Au fil des dernières années, nous avons pu
assister à une transformation profonde du monde de la santé. De
l'importance de moderniser nos institutions et nos structures
hospitalières, est née la mission de garantir à nos
patients, une plus grande sécurité des soins. Plusieurs lois
relatives à la sécurité du patient ont vu le jour depuis
les années 2000. La plus importante fût celle promulguée le
21 juillet 2009.
Dite loi « BACHELOT » , du nom
porté par la ministre de la santé sous la présidence de
Nicolas SARKOZY, elle porte sur la réforme de l'hôpital et
relative aux patients, à la santé et aux
territoires2.
Elle spécifie, entre autres, dans son article 1 «
que les établissements de santé participent à
la mise en oeuvre de la politique de santé publique et des dispositifs
de vigilance destinés à garantir la sécurité
sanitaire et qu'ils élaborent et mettent en oeuvre une politique
d'amélioration continue de la qualité et de la
sécurité des soins et une gestion des risques visant à
prévenir et traiter les évènements indésirables
liés à leurs activités
»3.
C'est aussi à cette période (1er avril 2010)
que sont nées les Agences Régionales de Santé (ARS).
Plateformes de régulation, elles ont pour but d'assurer un pilotage
unifié
2 Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 «
Hôpital, patients, santé et territoire » (HSPT),
legifrance.gouv.fr
3 Lois relatives à la
sécurité du patient, loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009,
www.has-sante.fr/portail/jcms/c
1098725/fr/lois-relatives-a-la-securite-du-patient
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de la santé en région, de mieux répondre
aux besoins de la population et d'accroître l'efficacité du
système4.
Avec ces nouveaux défis, l'hôpital s'est
intéressé à un concept majeur pour développer la
gestion du risque, celui de la « culture de sécurité
».
D'après la société européenne
pour la qualité des soins (European Society for Quality in Health Care),
la définition est la suivante: « Elle désigne un
ensemble cohérent et intégré de comportements individuels
et organisationnels, fondé sur des croyances et des valeurs
partagées, qui cherche continuellement à réduire les
dommages aux patients, lesquels peuvent être liés aux soins
».
Ce terme a été emprunté dans un rapport
d'expert du groupe consultatif international pour la sûreté
nucléaire (INSAG). Ce rapport scientifique fait l'état des lieux
et l'analyse de l'accident de Tchernobyl en 1986. Elle s'est ensuite largement
diffusée dans le domaine aéronautique sous l'impulsion des
travaux de James REASON, spécialiste des facteurs humains5.
« La culture de sécurité » est devenue
incontournable dans notre système de santé depuis décembre
20106.
« Améliorer la sécurité
des soins est un enjeu pour les systèmes de santé occidentaux.
Pour cela, deux principaux leviers ont été mis en oeuvre : la
mise en place de démarches continues d'amélioration de la
qualité et de la sécurité de soins, et le
développement d'une culture de sécurité de
soins7 ».
Au bloc opératoire, nombreux sont les facteurs qui
peuvent interférer dans la pratique de l'IADE. Le travail
d'équipe permet une prise en charge du patient plus homogène et
plus sécuritaire. Cependant, dans un contexte de plus en plus complexe
(multiplication des interfaces, contrainte temporelle, technologique, etc.),
l'IADE fait face à des risques sans cesse plus nombreux, et parfois
difficilement prévisibles.
Il devient alors évident, avec l'évolution du
rôle et des compétences acquises par l'IADE, qu'il soit
confronté directement à ces risques. Au mieux, il les identifie
et les évite, au pire, il les induit où les subit. C'est aussi
pour cela qu'il existe des recommandations liées à la
sécurité anesthésique, comme la check-list ou bien
l'élaboration d'une cartographie des risques au bloc opératoire
pour guider le professionnel vers plus de prévention, de management et
donc de sécurité.
4
www.ars.sante.fr
5 benjamin PELLETIER, Formateur en management
interculturel,
https://www.gestion-des-risques-interculturels.com/risques/securité-aeronautique-et-risques-interculturels/
6 Dr Pauline OCCELLI - Comité de coordination
de l'évaluation clinique et de la qualité en Aquitaine -
Chargée de mission à la HAS. Rapport HAS: La culture de
sécurité de soins: du concept à la pratique.
Décembre 2010.
7 Dr Pauline OCCELLI - Comité de coordination
de l'évaluation clinique et de la qualité en Aquitaine -
Chargée de mission à la HAS. Rapport HAS: La culture de
sécurité de soins: du concept à la pratique.
Décembre 2010.