1.7.4 Continuité de l'offre scolaire au primaire
L'offre éducative au primaire est
caractérisée par une forte présence d'écoles
à cycle incomplet. En 2012, au niveau national, 67% des écoles
sont à cycle incomplet. Selon les régions administratives, la
situation est plus accentuée au niveau des régions de
Labé, Mamou, Faranah et Kankan avec 86,5%, 84,1%, 81,2% et 79,3%
d'écoles à cycle incomplet respectivement. Seul le cas de la
région de Conakry (11,4% d'écoles à cycle incomplet) peut
au moins être apprécié, sinon partout ailleurs nous sommes
au-delà des 65% de présence d'écoles à cycle
incomplet. Cette situation ne favorise pas la continuité
éducative et pourrait être à l'origine de nombreux cas
d'abandon (MEPUA, 2012).
1.7.5 Disponibilité de latrines dans les
écoles publiques
Dans une école, l'existence de latrines fonctionnelles
favorise l'accès et le maintien des enfants à l'école,
surtout les filles. Dans le compte de l'année académique
2015/2016, le quart des écoles primaires publiques ne disposent pas de
latrines. Sur les 6 638 écoles publiques, 75% sont dotées de
latrines contre 25% qui ne le sont pas. Cette dernière proportion varie
d'une région à une autre de sorte que les régions de
Labé (35%), Boké (28%), Nzérékoré (27%),
Kindia (25%) et Kankan (24%) ont les plus fortes proportions d'écoles
sans latrines. La région de Conakry a la faible proportion avec 4%
d'écoles sans latrines (MEPUA, 2016).
1.7.6 Disponibilité de points d'eau dans les
écoles publiques
Le problème d'eau se pose avec acuité dans la
grande majorité des écoles primaires publiques. Dans le rapport
des statistiques scolaires de 2015/2016, il ressort qu'en moyenne, sur le plan
national 76% des écoles publiques ne disposent pas de points d'eau. Un
énorme écart s'observe entre la zone urbaine (64%) et la zone
rurale (78%).
1.7.7 Disponibilité des cantines scolaires au
public
Dans un pays comme la Guinée où la
majorité de la population souffre de l'extrême pauvreté, la
plupart des parents d'élèves n'ont pas souvent les moyens
nécessaires pour donner régulièrement à leurs
enfants ce qu'ils doivent manger pendant qu'ils sont à l'école.
Cette situation rend les enfants issus des ménages pauvres
vulnérables puisqu'ils fréquentent les mêmes
établissements, dans la plupart des cas, avec les enfants issus des
ménages riches. L'un des moyens qui contribue non seulement à
améliorer la santé nutritionnelle des élèves
LAMAH François Xavier Master Professionnel en
Démographie Page 21
mais aussi favorise en même temps l'accès des
enfants à l'éducation et leur maintien à l'école
est la présence des cantines scolaires dans les
établissements.
En Guinée, l'UNCEF en collaboration avec le PAM ainsi
que le MEPUA et bien d'autres structures (notamment des ONG), s'est
engagé dans la construction des cantines scolaire afin de pouvoir tout
au moins maintenir les enfants déjà scolarisés à
l'école. En 2015/2016, le nombre d'écoles publiques qui
disposaient de cantines scolaires fonctionnelles était de 1348 (soit
20%) avec un effectif de 269 105 élèves
bénéficiaires (15% du total). La région de
Nzérékoré est la plus dotée de cantines scolaires
au public avec 45% du total. Elle est suivie par la région de
Boké (18%). Les régions de Kindia (8%) et de Mamou (1%) sont les
plus défavorisées après la capitale Conakry (MEPUA,
2016).
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