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Do not disturb: étude observationnelle des interruptions de tàches dans la pratique des infirmiers anesthésistes au bloc opératoire.


par Christopher Jean-Baptiste
Institut Régional de formation des infirmiers anesthésistes diplômé d'Etat (IRIADE, La Réunion 974)) - Infirmier Anesthésiste 2019
  

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7 SYNTHÈSE DES RÉSULTATS

Après avoir détaillé les données, je vais vous présenter les résultats que j'ai pu dégager à travers ces nombreuses analyses.

Dans un premier temps, j'ai observé qu'il existait un grand nombre d'interruptions dans la pratique de l'IADE mais qu'elles pouvaient se manifester sous plusieurs types, pour des raisons variées et pouvant être véhiculées par différents acteurs du bloc opératoire.

Dans un deuxième temps, la tendance qui se dégage est qu'il existe 42,07% des interruptions de tâche qui sont réalisées pendant la période couvrant l'induction jusqu'à la finalisation de l'installation chirurgicale. Elle est donc considérée comme la période la plus exposée aux IT et représente presque la moitié des perturbations observées. Pour rappel, j'ai recensé durant mon enquête un total de 164 IT.

Dans un troisième temps, j'ai croisé les données avec les différentes tâches effectuées par l'IADE. J'ai ainsi pu déterminer les cinq tâches les plus touchées par ce phénomène dans chaque séquence. La principale étant celle qui concerne le moment où l'IADE s'occupe de la pré-oxygénation et/ ou de la sédation inhalatoire du patient lorsque celui-ci est prêt pour débuter l'induction. Elles représentent près de la moitié des interruptions observées pendant l'enquête (48,17%) et celles-ci se déroulent essentiellement dans la salle d'opération à 95,12%. Nous pouvons donc penser que la salle d'opération est l'endroit le plus sensible de ce phénomène d'interruption de tâche au sein du bloc opératoire.

Parmi ces nombreuses interruptions, nous pouvons affirmer que 74,39% des IT sont impactées par le « contact humain » (type physique d'IT) et que 71,95% d'entre-elles sont induites par les professionnels de santé. Ils constituent la source primaire des interruptions. Les IBODEs, les MAR et les chirurgiens sont majoritairement les professionnels qui collaborent le plus avec l'IADE et cela peut certainement expliquer un tel résultat.

En poursuivant le résumé des résultats de mon enquête j'ai pu dégager deux catégories de motifs d'IT. La première concernant les IT « justifiées » et la deuxième concernant les IT « non-justifiées ».

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Les IT « justifiées » regroupent les motifs :

· « Apport d'information et/ou prescription orale ».

· « Recherche d'information et/ou pose une question d'ordre professionnel ».

· « Demande de l'aide pour effectuer une tâche professionnelle ».

A mon sens, elles participent à la collaboration (coopération active) des professionnels de santé avec l'IADE qui réciproquement fait de même lorsque cela est nécessaire. D'après mes résultats généraux, elles représentent 46,95% des IT.

A contrario, les IT « non-justifiées » représentent alors 53,05% des IT. Ce qui assez équilibré en termes de proportion. Celles-ci regroupent les motifs suivants :

· « Autres (discussion , volume sonore, bruit ambiant, etc...) ».

· « Oubli (ex : matériel pas sous la main et/ou absent de la salle) ».

· « Problèmes (ex : logistique, défaut matériel, changement dans le programme opératoire, etc...) ».

Elles sont considérées comme telles car elles ne correspondent pas à la définition de la collaboration qui traduit le fait de partager des informations cruciales entre professionnels qui tendent vers un objectif commun d'efficience dans la PEC des patients. D'après ces résultats, nous pouvons donc nous poser la question en quoi les IT « non-justifiées » sont-elles plus nombreuses que les IT « justifiées » ? Peut-on considérer que les motifs « non-justifiées » peuvent être évitables ? Par la même occasion sont-elles plus nuisibles que les autres ou juste plus fréquentes ?

Lorsque l'on observe la réaction des IADEs face aux IT, nous sommes en mesure de réaliser que 51,22% des IADEs « ne se laisse pas interrompre ». De plus, ils obtiennent des scores tout aussi intéressants dans les autres items où ils n'omettent pas « d'oublier » la tâche initiale. Nous pouvons donc penser que l'IADE est capable de travailler dans un environnement propice aux IT fréquentes et qui peuvent altérer sa concentration.

Pour autant, je me demande si le facteur temps peut avoir une influence dans la capacité des IADEs à se prémunir des interruptions ? En effet, avec un score de 93,29% d'IT qui durent moins de 1 minute, cela favorise-t-il une meilleure adaptation des IADEs face à ce phénomène ? Est-il plus facile pour l'IADE d'être un professionnel multitâche lorsque celles-ci sont de courtes durées ?

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle