Dans ce mémoire nous nous intéressons à
l'approche globale de la santé promue par l'OMS. Après avoir
dressé un éclairage sur la santé et ses approches, nous
allons maintenant étudier la place de l'urbanisme que l'OMS lui accorde
dans son approche globale.
En effet, l'OMS depuis sa création en 1946, n'a
cessé d'investir dans la recherche pour la santé et le
bien-être des individus. Après une succession de
déclarations et conférences internationales, l'OMS a choisi
d'aborder la question de la santé au travers d'un nouveau
Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire dans une
démarche préventionnelle pour limiter le tout-médical ?
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concept (l'urbanisme favorable à la
santé194). Il s'est donc orienté vers les villes
estimées acteurs principales de toutes politiques locales qui
historiquement ont été les premières à être
chargées de la santé de leurs habitants.
En effet, nous l'avons observé avec l'avènement
de la pandémie de la Covid-19, les villes se sont trouvées au
front de ce phénomène sanitaire et se sont organisées de
manière efficace et efficiente pour gérer
l'épidémie malgré les restrictions budgétaires.
Elles ont pu anticiper les besoins en aménagement, en créant des
micro-projets urbains, notamment ceux relatifs à l'urbanisme tactique
qui sont destinés à la fois à satisfaire des besoins
nouveaux, à s'adapter au bouleversement de la gestion de l'espace par la
crise et de la même manière à profiter de la situation pour
mettre en place des mesures de protection de l'environnement (comme les pistes
cyclables « Coronapistes
»)195.
Un grand nombre de villes en France ont mis en place ou
étudie la possibilité d'élaborer des stratégies
permettant de développer des investissements dans une infrastructure de
mobilité active, ainsi que des stratégies pour maintenir
l'activité socio-économique. À Lyon, par exemple, pour
pallier au confinement et aux restrictions de sortie, la municipalité
avait mis en en place un système organisant les points de collectes et
facilitant les relations commerciales entre producteurs et consommateurs. Ces
décisions ont été mises en oeuvre à la demande de
producteurs souhaitant proposer une alternative aux transports et à la
logistique en ville196.
En effet, les villes se sont vues vidées de leurs
activités sociales. Le confinement dans les grandes villes, a
engendré un fort besoin de renouer avec la nature, ce qui a
entrainé un quasi-exode urbain de certaines catégories de
personnes, généralement des ménages de classe
supérieure voire moyenne, vers les campagnes. Au regard des mesures
draconiennes mises en place, notamment en matière de distanciations
sociales, de fermetures de parcs, de retour au tout voiture, de
télétravail, etc., un grand nombre de citadins ont
commencé à réfléchir sur leur intérêt
à rester en ville. La vie à la campagne ou en
périphérie de la ville devient de plus en plus concurrente
à la vie citadine en ce moment de crise sanitaire. Pendant le
confinement, une grande partie de la population a vécu des moments
extrêmement différents. La
194 Hugh Barton & Catherine Tsourou, « URBANISME ET
SANTE Un guide de l'OMS pour un urbanisme centré sur les habitants
» (OMS, 2000).
195 Éric Verdeil, « La Métropolisation,
Coupable Idéale de La Pandémie? », The Conversation,
consulté le 27 octobre 2021,
http://theconversation.com/la-metropolisation-coupable-ideale-de-la-pandemie-135226.
196 « Coronavirus COVID 19: Lyon fait face à
l'interdiction des marchés en proposant un «drive» des
producteurs », France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, consulté le 27
octobre 2021,
https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/lyon/coronavirus-covid-19-lyon-fait-face-interdiction-marches-proposant-drive-producteurs-1807430.html.
Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire dans une
démarche préventionnelle pour limiter le tout-médical ?
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motivation à rester en sécurité à
la maison a engendré d'importants changements de comportement que
certains universitaires ont qualifié d'expérience de grande
ampleur. La majorité de ces changements dans la manière de faire
et d'agir ont eu un impact durable, comme la réduction de la
majorité des déplacements de longues distances. Ceci, a conduit
à la plus grande diminution d'émissions de carbone jamais
observée.
L'urbanisme, une fois de plus, s'est montré un
incontournable facteur déterminant de la santé. Il est
directement lié à la réalisation de la santé et du
bien-être des citadins, tout en tenant compte des perspectives de
développement des villes.