4.5 La stabilité du rendement
La stabilité du rendement est un critère important
pour le choix d'une variété
[113]. La capacité génotypique à
maintenir un haut rendement en grains quelque soit les conditions de croissance
prévalente est un concept connu aussi sous le vocable stabilité
du rendement [114]. Pour avoir une stabilité du rendement
élevée, le génotype idéal doit contenir le maximum,
sinon la totalité des gènes contrôlant la tolérance
au stress [109].
Parmi la multitude de termes employés, les termes de
stabilité phénotypique, de stabilité de rendement et
d'adaptation ou d'adaptabilité sont le plus souvent utilisés avec
des sens parfois différents. Il n' y a donc pas de définition
unique de stabilité [113].
La stabilité phénotypique caractérise
l'importance des fluctuations du rendement observées pour un même
génotype cultivé dans différents milieux. Ces fluctuations
dépendent des effets des milieux et des interactions génotype X
milieu [113].
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agronomique fait intervenir des paramètres de
stabilité de type II. Un génotype stable réagit
parallèlement à la réponse moyenne des génotypes
avec lesquels il est testé [116].
La stabilité de type III est reliée à
l'adaptation ou l'adaptabilité [116], le sélectionneur
recherchera une adaptation spécifique lorsque le milieu est bien
contrôlé, comme en conditions artificielles par exemple, et
plutôt une adaptation générale, associée à
une adaptation spécifique, lorsque le milieu est plus ou moins
contrôlé comme en conditions naturelles [92].
Un dernier type de stabilité, le type IV défini
par LIN et al., 1988 [117], fait intervenir le facteur temps. La
variation du milieu est séparée en une composante
prévisible due à l'interaction génotype × lieu et une
composante imprévisible due à l'interaction génotype
× année. Cette dernière permet une mesure de la
stabilité ou de la capacité d'un cultivar à
résister à des variations imprévisibles qui sont en effet
causées par les effets années.
La stabilité est donc une notion plus large que
l'interaction et elles sont complémentaires l'une de l'autre. En outre,
un génotype stable selon un des critères ne l'est pas
forcément selon les autres. Ceci provient du fait que les
réponses des génotypes aux conditions d'environnement sont
multivariables [116].
Etudier l'adaptation et la stabilité d'un
génotype revient donc à analyser l'interaction génotype
× milieu : le sélectionneur recherche des génotypes
présentant une bonne stabilité, tandis que le
généticien est souvent confronté de façon
involontaire à des problèmes d'analyse de l'interaction. Ceci
explique le développement d'un nombre important de modèles pour
l'analyse de l'interaction génotype × milieu. Il nous a paru plus
intéressant donc la caractérisation des génotypes en
présence de différentes méthodes pour donner à
l'améliorateur des points de repère dans la sélection.
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