1.8 Impact des redoublements et abandons en termes de
gaspillage des ressources à l'élémentaire
Pour avoir une idée sur le coût unitaire de
l'élève du primaire, on va se servir de l'analyse faite dans le
rapport des statistiques scolaires 2011/2012. Pour ce faire, les analystes ont
considéré les dépenses courantes du primaire et les
effectifs pour les quatre dernières années. Pour chaque
année, il a été divisé les dépenses par le
nombre d'élèves. Ainsi, le coût unitaire moyen d'un
élève du primaire est de 242 000 FGNF en 2008, 228 000 FGNF en
2009, 296 000 FGNF en 2010 et 255 000 en 2011. En 2011, le coût global
dû aux redoublements, en milliers de GNF, est de 57 935 490 soit 14,8%
des dépenses courantes du primaire alors qu'il était de 51 539
950 en 2008 soit 15,6% des dépenses courantes. Le coût des
abandons quant à lui est passé, en milliers de GNF, de 37 654 474
soit 11,4% des dépenses courantes du primaire en 2008 à 46 078
755 en 2011 soit 11,7% des dépenses. Pour calculer le coût global
cumulé, ils ont fait la moyenne des coûts des quatre
dernières années. Ce qui leur a donné un coût
unitaire moyen de 255 000 GNF. Il a été supposé que le
coût unitaire est constant pour tous les niveaux d'étude.
En 2011, les abandons qui ont lieu entre la classe de CP1 et
celle du CM2 ont un coût global cumulé, en milliers de GNF, de 31
717 045. Quand on sait que tous les enfants qui quittent l'école
à ce niveau retombent dans l'illettrisme pur et simple, ce montant
représente donc un gaspillage des finances publiques et donc un exemple
type du désinvestissement social. (MEPU-A, 2012).
LAMAH François Xavier Master Professionnel en
Démographie Page 22
1.9 Disparités entre filles et garçons en
matière de fréquentation scolaire
Dans le contexte Guinée, même si la situation
s'est améliorée au cours de ces dernières
décennies, les filles restent encore non seulement les moins
scolarisées, mais aussi se sont-elles qui abandonnent précocement
l'école comparativement à leurs homologues garçons. Par
exemple, on voit même qu'entre 2008 et 2012 la différence s'est
creusée de plus dans le cadre d'accès au primaire. En effet, en
2008, le taux d'accès au primais était 79,3% pour les
garçons contre 70% pour les filles soit un indice de parité de
0,91 alors en 2012, c'était 88,9% pour les garçons contre 70,9%
pour les filles soit un indice de parité de 0,89 (MEPU-A, 2012). Cette
situation a préoccupé DIALLO M. B et all (2009) dans le cadre du
Programme des subventions ROCARE pour la recherche en éducation,
à rechercher les déterminants des disparités entre filles
et garçons en matière de scolarisation en Moyenne Guinée.
Les résultats descriptifs du troisième RPHH de 2014 montre
également une faible scolarisation des filles par rapport aux
garçons quelques soient le cycle d'étude considéré.
Au préscolaire, on enregistre 10,7% chez les garçons contre 10,1%
chez les filles ; au primaire, on a 79,5% chez les garçons contre 70,5%
chez les filles ; au secondaire cycle, on a 42,5% chez les garçons
contre 27% chez les filles et enfin on a au niveau universitaire, 15,1% chez
les garçons contre 6,8% chez les filles. Par ailleurs, pour ce qui est
de l'abandon scolaire, il ressort toujours des résultats descriptifs du
troisième RPHH de 2014 que, chez les enfants de 6 à 14 ans, la
proportion d'abandon est de 10,8% chez les garçons contre 12,1% chez les
filles.
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