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L'efficacité du recours pour excès de pouvoir au Sénégal.


par Diacarya Coly
Université Alioune Diop de Bambey - Master II en droit public, option Administration publique 2020
  

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B : La restriction du contrôle des actes du Président de la République pris dans le cadre de ses pouvoirs exceptionnels

Le Président de la république bénéficie de pouvoirs exceptionnels conformément à l'article 52 de la constitution du Sénégal. Il peut les mettre en oeuvre dans des cas

145 Article 2 de loi N°69-29 du 29 avril 1969 portant Etat d'urgence et Etat de siège

146 Article 15 de la loi N°69-29 du 29 avril 1969 portant état d'urgence et état de siège, op.cit

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déterminés. Il en est ainsi lorsque « les institutions de la République, l'indépendance de la nation ou l'exécution des engagements internationaux sont menacées d'une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu »147. Lorsque ces situations se présentent, le Président de la République seule autorité compétente en ce sens peut intervenir dans son domaine habituel à savoir le domaine réglementaire mais aussi dans le domaine législatif. Ainsi, « il peut, après avoir informé la nation par message, prendre toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions et à assurer la sauvegarde de la nation »148. Ce faisant, l'autorité compétente est autorisée à édicter des mesures restrictives de libertés en vue de rétablir la situation anormale. L'octroi de ces pouvoirs au seul Président de la République n'est pas anodin puisqu'il est le garant de l'unité nationale, de l'intégrité territoriale et aussi la clé de voûte des institutions.

Pourtant, les administrés bénéficient des garanties mêmes si ces dernières sont très limitées. Sur le plan formel, le Président de la république doit saisir le parlement pour ratification des mesures de natures législatives dans les quinze jours suivant leur promulgation. Passé ce délai, les décisions prises en ce sens seront caduques. Au moment de la ratification, les parlementaires peuvent les amender ou les rejeter. En sus, il doit adresser un message à la nation afin que le peuple puisse connaitre les raisons pour lesquelles il a fait recours à ses pouvoirs exceptionnels. L'avantage d'un tel message est qu'il va contribuer efficacement au respect des mesures pises par le Président.

Sur le plan juridictionnel, les mesures prises dans le domaine réglementaire restent généralement soumises au contrôle du juge de l'excès de pouvoir. Il n'en va pas ainsi pour celles prises dans le cadre du domaine législatif qui sont insusceptibles de REP dès leur ratification. Cependant, celles n'ayant pas encore faites l'objet de ratification peuvent être soumis au contrôle du juge de l'excès de pouvoir qui, le cas échéant, peut les annuler si elles sont illégales. D'autres facteurs peuvent aussi provoquer la restriction de la protection des droits des administrés. Ils sont relatifs à l'application du principe d'effet non suspensif et de la non-spécialisation des juges compétents en excès de pouvoir.

147 Alinéa premier de l'article 52 de la loi N°2001-23 du 22 janvier 2001 portant constitution sénégalaise, op. cit.

148 Article 52 al.2 de la loi N°2001-23 du 22 janvier 2001 portant constitution sénégalaise, op. cit

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius