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Etude de l'anxiété préopératoire et du comportement postopératoire de l'enfant tunisien.


par Monia Triki
MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE CENTRE NATIONAL DE FORMATION PEDAGOGIQUE DES CADRES DE LA SANTE - Diplôme de professeur de l'enseignement paramédical 2005
  

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IV. Discussion

Notre étude avait pour objectif l'évaluation de l'anxiété préopératoire, le changement du comportement postopératoire et l'identification de leurs facteurs de risque chez l'enfant opéré à l'Institut Kassab à Ksar Said La Manouba. Nos hypothèses sont vérifiées, nos enfants ont développé une anxiété importante en

préopératoire. Ils ont présenté des modifications
comportementales en postopératoire, semblables à celles décrites dans la littérature. Les parents étaient également anxieux.

IV.3. Prévalence de l'anxiété

L'incidence de l'anxiété préopératoire était de 72 % dans la salle d'attente et s'aggravait avec la séparation. A l'induction, elle atteignait 87,5%.

Ce résultat se rapprochait d'autres études faites aux Etats-Unis (3, 9) ou l'anxiété préopératoire est présente dans 50 à 70% des cas. En Asie (9,15), la prévalence est de 40 à 60%.

IV.4. Les facteurs de risque de l'anxiété

Plusieurs études ont examiné les facteurs de risque de l'anxiété chez l'enfant en préopératoire. Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés (1).

Dans notre étude les facteurs les plus clairement associés étaient le jeune âge (âge < 6 ans non scolarisé), 17 enfants (94,4%) sur 18 étaient anxieux. Dans la littérature le bas âge (âge < 4ans) est un facteur prédicatif d'anxiété (1, 6, 9, 2, 1518, 22, 23). Nous avons choisi cette limite d'âge à 6 ans car la moyenne et la médiane de notre échantillon était à 6 ans. Cette

valeur limite nous a permis de départager le groupe en enfants scolarisés et d'autres non.

Cette anxiété était plus marquée aussi chez les enfants non informés (71,9% vs 28,1%). La majorité de nos enfants n'étaient pas informés sur leur raison d'être à l'hôpital, ni sur ce qu'ils allaient subir. Souvent les parents disaient à leurs enfants qu'ils allaient être photographiés. Quand il s'agissait de circoncision l'enfant subissait le cérémonial sans qu'on lui parle de l'acte en lui-même sous prétexte qu'il ne comprenait pas. Les enfants informés étaient moins anxieux dans la littérature (8).

L'anxiété parentale est une réponse à l'anxiété de l'enfant et vice-versa. Comme nous l'avons retrouvé dans la littérature (1, 9, 2, 15, 20, 23). Cette interrelation n'est pas retrouvée dans notre étude ; il y avait un problème de communication parent- enfant ; 71,9% ne savaient pas ce qu'ils allaient subir et pourtant ils étaient accompagnés d'au moins un parent.

Le rang dans la fratrie est un facteur de risque décrit dans la littérature (1). Dans notre échantillon, la fratrie était souvent réduite à deux enfants.

Nous n'avons pas étudié le tempérament de l'enfant (1, 9, 2, 14,23), car nous n'avons pas trouvé l'échelle EASI avec tous ces items dans notre revue de la littérature. Dans une étude récente (9), les chercheurs ont identifié les caractéristiques des enfants qui ont un risque élevé de développer une anxiété préopératoire sur une population de 1224 malades. Ils ont trouvé que les enfants les plus jeunes, les plus émotifs, les plus impulsifs, les moins sociaux et dont les parents sont anxieux en salle d'attente et à la séparation, sont les plus exposés.

Les mauvaises expériences antérieures d'hospitalisation et de chirurgie, l'hospitalisation de plus qu'un jour, l'induction intraveineuse rendaient l'enfant plus anxieux, les hospitalisés de

jour étaient moins anxieux (1, 6, 8, 13, 2, 23, 26). Notre échantillon réduit et non représentatif ne permet pas de démontrer cette causalité entre l'expérience médicale antérieure, la durée ou le type d'hospitalisation et le degré d'anxiété.

L'attente entre l'admission et l'induction (8), n'avait pas été étudiée car à la fin de l'étude le temps entre l'admission et l'induction anesthésique n'avait pas été noté sur toutes les feuilles de recueil de données.

L'absence de prémédication (13) était une condition dans notre protocole car notre objectif était d'étudier la prévalence de l'anxiété en préopératoire et son retentissement sur le comportement en postopératoire en dehors de toute intervention thérapeutique.

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