Pour sauvegarder et entretenir notre santé,
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise la pratique
d'une activité physique d'un minimum de 60 minutes par jour pour les
enfants et 30 minutes par jour pour les adultes ou 150 minutes par semaine d'un
sport d'endurance avec une intensité moyenne257.
L'OMS affirme que le fait de se déplacer activement
grâce à la marche ou au vélo est une manière de
pratiquer une activité physique. Cette activité permet de
diminuer et même de supprimer les maladies non transmissibles comme le
sont les maladies respiratoires, l'obésité, les maladies
cardio-vasculaires et quelques cancers. Ces maladies sont
généralement liées au phénomène de la
sédentarité. Nous avons vu comment cette dernière est
devenue une norme socio-culturelle dans nos sociétés
contemporaines. La mobilité active devient alors un levier de haute
importance pour lutter contre ce phénomène. Il est clair que les
mobilités actives permettent d'améliorer la santé physique
en développant et entretenant la force et le tonus, en améliorant
l'endurance, en développant la masse musculaire. Elles agissent aussi
sur la santé mentale et le bien-être en améliorant la
qualité du sommeil, en réduisant le stress et les
anxiétés. La mobilité active, en plus de favoriser la
pratique d'une activité physique, permet de réduire
considérablement la pollution atmosphérique et sonore, elle
permet également de décongestionner les rues. Le fait de
réaliser et de prendre conscience que les modes de déplacements
actifs doivent être avantagés par rapport à l'usage de la
voiture démontre une évolution sociologique non
négligeable.
Longtemps ce mode de déplacement était
considéré comme l'attribut des personnes
défavorisées et l'automobile, socialement valorisée,
réservée pour les personnes aisées. Aujourd'hui, les
questions relatives à l'environnements intègrent tous les milieux
sociaux. La prise de conscience de l'impact du « tout voiture », la
volonté des collectivités de s'emparer des enjeux du
développement durable, l'évolution des modes de vie ainsi que
l'accès à l'information rapide, l'émergence du l'urbanisme
tactique, recentrent les débats autour de la mobilité active. En
effet, ce mode de déplacement prend plusieurs aspects : naturel en
faisant
257 « Activité physique », consulté le
27 octobre 2021,
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/physical-activity.
Comment l'urbanisme peut-il s'inscrire dans une
démarche préventionnelle pour limiter le tout-médical ?
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appel au corps physique, social en favorisant les interactions
dans les sociétés et psychique en développant sa vision et
sa sensibilité au monde.258
Selon une étude de l'Agence de l'environnement et de
la maîtrise de l'énergie (ADEME), le vélo et la trottinette
sont les moyens de déplacement urbain les plus rapides sur des distances
inférieures à 6 km. Cet essor peut avoir plusieurs explications,
notamment la volonté des villes à aménager des espaces
incitatifs et favorables à ce mode de déplacement259.
De ce fait et comme nous l'avons observé lors du confinement contre la
Covid-19, les collectivités sont les moteurs de la mise en oeuvre et de
la promotion des mobilités actives. En effet, l'orientation vers les
modes de déplacements actifs quotidiens permet d'atteindre le quota
d'activité physique quotidienne recommandé par l'OMS. La
mobilité active a donc un double bénéfice : elle a une
incidence positive sur la santé physique des individus et sur
l'environnement car elle contribue à la réduction de
l'utilisation de véhicules motorisés. Par ailleurs, il est
prouvé que marcher quotidiennement 30 minutes apporte :260
· « Zéro émission de GES et
zéro consommation d'énergie fossile ;
· Zéro stationnement;
· 200 calories brulées
;
· Moins de contrainte, de stress, un corps
musclé etc.
· Des rencontres et des interactions sociales
dans des espaces appropriés » etc.261
Une étude pilotée par le Ministère de la
Transition Écologique indique un changement de 2008 à 2019 dans
les manières de se déplacer (Cf. figure n°17) : «
l'usage de la voiture baisse sensiblement (-1,8 point) à l'avantage de
la marche à pied, second mode de déplacement (+1,2 point) et des
transports en commun (+0,8 point). Avec 2,8% des modes de déplacement la
part du vélo quant à elle demeure stable sur la même
période »262.
258 Pascal Amphoux, « Marcher en ville »,
Les Annales de la recherche urbaine 97, no
1 (2004): 136-40,
https://doi.org/10.3406/aru.2004.2587.
259 Smart Mobility, « L'essor de la mobilité douce
», consulté le 28 octobre 2021,
https://www.innovation24.news/2020/03/06/lessor-de-la-mobilite-douce/.
260 Réseau français des villes santé de
l'OMS, éd., Mobilités actives au quotidien: le
rôle des collectivités (Rennes: Presses de
l'École des hautes études en santé publique, 2013).
261 idem
262 « Transports : le défi écologique des
nouvelles mobilités », Vie
publique.fr, consulté le 28
octobre 2021,
https://www.vie-publique.fr/eclairage/279082-transports-le-defi-ecologique-des-nouvelles-mobilites.
Figure n° 17: Évolution des parts des modes de
transport (en nombre de déplacements (2008 à 2019
![](Urbanisme-et-sante18.png)
Source : Transports : le défi
écologique des nouvelles mobilités | Vie
publique.fr (
vie-publique.fr)
Selon toujours cette étude, le vélo progresse
de 2 points entre 2015 et 2020. Encouragée par l'arrivée des
vélos en libre-service, la pratique du vélo évolue,
notamment dans les centre-villes de plus de 100 000 habitants.
Néanmoins, cette pratique urbaine ne dépasse pas 5 km par jour.
Nous observons que cette orientation politique vers la pratique du vélo
en ville notamment dans certaines métropoles s'est accentuée
depuis les Assises nationales de la mobilité en 2017. Cette politique
est inscrite dans la loi d'orientation des mobilités (loi LOM 2019).
Elle incite les territoires à investir dans la réalisation des
infrastructures consacrés à l'usage du
vélo.263
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