5) Le management par Animation à Intervalles Courts
(AIC)
Les textes règlementaires, les normes, les
référentiels et autres principes à respecter
s'amoncellent. Cet empilement de contraintes est loin de faciliter
l'appropriation du système de management par les managers. Ces derniers
sont davantage appelés à effectuer la fonction du reporting
plutôt que celle de l'encadrement.
Le management par Animation à Intervalles Courts (AIC)
part du principe que la performance des entreprises est surtout freinée
par l'absence de clarté des objectifs et la complexité du
fonctionnement des systèmes. Ceci se traduit par des indicateurs non
fiables ou mal utilisés, le peu d'implication du personnel, des
problèmes résolus à la va-vite (et qui reviennent plus
tard) sans une analyse en profondeur.
L'AIC est une démarche de management qui est
axée sur la production et elle est d'ailleurs très
présente sur des sites de production. Mais, on peut très bien la
décliner aussi dans des organisations qui proposent des services (type
plate-forme de stockage/expédition).
L'objectif de l'AIC est :
- Assurer la performance quotidienne
- Etre la cheville ouvrière du progrès permanent
Pour cela elle s'appuie sur des :
- Tableaux simples et efficaces
- Des animations courtes, rapides et régulières
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De par ses caractéristiques, cette démarche
dynamique et visuelle a la particularité de faire appel aux quatre
styles de management que nous avons évoqués plus haut à
différentes étapes de son déploiement. En effet, elle fait
appel au style :
- Délégatif : les équipes gèrent les
tableaux de manière autonome et responsable
- Participatif : les équipiers sont associés
à l'élaboration des tableaux - Persuasif : l'AIC mobilise le
personnel autour d'un objectif commun
- Directif : Au début de sa mise en place, les managers
supervisent et orientent les salariés.
-
Les cinq composantes « SMQDC » du pilotage de la
performance au quotidien sont :
Sécurité
Maîtriser les risques pour éviter les accidents et
adopter un comportement « zero accident »
Machine
Détecter les défaillances avant les pannes et
opérer les opérations de maintenance préventive
Qualité
Surveiller les paramètres influents pour garantir la mise
à disposition au client d'un produit/service conforme
Délai
Surveillance accrue de l'état du stock pour éviter
les ruptures. Ambitionner de produire au « bon moment »
Optimiser l'utilisation des ressources nécessaires
à l'obtention des performances pour produire « au juste prix
»
Coût
La composante « machine » n'est pas
nécessaire dans les organisations où il n'y a pas d'unités
de production. Certaines structures ajoutent une composante «
environnement ou pollution » pour prendre en compte l'impact de leur
activité sur l'environnement.
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L'animation se décompose en trois phases :
La phase 1 : Le suivi Horaire
Cette animation se déroule devant les tableaux
heure/heure. Elle est organisée et systématique. C'est le moment
d'échange privilégié entre le manager et l'ensemble de son
équipe. C'est aussi le moment pendant lequel le manager adapte sa
communication :
- Si l'objectif est atteint, ne pas hésiter à
valoriser.
- S'il y'a un écart minime, aider si besoin.
- S'il y'a un gros écart, chercher à comprendre
pourquoi
- Si le problème persiste, recadrer l'opérateur si
cela s'avère nécessaire
Les tableaux heure par heure doivent permettre de prévenir
les dérives et d'assurer la performance attendue. Ainsi, lorsqu'un
dysfonctionnement est constaté, on le signale immédiatement et on
rectifie le tir. Ce tableau est censé assurer une
réactivité instantanée
Figure 21 a : Exemple de tableau d'AIC -
Phase 1
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- A la prise de poste et suivant le
programme, l'opérateur analyse la meilleure
performance possible pour sa faction par rapport à la
capacité nominale (en vert). - Il matérialise
son engagement (en bleu) pour suivre sa production journalière et
indiquer les difficultés qu'il rencontre.
- A chaque heure, il vient indiquer (en noir)
la performance cumulée de sa faction et les principales
difficultés rencontrées.
Les opérateurs ayant perdu beaucoup de temps (15 ou 20
minutes par exemple) inscrivent cette perte et les causes d'origine. De la
sorte, l'animateur de l'îlot en question pourra indiquer à chaque
heure la tendance en perte de production.
La phase 2 : Le suivi quotidien
Il est pratiqué en présence des fonctions
supports et n'excède pas 5 minutes. Il sert à faire le
point opérationnel sur la performance SMQDC
réalisée la veille et engager des actions
correctives.
Le suivi journalier du tableau tournant est alimenté
par les indicateurs « SMQDC ». Ces indicateurs sont chargés de
:
- Fournir les informations pour une animation 5' efficiente et
efficace - Orienter et suivre les actions de l'îlot au quotidien
La phase 3 : Le suivi mensuel
Il se pratique lors d'une journée planifiée au
début de chaque fois et se prépare avec le responsable du service
support le plus concerné. Deux heures suffisent pour le mener. Son
objectif est :
- Animer la performance globale de l'îlot
- Suivre l'évolution des progrès en cours
- Déterminer les axes d'améliorations
possibles
- Partager avec les supports l'avancement des actions
précédemment mises en place
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Figure 21 b : Exemple de tableau d'AIC -
Phase 3
L'AIC est une boucle d'animation qui implique et
fédère tous les acteurs de l'entreprise. Elle donne
l'opportunité de mettre en route une démarche
d'amélioration continue. Lorsqu'elle est appliquée ave rigueur,
elle peut permettre des gains immédiats.
Le graphique ci-dessous nous donne un exemple de ce que pourrait
être la programmation de l'AIC au sein des entreprises. Plus on monte
dans la hiérarchie plus le temps consacré à ces causeries
est important.
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Figure 22 : La programmation de
l'AIC
Ce deuxième principe fondamental de l'approche
processus est à mes yeux le plus déterminant pour
l'efficacité du système de management. C'est la direction qui
doit impulser la démarche d'amélioration continue.
C'est-à-dire qu'elle doit créer les conditions d'un environnement
favorable à l'évolution du SM et de son appropriation par les
managers. Elle ne doit pas se contenter de grandes déclarations mais
doit démontrer quotidiennement son engagement à faire vivre le
SM.
Bien qu'il soit indispensable, le leadership doit
s'accompagner de quelques principes qui vont favoriser l'optimisation de
l'utilisation des outils de management.
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