2) Les effets non souhaités induits par la
certification
Outre le fait que la démarche d'obtention de la
certification soit salutaire pour une entreprise, il faudrait néanmoins
aussi se préoccuper des possibles effets indésirables qu'ils
entraîneraient.
2.1.) La pesanteur du système
C'est le reproche habituellement fait aux systèmes de
management certifiés. Leur mise en place occasionne souvent une
inflation de réunions qui s'enlisent et finissent par devenir
contre-productives. Aussi, la formalisation, l'enregistrement de presque tous
les documents, la description des procédures voire des tâches
peuvent complexifier la démarche.
De même, l'interprétation de chaque exigence de
la norme selon le secteur d'activités auquel on appartient requiert un
énorme travail. Cette lourdeur est l'une des raisons couramment
soulevée par les chefs d'entreprises qui hésitent à se
lancer dans la démarche de certification.
2.2) Le Coût élevé
L'obtention de la certification n'est pas neutre en termes de
budget surtout pour les PME. Le coût est très variable selon la
taille et le degré d'avancement de l'entreprise dans une démarche
de certification. Cette dernière est tout aussi gourmande en temps. Il
faut compter en moyenne entre 12 et 24 mois pour obtenir une certification ISO
par exemple. Pendant tout le temps que dure la certification, l'entreprise peut
courir le risque de ne pas accorder le même investissement (financier et
humain) à un autre projet.
En dehors de sa lourdeur et de son coût, le chemin qui
conduit à la certification peut entraîner d'autres effets
indésirables.
HERVE NJOO EKOULE
|
L'APPROPRIATION DU SYSTEME DE MANAGEMENT QSE PAR LES
MANAGERS
|
2012/2013
|
Page | - 24 -
|
|
MASTERE SPECIALISE : MANAGEMENT DE LA QUALITE,
DE LA SECURITE ET DE
L'ENVIRONNEMENT
|
2.3) Le `'pointillisme»
L'une des habitudes fréquentes lorsque l'on vise la
certification pour la première fois est de vouloir respecter
scrupuleusement les chapitres de la norme en décrivant tout dans le
moindre détail. Cette fâcheuse tendance est gourmande en
énergie et monopolise le temps des équipes. Cet amas de
procédures est loin de constituer le préalable à
l'efficacité du système de management. Il peut même
plutôt l'handicaper sérieusement et le réduire
principalement à un recueil de procédures ou de formulaires.
2.4) La rigidité
Les systèmes de management exigent un certain
formalisme : description des processus et des démarches à suivre
par exemple en cas de non-conformité détectée. Mais,
lorsque ce formalisme devient un dogme, il est capable de bloquer toute
l'organisation et rendre celle-ci moins réactive face aux signaux du
marché.
Il est démontré10 que ce formalise
brise souvent l'esprit d'initiative ou de créativité de certains
qui se réfugient derrière la norme (et ses exigences) pour
expliquer leur absence de réaction face à un écart
constaté par exemple. « J'ai suivi la procédure. Rien de
plus », « le mode opératoire m'interdit de le faire »
sont autant de formules qu'on entend souvent pour justifier un comportement. Le
poids du prescrit a tendance à briser les initiatives personnelles. Ceci
est encore plus vrai de la part de ceux qui n'ont pas été
associés à la rédaction des dites procédures.
|