 ; Vaishnav et Demain, 2011 ; Magan et Aldred, 2007).

Les mycotoxines peuvent contaminer les cultures agricoles à toutes les étapes de la chaine de production : avant et/ou pendant la récolte, lors du séchage ou encore lors du stockage (Turner et al., 2009). Elles se retrouvent à l'état de contaminants naturels de nombreuses denrées d'origine végétale, notamment les céréales, fruits, noix, amandes, grains, fourrages ainsi que les aliments composés et manufacturés contenant ces matières premières et destinées à l'alimentation humaine et animale (Rapport AFSSA, 2009). A ce jour, nos connaissances permettent de recenser plus de 2000 mycotoxines différentes. Une trentaine d'entre elles, sur la base de leur toxicité, leur stabilité et leur prévalence dans les denrées alimentaires, présente une grande importance en santés humaine et animale (Iram et al., 2016 ; Bullerman et al., 2007 ; Rapport AFSSA, 2009). De plus, il est communément admis que :

i.

5

Une même espèce fongique est capable de synthétiser plusieurs mycotoxines différentes en fonction des conditions de culture

ii. Une même mycotoxine peut être produite par différentes espèces fongiques

iii. Une denrée alimentaire peut être colonisée par différents champignons potentiellement toxinogènes

Cela signifie que l'Homme et l'animal ne sont pas exposés à une seule mycotoxine à la fois mais à un mélange de mycotoxines, dont les effets cumulés restent encore peu étudiés. Ces effets peuvent être de nature antagoniste, additifs ou synergiques (Alassane-Kpembi et al., 2017). La toxicité d'une mycotoxine est dépendante de sa structure moléculaire mais également de la dose et de la durée d'exposition. En effet, en fonction de sa structure et de la voie métabolique dont elle est issue (terpènes, cyclopeptides, polycétoacides...), elle peut induire une toxicité au niveau de différents organes et provoquer différents effets (Tableau 1). Cette toxicité peut être de nature aigüe (ingestion d'une seule forte dose) ou chronique (ingestion répétée d'une faible dose sur une longue période) en fonction de la consommation des produits alimentaires contaminés. Les intoxications chroniques restent les plus dangereuses en raison des habitudes alimentaires des consommateurs et de la capacité de rémanence des mycotoxines dans l'organisme. En effet, leur capacité à se lier aux protéines plasmatiques et leur lipophilie en font des toxines capables de se maintenir dans l'organisme en cas d'expositions répétées et rapprochées (Rapport AFSSA, 2009). Toutes ces considérations témoignent que les mycotoxines sont un problème très actuel de santé publique, de qualité et de sécurité sanitaire des aliments.

Tableau 1 - Exemples de mycotoxines, d'espèces productrices, de source et d'effets les plus fréquents (Rapport
AFSSA, 2009 ; CAST, 2003 ; Krska et al, 2008 ; Bbosa, 2013).

Mycotoxine

Type

Genre

Producteurs

Principaux produits
contaminés

Effets

Aflatoxines

B1, B2

Aspergillus

A. flavus
A. parasiticus

Maïs, blé, riz, soja, noix,
amandes, fruits séchés,
épices...

Hépatotoxique Carcinogénique Immunotoxique Tératogénique

 
 

A

Penicillium

P. verrucosum

Céréales, cacao, café, vin, jus
de raisin et épices

Néphrotoxique
Immunotoxique
Tératogénique

 

A. westerdijkiae A. carbonarius

 
 

Penicillium

P. expansum

Pommes, poires et leurs
dérivés

Neurotoxique
Génotoxique
Cytotoxique

 

A. clavatus

B. nivea

Ensilages

 

Byssochlamys

Fumonisines

B1, B2 et
B3

Fusarium

F. verticillioides
F. proliferatum
A. niger

Maïs, riz et sorgho

Neurotoxique
Carcinogénique

Zéaralénone

 

Fusarium

F. graminearum F. culmorum

Maïs, sorgho, soja, blé, riz et
avoine

Reprotoxique
Immunotoxique

6

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe