La population visée par mes observations
étaient les IADEs. Sans prendre en compte des variables
comme l'âge, le sexe ou bien l'ancienneté, ils constituaient le
socle de mon enquête. En effet, pour rappel, il s'agissait bien là
d'une recherche observationnelle concernant les interruptions de tâche
qui perturbent la pratique de celui-ci. Cependant, pour l'observer d'une
manière globale, tous les acteurs du bloc opératoire qui
étaient susceptibles de rentrer en interaction avec l'IADE seraient
nécessairement retranscris dans mon analyse. Ces différents
professionnels de santé étaient :
· Les chirurgiens et les internes.
· Les Médecins
Anesthésistes-Réanimateurs (MAR).
· Les Infirmiers Anesthésistes Diplômés
d'État (IADE).
· Les Infirmiers du Bloc Opératoire
Diplômés d'État (IBODE).
· Les infirmiers de salle.
· Les aides-soignants.
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Les patients opérés et pris en charge par l'IADE
observé étaient potentiellement des sources d'interruptions et
donc ils rentraient eux aussi dans l'étude.
L'objectif était de recueillir 50
observations, réparties et réalisées
essentiellement au sein des trois principaux établissements publics de
l'île de La Réunion citées précédemment.
Ces établissements représentent la majeure
partie des effectifs que compte l'île en termes d'infirmiers
anesthésistes (environ 104 IADEs) et les pôles de Saint-Denis et
Saint-Pierre sont les 2 seuls CHU de la région. Étant
donné qu'ils regroupent un grand nombre de salle d'opération avec
plusieurs spécialités, il était intéressant et plus
aisé pour moi de réaliser cette enquête observationnelle
dans ces hôpitaux. Résident dans l'ouest, il était aussi
plus pratique de prendre en compte ces 3 pôles de santé.
Cependant, parmi ces 3 établissements de santé,
seuls 2 ont accepté de répondre à ma demande
d'enquête. En effet, lorsque le courriel a été
envoyé aux cadres supérieurs des différents services de
bloc de l'île, pour obtenir les autorisations d'observer les IADEs dans
leurs quotidiens, j'avais stipulé que les professionnels ne soient pas
avertis du sujet de mon observation afin de préserver la qualité
des informations que j'allais recueillir. Il s'agissait entre autres
d'éviter des biais qui pourraient fausser les résultats. Le fait
d'être alerté par le thème pouvait influencer les IADEs et
les autres professionnels dans leur manière d'être et de perdre
ainsi en spontanéité, un des critères de qualité de
l'enquête.
Suite à cette démarche, j'ai pu finalement
comptabiliser 45 observations réparties ainsi (cf.
Annexe n°3, page 141) :
§ Centre Hospitalier Universitaire (CHU) A
: 20 observations.
§ Centre Hospitalier Universitaire (CHU)
B : 25 observations.
Une observation, suivant le programme et la
spécialité du bloc, pouvait durer entre trente minutes (30min)
à une heure (1h). Il a fallu prendre en compte aussi les retards de
programme qui rallongeaient, parfois, le temps d'observation.
Il a fallu m'organiser sur mon terrain de stage au Centre
hospitalier Universitaire Félix-Guyon de Saint-Denis et mes jours de
repos pour réaliser un maximum d'observation dans le temps imparti.
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D'après moi, mener mes observations dans les deux plus
gros centres de l'île, suffisait à apporter une
légitimité car les interruptions de tâche ne
diffèrent pas, selon moi, d'un centre hospitalier à un autre.
C'est un phénomène qui touche de la même façon
n'importe quel établissement, privé ou public, toutes professions
confondues. Il y aurait eu un vrai intérêt à faire des
comparatifs s'il existait un service de bloc qui aurait mis en place des
dispositifs de lutte contre les IT. Ce qui n'est pas le cas sur l'île.