2. L'ignorance de la loi chez la
personne présumée innocente
La loi vient au secours des hommes circonspects, dit-on,
malgré cela, il est déplorable qu'en République
démocratique du Congo, la majorité des congolais ignorent
délibérément leurs droits, notamment le droit à la
présomption d'innocence, le droit de connaître son accusation et
d'en remettre en cause ; car vivant dans un Etat où
l'analphabétisme est constant, nombre de la population congolaise ne
disposent ne serait-ce qu'une constitution chez eux pour s'enquérir
davantage de leurs droits afin de s'en prévaloir.
Quoique, ce droit - à la présomption d'innocence
- inclut toutes les règles qui tendent à protéger
l'inculpé contre l'arbitraire, notamment le droit à la
défense dont nous avons abordé au premier chapitre. Le droit
à la présomption d'innocence a comme corollaire le droit de la
défense, voire celui d'être entendu à la langue de son
choix, c'est-à-dire la langue que la personne comprenne mieux et le
droit de récuser un juge partial.
Or, ces droits sont bafoués, ils sont violés par
ceux-là même qui ont la mission de dire le droit, cela au
détriment de l'inculpé ignorant, car le peuple périt par
manque de connaissance, dit-on, et ce manque de connaissance aboutit au
lynchage arbitraire ; d'où l'adage « omnes vulnerant,
ultima nacuat : toutes les erreurs blessent, la dernière
tue ».
Donc, pour remédier à cette situation
cauchemardesque, souhaitable serait que les pouvoirs publics, les
Organisations Non Gouvernementales organisent des conférences, des
colloques mettant en exergue la promotion des droits de l'homme, notamment les
libertés fondamentales de manière à ce que les citoyens
connaissent leurs droits afin de mieux les défendre, car, on ne
défend que ce que l'on connaît.
C'est ainsi que nous donnons des suggestions constructives
(section II).
|